Petit guide pour un micro pour caméscope

[karl]

Guide simple et rapide des principales caractéristiques des micros pour caméscopes.


Si la technologie permet aujourd'hui d'obtenir des images de plus en plus belles avec les caméscopes numériques grand public, le son ne semble pas évoluer à la même vitesse.
Ainsi, on trouve encore des caméscopes à plus de 1000 Euros qui n'ont pas d'entrée microphone ! Et c'est dommage, car il est tout de même plus compliqué et surtout plus couteux d'enregistrer le son à part (Mini-Disc, DAT, ou n'importe quel autre enregistreur analogique et numérique).

Il est donc judicieux de penser à une entrée micro lors de l'achat d'un caméscope si l'on désire une bien meilleure qualité sonore à peu de frais.

Les microphones adaptés ne sont pas les plus courants, car il nécessite une connectique Mini Jack 3,5 mm.
Mini Jack Stéréo au dessus et Mono en dessous :
A savoir qu'il existe des adaptateurs pour brancher des micros à connectique XLR, qui sont de meilleure qualité et bien entendu plus chers, mais qui ont un éventail de choix beaucoup plus vaste.


Les directivités :


........ Cardioïde ....... Omnidirectionnel ... Hypercardioïde ..... Supercardioïde

(On se rend bien compte que le terme cardioïde vient bien du mot "coeur", pour la forme)


Les micros ont un angle d'enregistrement plus ou moins large, ce qui permet plusieurs possibilités :

• - Angle faible : Utile lors de prises de son dans des endroits bruyants. L'angle d'enregistrement étant faible, cela permet d'isoler la source sonore.
  - Angle important : Utile pour des prises de son panoramiques. Certains micros disposent même d'un commutateur pour choisir soi-même l'angle selon les situations (le choix se fait souvent entre 90° et 120°)

Voici quelques microphones de qualité et de prix raisonnables :

• SONY ECM-MS907 et ECM-MS908C:
  • - Micro stéréo à condensateur électret
    - Commutateur variable : 90° ou 120°
    - Bande passante : de 100 à 15000 Hz (pas exceptionnel mais suffisant)
    - Prix : entre 100 et 130 Euros
  SONY ECM MSD1 :
  • - Micro stéréo à condensateur électret
    - Commutateur variable : 90° ou 120°
    - Système de fixation pour la plupart des caméscopes
    - Prix : environ 120 / 130 Euros
  SENNHEISER MKE300 :
  • - Micro Mono à directivité supercardoïde (Angle assez faible)
    - Permet de capter le son venant de la direction vers laquelle est pointée la caméra.
    - Système de fixation pour la plupart des caméscopes
    - Prix : environ 200 Euros

Quelques microphones avec caractéristiques.
Des infos sur les microphones avec Wikipédia.
Un test assez complet de micros SONY.

[seventy]

Et sinon, quelles sont les solutions pour éviter les bruits parasites, genre vent, pluie, bruit de mouvement micro ?
Genre une rycott pour 20 Euros ? Quel tissu ? Quel genre de poil ?

Tu parles d'adaptateur XLR, est -ce que tu peux donner quelques références ? Les différences de qualité entre ces adaptateurs, sur quels critères se baser ?

[karl]

Concernant les adaptateurs Mini-Jack / XLR, il y en a 2 possibilités :

- Soit on ne choisit qu'un simple adaptateur :

• • +
  Mais les entrées Mini-Jack étant fragiles, le poids des adaptateurs risque d'endommager l'entrée Mini-Jack.
  
  Il vaut mieux prévoir un adaptateur de ce genre, afin de lester un peu l'entrée :
  • 

- Soit on choisit un adaptateur du type DXA-2S (voir la photo ci-dessus dans le message de Seventy)


Concernant les bruits parasites, genre vent, pluie ou bruit de mouvement micro :

• Parmi les micros détaillés dans le premier message, les modèles SONY ECM-MS907, SONY ECM-MS908C et SENNHEISER MKE300 sont fournis avec des bonnettes en mousse anti-vent, celles des SONY étant moins efficaces que celle du SENNHEISER.
  Quant aux bonnettes rycote, elles me paraissent peut-être un peu exagérées par rapport à ces micros, mais pourquoi pas. Et je ne suis pas un spécialiste de poil de rycote, désolé, mais j'essayerai de me renseigner, c'est promis.
  
  Dans le cas où le micro est fixé directement sur le caméscope, pensez à glisser si possible un bout de mousse (ou de tissu) entre les deux afin d'isoler les bruits de manipulation, genre zoom.
  Dans le cas des micros à condensateur électret (les SONY décrits ci-dessus par exemple), la manipulation est à proscrire, car le moindre contact avec le micro ou le fil engendrera des sons horribles et irrémediables.
  
  Et si les conditions sont vraiment trop dures, il vous reste toujours la possibilité de ré-enregistrer les voix par la suite en post production. Mais veillez dans ce cas à enregistrer un son d'ambiance (sans paroles) d'une durée suffisante pour le remixer avec les dialogues.

Karl

[Baptiste]

Franchement Karl, rien à rajouter, merci pour ce que tu as fait. Je suis sûr que ça profitera à de nombreux membres, et pas seulement à ceux qui s'intéresse au son. Le son est trop souvent négligé semble-t-il par les constructeurs de caméras home-vidéo, c'est dommage car je suis sûr que même dans le contexte d'une vidéo dite "amateur" ou familiale, les gens seraient tout à fait capables d'être sensibilisés à ce que tu viens de raconter. Comment imagine qu'on investisse par exemple 1700€ dans un caméscope HD sans s'intéresser un minimum à la technique et s'apercevoir que si il n'y a ni prise jack micro ni prise casque, il n'y aura aucun moyen à l'enregistrement de controler ce qui est enregistré (en audio) par la caméra!
Avis à Messieurs Sony, Canon, Panasonic et consort...

[seventy]

Une question Karl pour éclairer notre lanterne :

Quelles sont les différences entre micro à electret, micro dynamique, micro à alimentation "phantom" ? Tant d'un point de vue technique que artistique. Qualité ou défaut du son ? Dans quel cas utiliser tel type de micro ou tel autre au-delà des caractéristiques de direction ?

Et j'ai une autre question sur les micros cravates. Quelles sont les différences entre les micros cravates (filaire, HF) et quels trucs pour éviter les bruits de frottement et autres sons parasite ?

[karl]

Il existe deux types de microphones : dynamique et électrostatique.


Les micros dynamiques :

• - Principe : Une membrane reçoit le son (vibrations de l'air), la communique à une bobine qui va finalement la transformer en courant électrique.
  - Utilisation : L'avantage de ces micros est qu'ils sont solides et qu'ils peuvent être manipuler sans risque. Ils sont donc idéaux pour des plateaux, scènes ou concerts par exmple, car ils peuvent recevoir des pressions sonores très fortes sans saturer. Ce sont des micros de proximité, et qui doivent donc être positionné proche de la source sonore.
  
  Un micro dynamique nécessite une très grande qualité (et donc un prix important) pour obtenir un résultat correct ; le fonctionnement même de ces micros implique en effet une perte (due aux frottements) à l'enregistrement (particulièrement dans les hautes fréquences).

Les micros électrostatiques (à condensateur et à électret) :

• - Principe : Les armatures d'un condensateur se déplacent selon le son reçu. (Le principe du micro à électret est assez compliqué à résumer)
  - Utilisation : Ces micros sont très fragiles et très sensibles aux manipulations. Mais la restitution du son est plus précise que les dynamiques, en veillant toutefois à ne pas le soumettre à des pressions sonores trop élevées. Ces micros sont utiles pour des prises de son d'ambiance, et n'ont donc pas besoin d'être positionnés proche des sources sonores.
  Ces micros nécessitent une alimentation :
  • . Micros à condensateur : alimentation externe de 48 Volts, dite "phantom" ou "fantôme" (fournie par la table de mixage ou par le préampli).
    . Micros à électret : alimentation fantôme ou pile interne.

Les micros électrostatiques sont finalement de meilleure qualité que les dynamiques, ils restituent un son plus précis.



Les micros cravates :

• Ce sont toujours (à ma connaissance en tout cas) des micros électrostatiques à électret.
  Les modèles HF ou filaire ont la même qualité, la technologie HF étant désormais suffisamment bonne pour éviter toute perte, mais cela imlplique un coût bien plus élevé.
  Ces micros sont bien entendu utiles pour des interviews mais la qualité reste parfois assez basse pour des enregistrements sonores destinés à la fiction par exemple. De plus, pour la fiction, il n'est pas toujours évident à dissimuler, car il doit être placé au plus près possible de la bouche, mais sans être sous un vêtement. Et gare aussi à ne pas le placer sur la gorge, car le son de la voix résonne dans la gorge et n'est donc pas naturel.
  Pour une fiction, il faut également penser à trouver un endroit fixe et définitif pour le placer, car si vous le déplacez entre deux prises, le son sera différent. Et si vous enchainez ces deux plans au montage, la voix sonnera différemment !
  L'inconvénient principal d'un micro cravate (à notre niveau), est que l'on aura enregistrer la voix du porteur du micro sans aucun son d'ambiance. Vous me direz : il suffit de brancher un autre micro pour enregistrer l'ambiance ! Mais brancher 2 micros sur un caméscope via un adaptateur est dangereux, car vous ne pourrez certainement pas régler le volume de chaque micro indépendamment. Ou alors, il faut enregistrer après (ou avant) l'ambiance du lieu pour la remixer ensuite avec la piste voix, mais certains sons ne seront pas enregistrés, comme des bruits de pas, des objets manipulés dans le plan, une voiture qui passe... Et rajouter tous ces bruitages par la suite représente du travail.
  Et comme le précise Seventy, il n'est pas évident d'éviter les bruits de frottements et autres sons parasites, car un micro-cravate est très sensible. De nombreux essais sont indispensables avant de tourner bien sûr.

Finalement, pour de la fiction (vu que c'est ce qui doit interessé le plus de gens ici), un micro électrostatique est plus apte à restituer un son naturel et ambiant. Un tel micro sera adéquat pour percher un dialogue par exemple, en considérant que l'on perche comme il faut bien sûr !
Les micros-cravates sont surtout une source de problèmes et de mauvaises surprises. A eviter autant que possible !


Karl

PS : Tout ceci reste dans le cadre du Forum, c'est-à-dire que les conseils donnés ci-dessus sont valables pour des amateurs de fiction qui n'ont pas un budget illimité.
Dans le cas où le budget est important, les micros-cravates peuvent bien entendu être très utiles, via une mixette et un enregistreur audio indépendant, permettant de brancher plusieurs micros et de les mixer correctement (voire de les égaliser).

[acfjv8680]

Merci karl pour cet exposé aussi utile que clair et complet !
Pour ma part je fais malheureusement partis des consomateurs "abusés" lors de l'achat de leur camescope. Ce qui est un comble pour quelqu'un qui a suivi deux ans de technique caméra et vidéo. J'avoue la terrible réalité : lorsque je me retrouve face à un vendeur, mon rythme cardiaque augmente, des gouttes de sueur perlent sur mon front, je perds totalement mes moyens, pire, mon discernement. Me voilà donc avec un camescope sans prise micro. La qualité médiocre du son me contraint depuis à sous utiliser mon nouvel outil. Ce qui est quand même dommage vu le prix de ce genre de matériel !
Mes finances ne me permettant pas de faire l'acquisition d'un véritable enregistreur audio, j'ai réfléchi à des moyens de m'en tirer à moindre coût. Mais comme je suis d'être doué en technique son, je préfère t'en parler avant de bricoler dans mon coin. Voilà mon idée :
- Acheter un dictaphone numérique avec les bonnes sorties micro. Il commence à y en avoir dont la rapport qualité prix ne me semble pas trop mal. Mais j'ai des doutes sur leur capacité de stockage.
- Ensuite acheter un micro de bonne qualité. Là, ton exposé me servira beaucoup !
- Tourner avec un clap.
- Synchroniser son et image sur mon logiciel de montage. Si tant est que le logiciel ait une fonction synchronisation, sinon c'est la galère. Et ce n'est pas le cas du mien. Ou plutôt si, mais le logiciel de montage que j'avais acheter à l'époque avec mon portable nécessite une carte vidéo qui est désepéremment absente de ce dernier. Pourtant j'avais demandé. Alors bravo pour la compétance des vendeurs de ce magasin que je ne siterai pas. Et surtout honte sur moi !Et vas synchroniser de l'image et du son sur Windows movie maker !
Voilà, malgré ces petits soucis, penses-tu que mon idée tienne la route ?