
C'est pour ces raisons que j'ai commencé à réfléchir à un long. J'ai mis du temps, j'ai écris une version en restant sur le court et j'ai vite arrêté et tout supprimé. J'ai retenu quelques bons trucs reprenant les idées de "base" (du court) et je viens de recommencer.
Il est clair que, peut-être que demain je supprimerai ce que j'ai écris mais je voulais avoir votre avis. Ca n'a rien à voir avec le début du court-métrage. C'est des moments "clés" du pouvoir dictatorial et du contrôle des masses.
Ah ouais, et beaucoup de séquences sont en plan-séquence... enfin, tel que moi je le vois.
1 : INT. – TOMBEE DE LA NUIT/MAISON FAMILIALE.
Une famille composée d’un jeune couple et de leurs deux enfants, un petit garçon et une petite fille dans une maison assez ordinaire, à l’époque actuelle. La télévision est en marche et une présentatrice parle aux spectateurs.
PRESENTATRICE
Et c’est maintenant que va arriver les résultats de ce deuxième tour tant attendu. Deuxième tour qui fut plus que surprenant avec l’apparition du nouveau parti, le Parti Nationale des Travailleurs.
Une musique d’ambiance apparaît. Le père, confortablement installé dans le canapé se redresse.
PRESENTATRICE
Et c’est le Parti Nationale des Travailleurs avec quatre-vingt pour cent qui l’emporte ! Charles Pellange est le nouveau Président de la République ! C’est incroyable !
Sur les paroles de la présentatrice, le père bondit le poing d’un signe de victoire.
Fondu au noir.
2 : EXT. – MATIN/PLACE DU TROCADERO.
Une immense foule, touristes comme Parisien. Des policiers aussi, beaucoup de policiers portant l’uniforme bleue claire, d’autres portant les insignes P.E. et en couleur bleu foncé, faisant penser sensiblement à des CRS et portant des pistolets mitrailleurs marchent avec les foules. Au milieu de la place, debout sur une pile de journaux, un petit garçon tend à bout de bras un journal, identique aux autres.
PETIT GARCON (S’adressant à la foule)
Les tensions augmentent ! La France ferme ses frontières ! Charles Pellange dispose des pleins pouvoirs !
3 : EXT. – JOUR/COUR D’ECOLE PRIMAIRE.
Des enfants jouent dans la rue. A la sortie de l’école, des soldats attendent.
UN ENFANT
Ahhhhhhhhhhhhhhhhh !
Une foule d’enfants en frappe un. Une maîtresse arrive et écarte les élèves.
MAÎTRESSE
Poussez-vous ! Mais poussez-vous ! Arrêtez !
La maîtresse relève l’enfant. Son visage est en sang.
UN AUTRE ENFANT
Il a dit que le Père était nul et que c’était son père qu’avait dit ça !
La maîtresse regarde l’élève, choquée.
MAÎTRESSE
C’est vrai ?!
Le garçon baisse les yeux. Elle l’emmène alors vers l’intérieur et les autres enfants le suivent en criant.
4 : EXT – JOUR/VILLE.
La ville entière. Un immeuble vue au loin. Une énorme affiche se déplie de ce toit. L’affiche est rouge mais peu à peu, le visage d’un homme souriant domine.
5 : INT - ?/CAVE.
Un lieu sombre et sale. Aucune lumière naturelle, juste une ampoule qui éclaire mal. Un homme est assis, attaché à la chaise, les mains dans le dos. Un autre homme le passe à tabac tandis que deux hommes haut gradés, portant de longs manteaux gris ainsi qu’un chapeau, observe.
6 : EXT – FIN DE JOURNEE/BATEAU EN MER.
Un bateau de police en mer. Il ne s’agit pas des gardes côtes mais d’un bateau spécial abritant des prisonniers. Certaines fenêtres ont des barreaux. Un peu partout sur le navire, des gardiens de prison, armés font des tours de ronde. Le bateau se dirige vers le Fort Boyard.
7 : INT – FIN DE JOURNEE/FORT BOYARD.
Dans la cour du fort, des personnalités, toutes bien habillés. Un homme monte sur l’estrade et se place face aux invités. On l’applaudit. D’un modeste signe de main, il demande qu’on arrête de le saluer.
HOMME
Mesdames et messieurs, bonjour. On l’aurait oublié, mais, sous la Commune, le Fort Boyard a servi de prison puis, pendant la seconde guerre mondiale, de cibles d’entraînements aux Allemands. En 1961, l’Etat s’en sépare et depuis 1990, le Fort sert de lieu de tournage à l’émission éponyme. Aujourd’hui, l’Etat, pour des raisons nécessaires, a repris le lieu et l’a retransformé en prison. Un lieu où aucun homme ne pourra sortir. Des méduses à perte de vue dans l’eau, des gardiens dans toute la prison et sur les plages voisines ainsi que des rondes en bateau et aucun conduit ne menant à un éventuel passage avec la Terre ferme. Mesdames et messieurs, voici l’Alcatraz Française.
Encore une fois, la foule applaudit. Les portes s’ouvrent et une foule de prisonniers, à la queue leu leu, attaché l’un à l’autre aux pieds et aux poignés, avancent, précédés, suivit et entourés par des gardiens. On se tourne vers eux et on les applaudit.
HOMME
Il est évident que cette prison comprendra les plus dangereux criminels de l’Etat et qu’il ne s’agira pas de baby-sitting pour les petites frappes tels que les voleurs.
Une femme en robe rouge, aux airs de mannequin, lève la main.
HOMME
Oui, madame.
« MADAME »
Et que ferez-vous s’il n’y a plus assez de places ici. Après tout, c’est plus petit qu’Alcatraz.
La foule rie. L’homme sourit.
HOMME
Les hommes qui se comportent tels des bêtes n’ont qu’à bien se tenir. Nous les empilerons ici tout simplement et s’ils sont huit par cellule, quatre d’entres eux dormiront par terre ou tueront les autres pour avoir un lit. La loi de la jungle, la loi des bêtes.
« MADAME »
N’est-ce pas prendre exemple sur eux.
L’homme sourit. Il regarde la feuille des invités et entoure un nom, celui d’une femme : Marie, et écrit à côté : « pause trop de questions. » Il la regarde de nouveau.
HOMME
Nous sommes au service du peuple. L’homme désirant se comporter tel un animal doit être emmené dans un endroit où il pourra s’exprimer ainsi. Nous ne jouons pas leur jeu, nous leur faisons plaisir.
Encore une fois, la foule applaudit.
8 : EXT. – AVENUE DES CHAMPS ELYSEE/NUIT.
Des centaines de bougies allumées et de fleurs sont disposés devant l’Arc de Triomphe. Sur le monument, une immense photo du Dictateur, souriant et saluant la foule, s’y trouve accrochée. Cette foule est aussi réelle puisqu’un amas de personnes remplies les champs Elysée. Personne ne parle ni ne murmure, beaucoup prie. Sur un bouquet, il est écrit : « A notre Père, ton peuple t’aimera toujours. »