Bonjour,
Je n'avais pas vu ce sujet, qui d'ate d'avant le "grand chaos".
Les flares ne se produisent qu'à certaines ouvertures et sous certains angles (variables pour chaque objectif), lorsque la lumière du soleil pénètre dans l'objectif. Ce phénomène est du à la réflexion et à la diffraction de la lumière sur le bord des lames du diaphragme, et il dépend en partie de l'angle l'incidence des rayons lumineux.
La forme des flares n'est pas directement liée au type de caméra ( caméras vidéos ou caméras argentiques). Elle dépend essentiellement du nombre des lames mobiles qui constituent le diaphragme (souvent appelé iris sur les caméras numériques), ainsi que de la forme des lames, qui peuvent présenter un bord visible droit ou courbe selon le modèle. Les lames courbes donneront un aspect plus circulaire aux flares, alors que des lames au bord droit donneront un aspect plus polygonal. Si le nombre de lames est suffisant, des lames droites permettront toutefois de se rapprocher du cercle.
Le motif circulaire ou polygonal est reproduit un certain nombre de fois sur une ligne droite partant de la source de lumière et passant par le centre de l'image. Ce nombre dépend en fait du nombre de lentilles qui composent l'objectif. L'image du diaphragme se trouve en effet projetée sur chacune des lentilles traversées, et arrétée partiellement comme par un écran semi-transparent. Que le motif soit visible ou pas, coloré ou non coloré, dépend des imperfections et de la propreté de chaque lentille, ainsi que de ses aberrations chromatiques spécifiques.
Les différentes lentilles composant un système optique n'étant pas composées du même verre, mais au contraire de verres de densités différentes, et donc d'indice de réfraction différent (Crown, Flint, Verre haute densité au Baryum, et même verre acrylique ou polycarbonate sur certains appareils bas de gamme ) adaptées à la fonction de chaque lentille, les propriétés de filtrage chromatiques de chacune sont différentes, ce qui donne à l'intérieur d'un même objectif des flares de différentes colorations.
Par ailleurs, certaines caméras vidéo bas de gamme n'ont pas de diaphragme mécanique, mais seulement un orifice circulaire par lequel passe la lumière. C'est la vitesse d'obturation qui permet d'ajuster l'exposition, et donc ces caméras donnent effectivement des flares circulaires.
Il existe également des diaphragmes numériques à LCD, constitués d'une série de cercles concentriques qui s'opacifient selon la polarisation appliquée par le circuit de contrôle. Je suppose qu'ils donnent des flares circulaires, s'ils en donnent... car je n'en ai jamais testé et je ne sais pas trop ce que donne la dispersion de la lumière à travers deux lames de verre séparées par un milieu semi liquide pour ce genre d'application.
Pour le fun, voici une petite animation maison montrant le principe mécanique très simplifié d'un diaphragme.
L'action de la bague sur les lames se fait par le biais de cames ou de biellettes qui poussent des rampes usinées au dos des lames (zone cerclée de rouge). Les lames sont rappelées en position de pleine ouverture par des ressorts agissant sur leurs talons, répartis à la périphérie de la couronne. Dans la réalité, le mécanisme est un peu différent, car les lames se croisent au lieu d'être empilées (l'extrémité de la dernière passant sur la première).
Je n'ai pas fait chevaucher la dernière, pour ne pas dissimuler le mécanisme de la rampe.
Une alternative technologique consiste à entraîner un guide solidaire du talon de chaque lame dans un mouvement de rotation, dans des fentes courbes et obliques situées dans la couronne. Ce type de mécanisme augmente sensiblement le diamètre du corps de l'objectif, mais présente l'avantage de ne pas placer de pièces mécaniques à l'intérieur du tube dans la zone des lames, ce qui autorise des ouvertures supérieures.
J'espère avoir répondu à la question...