Alain Resnais

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Baptiste
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Alain Resnais

Message par Baptiste »

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AFP/ALBERTO PIZZOLI
Filmographie
Pas sur la bouche (2003)
On connaît la chanson (1997)
Smoking/No Smoking (1993)
Gershwin (1992)
I Want to Go Home (1989)
Mélo (1986)
Amour à mort, L' (1984)
Vie est un roman, La (1983)
Mon oncle d'Amérique (1980)
Providence (1977)
Stavisky... (1974)
Je t'aime, je t'aime (1968)
Cinétracts (1968)
Loin du Vietnam (1967)
Guerre est finie, La (1966)
Muriel ou Le temps d'un retour (1963)
Année dernière à Marienbad, L' (1961)
Hiroshima mon amour (1959)
Chant du Styrène, Le (1958)
Mystère de l'atelier quinze, Le (1957)
Toute la mémoire du monde (1956)
Nuit et brouillard (1955)
Statues meurent aussi, Les (1953)
Pictura (1951)
Gauguin (1950)
Guernica (1950)
Châteaux de France (1948)
Jardins de Paris, Les (1948)
Malfray (1948)
Van Gogh (1948)
Alcool tue, L' (1947)
Bague, La (1947)
Journée naturelle (1947)
Lait Nestlé, Le (1947)
Portrait d'Henri Goetz (1947)
Van Gogh (1947)
Visite à César Doméla (1947)
Visite à Félix Labisse (1947)
Visite à Hans Hartung (1947)
Visite à Lucien Coutaud (1947)
Visite à Oscar Dominguez (1947)
Ouvert pour cause d'inventaire (1946)
Schéma d'une identification (1946)
Aventure de Guy, L' (1936)
Alors, qui aime Alain Resnais ici ? Pour ma part j'aime sa part d'expérimentation dans ses films. Il n'y a qu'à voir Smoking No Smoking, On Connait la chanson ou encore Muriel ou l'Amour à mort pou s'en convaincre.
Ses interprètes: Sabine Azéma et Pierre Arditi.
ginga
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Message par ginga »

" - Est-ce qu'on peut avoir la nuit s'il vous plaît ?
- Donnez la nuit !"

Extrait de Stavisky de Resnais !
Bravo à Baptiste pour son investissement remarquable pour le réseau
et notamment le site !

Et aussi Marienbad et Muriels : construction, lyrisme, images bien composées, acteurs, histoires, déconstruction et (re)construction du récit... labyrinthes sur labyrinthes... fins ouvertes et mystérieuses,
énigmes des êtres, tous et fissures... mensonges et secrets !
tout y est !
Leçons de cinématographie, ou le cinéma est langage, invention , création, et non pas une pâle copie de la réalité façon téléfilm !
ou mauvais film qui copient les téléfilms (peu ou prou) mais ils se font appeler "cinéma", ça a plus d'aura, ça fait mieux, la classe quoi ! ...
:idea:

ginga. :P
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acfjv8680
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Message par acfjv8680 »

Alain Resnais a traversé la seconde moitié du XXème siècle comme une conscience aigüe de son époque. Des œuvres telles que "Nuit et Brouillard", "Hiroshima mon Amour" ou "Loin du Vietnam" ont contribué à donner au cinéma dignité et respectabilité face à l’Histoire. Attentif à tous les aspects de notre culture, peinture ("Van Gogh", "Guernica", "Gauguin"…), musique ("Gershwin"…), science ("Mon Oncle d’Amérique" et le professeur Laborit), littérature ("Hiroshima mon amour" et Duras, "L’année dernière à Marienbad" et Robbe-Grillet…), mais aussi aux arts dits mineurs, chanson populaire ("On connaît la chanson"), bande dessinée et roman populaire (malheureusement des projets tels que "Fantomas" ou "Mandrake" ne se réaliseront sans doute jamais), on ne lui voue pourtant pas le culte – en France en tout cas – que l’excellence de sa filmographie pourrait et devrait imposer.

D’une part l’exigence artistique toute particulière de son œuvre le laissera à la marge des autres cinéastes, qui, à la même époque que lui, ont révolutionné le cinéma mondial avec la « Nouvelle Vague ».
Et d’autre part son choix de servir le texte des autres, et quels autres, Duras, Cayrol, Robbe-Grillet, Sternberg, Semprun, Bernstein, l’a longtemps enfermé dans une image de brillant illustrateur, et pas d’Auteur à part entière de ses films, selon la fameuse « Politique des Auteurs », si chère aux jeunes critiques des « Cahiers du cinéma ».
La perfection et l’ingéniosité inouïe de son montage, ses audaces tant formelles que narratives auront pourtant profondément marqué leur temps, sublimant, transfigurant les textes littéraires adaptés.

A ceux qui le taxent d’intellectualisme ou qui seraient tentés de ranger son œuvre dans je ne sais quel tiroir poussiéreux de l’histoire du cinéma, je répondrai qu’Alain Resnais est à mon sens un des réalisateurs, peut être LE réalisateur le plus intelligent du cinéma français, au sens noble du terme, et que cet homme de 85 ans continue à enchaîner les films avec une jeunesse et une fraîcheur d’esprit qui rendront jaloux bien des « jeunes » metteurs en scène.

A ceux qui ne connaissent de lui que ses films depuis "On connait la chanson", je conseillerai de visionner d’urgence ses œuvres antérieures, afin de garder vivace – à l’heure du cinéma-spectacle, à l’heure où le cinéma d’auteur peine plus que jamais à se faire une place dans les salles – une conception du cinéma en tant qu’Art majeur.
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xi
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Resnais

Message par xi »

Parmi les films de Alain Resnais, je n’ai vu que “Hiroshima mon amour” (dialogue de Duras, figure majeure de la littérature contemporaine !). Il raconte l’histoire des deux amants qui, après la guerre, se rencontrent à Hiroshima et y tombent amoureux, baignés dans l'atmosphére de soufrance de la ville.
Cette oeuvre d’une dureté effrayante est vraiment magnifique! Si le cinéma c’est de la littérature en mouvement, alors « Hiroshima mon amour » c’est de la poésie en mouvement.

Il semble que Resnais a aussi mis en scène plusieurs documentaires et que ses films les plus reconnus sont les dernièrs, ceux-ci ayant reçus quelques prix, nottament le «Smoking, No smoking ».
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Baptiste
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Message par Baptiste »

A noter que le jury de la 63e Mostra lui a décerné le Lion d'Argent du meilleur réalisateur pour son film ''Coeurs".
Que vous a appris l'expérience ?


Est-ce que c'est plus facile ? Je ne crois pas. Ça ne change pas grand-chose, même si j'ai tendance à prendre moins de précautions. Pas un plan de mon dernier film n'a été jeté. C'est sans doute une matière plus brute. A part ça, ma vitesse de tournage n'a pas varié : 1 minute 48 par jour pour mon premier film, contre 2 minutes aujourd'hui. Une vitesse à la Truffaut, ni lente ni rapide, plutôt raisonnable. Je suis d'ailleurs quelqu'un de très raisonnable.
Extrait d'une interview de Laurence Haloche "Alain Resnais : bande à part" publiée dans Le Figaro le 11 août 2006
Clara
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Message par Clara »

Et voilà, je parcours tranquillement le forum et vous touchez déjà la corde sensible ! ARGH ! Et bien oui, je l'avoue, je suis une fervente admiratrice du travail de Resnais... :p

Comme Hiroshima est au programme des terminales cinéma l'année prochaine (chouette !) j'ai pris un peu d'avance et je l'ai visionné (en cassette, aucune projection n'étant prévu dans les environs)... On peut dire que ça a été une vrai révélation... C'est tout à fait le cinéma qui me passionne ! Il est compréhensible que certains détracteurs l'aient taxé d'intellectualisme car il est en opposition total avec les supers prod américaines et le système actuel qui consiste (pour reprendre le terme judicieux de mon prof de cinéma ^^) à "gaver" le spectateur, avachi sur son fauteuil, d'images sans lui demander d'efforts intellectuels (je noircis bien sûr le tableau, certaines grosses productions parviennent à s'en tirer tout de même très honorablement ^^ Et je respecte bien sur totalement ceux qui en sont de fervents défenseurs! )

Bref, dans Hiroshima mon amour, le spectateur est constamment en alerte, essayant de démêler l'histoire de l'héroïne et de dissocier le "présent" du passé, chose que le personnage lui même n'arrive clairement pas à faire... Aime t-elle cet homme d'un soir ou projette t-elle simplement en lui le souvenir de son amour de Nevers ? Leur relation n'est-elle pas tout simplement utile à l'héroïne pour mettre un point finale et définitif à son passé, pour panser des plaies encore béantes ? Une histoire d'amour tout sauf à l'eau de rose, où l'originalité de la situation (les deux personnes sont mariés chacun de leur côté et parents d'enfants si mes souvenirs sont exactes...) et l'abolition du temps (où est la limite entre passé et présent ? L'héroïne en évoquant ses souvenirs de Nevers, ne les revit elle pas "physiquement"?)
participent à la création de ce que j'ose appeler, malgré mon inexpérience cinématographique, un chef d'oeuvre...

Continuant sur ma lancée, j'ai visionné L'Amour à mort... J'ai été franchement destabilisé par le montage elliptique au possible, alternant des plans de durées variables avec des noirs musicaux... Puis je me suis rendue compte que cela permettait d'insister sur les moments clés pour le couple et l'histoire, passant avec habileté sur les longueurs inutiles et mettant en exergue le dramatique de la situation et la perte totale de repère de Pierre Arditti (dont le nom de personnage m'échappe malheureusement ! :S)...

Si vous me permettez la comparaison (les novices ont souvent tendance à faire des associations étranges pour chercher des repères :p) cela m'a fait penser à In the mood for love (de Wong Kar Wai dois-je le préciser ?! ^^) reposant sur un montage elliptique semblable sur le fonctionnement (insister sur la naissance d'un amour plus ou moins réalisable) De plus, la question de "l'au-delà" est traité d'une manière que je trouve assez originale et les réactions du "revenant" m'ont semblé vraiment crédibles (en effet, dans une telle situation, qui serait capable de jouer le super héros sans se remettre sérieusement en question et sans faire une minutieuse introspection clairement destructrice ?)

J'ai également énormément apprécié Providence, dont le scénario est vraiment très original... Comment ne pas se laisser emporter par l'imagination de ce vieil homme alcoolique, cynique, ingrat et très légèrement parainoïaque qui réinvente l'histoire de son entourage ?
Si quelqu'un est parvenu jusque là, je l'en remercie

J'arrête ici mon plaidoyer "Resnaisien", je pourrais commenter toutes les oeuvres que j'ai déjà visionné, mais il m'en reste encore à découvrir et le temps est trop précieux pour que je l'utilise à autre chose qu'à "manger du film"

Je tempèrerais néanmoins mon propos avec une note finale plutôt dissonante... J'ai visionné en effet I want to go home dont la banalité du thème et le montage classique (si on omet le dessin du chat, dont le nom m'échappe encore ! (même pas majeur et déjà en perte de mémoire... argh ! :p) m'ont, je dois, l'avouer réellement déçus...

Voilà tout ça pour tenter de montrer que ce n'est pas parce qu'il s'agit de Resnais que je cris immédiatement au miracle et que je m'efforce d'avoir un regard critique quelque soit les circonstances...
A bon entendeur... Bonne lecture ;)
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