Re: Droit à l'image des acteurs
Publié : 30 nov. 2014, 20:24
En fait, aucune disposition législative n'impose un formalisme pour le droit à l'image. Tout simplement parce que ce droit n'est même pas prévu par la loi! La pratique de la cession du droit à l'image résulte de l'article 9 du Code Civil relatif au respect de la vie privée, ainsi que des quelques dispositions de la loi de 1881 et du Code pénal. C'est un droit sui generis que la jurisprudence a fini par consacrer. Par conséquent, ne pas mentionner de durée n'entraîne pas nécessairement l'invalidité du contrat. D'autant que les tribunaux ne retiennent le droit à l'image que parce qu'il existe un vrai préjudice (application de la responsabilité délictuelle de l'article 1382 du Code Civil). Ce qui veut dire aussi, puisque ce droit sui generis s'appuie sur une interprétation de l'article 9 sur la vie privée, que le droit à l'image ne s'applique pas aux personnalités publiques lors de leurs activités publiques (lorsque le président fait un discours, pas de droit à l'image. Lorsqu'on le surprend à faire des infidélités à Valérie avec Julie, le droit à l'image s'applique
).
En revanche, en droit d'auteur (et non pas en droit voisin), la validité d'une cession d'une oeuvre de l'esprit est expressément conditionnée à la mention d'une durée (entre autres). L'exigence est stricte et suffit à annuler le contrat: l'auteur est alors présumé ne pas avoir cédé ses droits. Aucune exigence de ce genre pour le droit à l'image.
Je me permet d'insister car il faut bien voir que la prévision d'une durée d'autorisation dans le cadre du droit à l'image peut avoir une implication sur l'exploitation du film. Si le contrat est bien précis sur l'usage qui est fait de l'image de la personne, qu'il n'y aucun préjudice possible (ce qui entraînerait l'application de l'art. 1382) et que prévoir une durée pose problème pour cette exploitation, on peut donc s'en affranchir. En revanche, si le fait de prévoir cette durée ne poise pas de problème pour l'exploitation, il est effectivement recommandé d'en prévoir une par sécurité.
NB; lorsqu'il y a contrat de travail entre un producteur et un artiste interprète, il y a présomption de cession de droit sur la prestation d'artiste interprète. Or on ne peut légitimement concevoir une cession de droit sur la prestation d'un comédien de cinéma sans cession du droit à l'image: on pourrait donc considérer que c'est implicite. Mais malgré cela, comme la responsabilité est délictuelle, il me semble préférable de signer la cession de droit d'artiste interprète et l'autorisation après tournage sur la base d'un film fini, ce qui permet d'éviter une situation où le comédien considérerait que le montage ou les images prises lors du tournage donnent de lui une image dégradante (scènes de nu par exemple).
Bref, le droit à l'image, ce n'est pas simple

En revanche, en droit d'auteur (et non pas en droit voisin), la validité d'une cession d'une oeuvre de l'esprit est expressément conditionnée à la mention d'une durée (entre autres). L'exigence est stricte et suffit à annuler le contrat: l'auteur est alors présumé ne pas avoir cédé ses droits. Aucune exigence de ce genre pour le droit à l'image.
Je me permet d'insister car il faut bien voir que la prévision d'une durée d'autorisation dans le cadre du droit à l'image peut avoir une implication sur l'exploitation du film. Si le contrat est bien précis sur l'usage qui est fait de l'image de la personne, qu'il n'y aucun préjudice possible (ce qui entraînerait l'application de l'art. 1382) et que prévoir une durée pose problème pour cette exploitation, on peut donc s'en affranchir. En revanche, si le fait de prévoir cette durée ne poise pas de problème pour l'exploitation, il est effectivement recommandé d'en prévoir une par sécurité.
NB; lorsqu'il y a contrat de travail entre un producteur et un artiste interprète, il y a présomption de cession de droit sur la prestation d'artiste interprète. Or on ne peut légitimement concevoir une cession de droit sur la prestation d'un comédien de cinéma sans cession du droit à l'image: on pourrait donc considérer que c'est implicite. Mais malgré cela, comme la responsabilité est délictuelle, il me semble préférable de signer la cession de droit d'artiste interprète et l'autorisation après tournage sur la base d'un film fini, ce qui permet d'éviter une situation où le comédien considérerait que le montage ou les images prises lors du tournage donnent de lui une image dégradante (scènes de nu par exemple).
Bref, le droit à l'image, ce n'est pas simple
