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Publié : 17 déc. 2006, 12:57
par waargh
Pour ma part, voici comment je procède:
J'essaye tout d'abord de trouver un thème, voir même un synopsis si l'inspiration y est. Dans ces cas-là les cours au lycée ou quand je vais en ville, ça m'aide beaucoup, mais des fois aussi quand je commence à avoir une petite idée dans la tête si je vois un film qui peut s'en approcher en quelque sorte j'ai trouvé mon idée.
Ensuite viens l'étape du synopsis si non fait. Je fais un peu une "liste" de tout ce que je peux faire avec mon thème et je prend le thème qui me plaît le mieux et avec qui je peux faire quelque chose de réaliste.
Je réfléchi alors tranquilement ou dans les lieux qui m'inspirent.
Une fois le synopsis fait, j'entame la vrai écriture du scénario, en pensant aux détails que je peux filmer si je le tourne, et donc en m'adaptant à mes moyens. Une fois la version bêta faîte, je la tape l'ordi, comme ça là je sais vraiment ce que j'ai écrit, ceci vaut bien mieux qu'une relecture détaillée et me donne souvent des idées ou me fais rectifier mes erreurs.
Puis peu à peu je l'affine, demandant des fois des avis extérieurs.
Waargh
Publié : 17 déc. 2006, 23:00
par hubert
Moi c'est tout à fait comme ça vient.
Je sais que ce n'est pas sérieux mais il m'arrive d'avoir une apparition dans mon cerveau qui va me donner une idée me semblant bonne, alors je l'écris.
Mais vu que la question posée est "où écrivez-vous ?", je dirais que c'est sur mon carnet, que j'ai toujours sur moi (prendre des notes pour un lieu sympa où tourner, une idée pour une photo, une nouvelle, un scénario...) et qui m'est simplement indispensable.
Ensuite je relis mes phrases et corrige ce qui ne va pas et essaie de savoir où je peux les mettre, dans quelle histoire.
Cela fait, soit je les rajoute dans ma "base" de mes idées, soit je prends directement une feuille (réelle ou fictive) et j'écris comme ça me vient pour, ensuite, corriger, corriger et encore corriger, faire relire, corriger et corriger.
J'écris en étant souvent à une table -c'est plus pratique et confortable !- mais très très souvent au lycée, là où s'écoulent mes journées...
Parfois une idée me vient en cours de mathématiques (exemple pris tout à fait au hasard, bien entendu !

), ou sur le trajet ; et souvent saugrenue !
voilà voilà !
pour conclure : je n'ai pas de règle.
Publié : 24 déc. 2006, 09:47
par vénéina
C'est vraiment passionnant de lire toutes vos méthodes !! Et je me rends compte que je me retrouve dans un peu tout le monde...
"Scénariste" est un bien grand mot pour qualifier ce que je fais, mais considérons-nous tel quel et décrivons notre technique:
Pas mal d'idées viennent en écoutant des musiques de films et autres créatrices d'ambiances particulières, par conséquent chez moi devant mon pc. D'autres peuvent venir dans le train ou le métro (le regard toujours perdu sur les passants, j'analyse leurs gestes et essaie de déduire une partie de leur vie: c'est fou le temps qui nous est offert pour l'étude d'autrui dans les transports en commun !!), en me promenant, après un bon bouquin dont l'imagination a été conatgieuse, ou... après avoir médité

mais l'inspiration vient toujours lorsque je suis seule (du moins, quand personne ne me parle)
J'écris ces idées lorsque je le peux, mais souvent, je dois les retranscrire une fois chez moi, et par conséquent avec un certain recul sur ces dernières... Peut-être devrais-je toujours avoir un carnet sur moi ?
J'ai souvent essayé de me forcer à écrire devant mon ordi, prise par une certaine impatience à finir un texte, ou un essai, mais ça n'a jamais rien donné de bon. Je pense qu'il y a un temps pour tout: un pour observer, un pour comprendre, et un pour raconter nos observations, notre ressenti.
Publié : 13 janv. 2007, 20:39
par acfjv8680
Toutes ces réponses sont passionnantes. J'aurais envie de résumer tout ça par les mots du grand Jean-Claude Carrière :
- Il y a la phase "debout" (observation, promenades...), que l'on pourrait aussi appeler, d'après ce que j'ai lu dans beaucoup de réponses, la phase "allongée".
- Et puis il y a la phase "assis", devant sa page blanche ou son ordinateur, où l'on récolte les fruits de la phase "debout".
Pour ma part je n'ai pas oublié le conseil que m'avait donné un prof de scénario : s'astreindre à écrire au moins une page par jour. (Je crois que Victor Hugo ne se couchait pas avant d'avoir écrit cents vers)
J'avoue ne pas toujours parvenir à respecter cette contrainte mais j'ai pu vérifier qu'elle était trés bénéfique.
Du coup j'ai une pratique un peu "monastique" de l'écriture. Quand mon emploi du temps et mes activités me le permettent, je m'oblige à travailler tôt le matin (ça dépend des gens mais c'est quand même à ce moment que le cerveau est le plus "frais") et le reste de la journée je reprends ma vie sociale, je me ballade, je vais au cinéma, je vais voir des expos, etc... Toujours avec un petit carnet dans la poche pour attraper les idées au vol !Combien de fois me suis je maudit pour avoir changer de veste sans penser à transférer ce fameux carnet !
Avoir quelques connaissance en psychologie et sur le fonctionnement du subconscient permet aussi d'envisager l'écriture plus sereinement et de ne pas s'arracher les cheveux pendantt les crises d'inspiration. Notre inconscient travaille pour nous, dans l'ombre, il associe les idées, trie les souvenirs, fait des connexions entre les choses les plus éloignées. Le résultat de ce travail invisible sont ces idées qui remontent parfois à la conscience et qui ont la fâcheuse habitude de s'envoler quelques minutes après, d'où l'intéret du carnet !!! Le reste c'est de la technique d'écriture, du travail d'artisan. Mais attention, il y a un monde entre le bricoleur et l'orfèvre. D'où l'intéret d'écrire un peu tous les jours. C'est en forgeant qu'on devient forgeron !
Pour les adeptes pur et dur de la phase "allongée", je dis attention, mais bien sûr ce n'est que mon avis. Le travail inconscient dont je parlais plus haut se nourrit de tout ce que l'on voit, ce que l'on fait, ce que l'on entend. Donc plus on lit, plus on voit on voit de films, plus on écoute de musique, plus on se bouge pour aller voir des expos, visiter des musées... plus on enrichit sa vie intérieure et plus on met d'essence dans le moteur !
J'avoue ne pas toujours parvenir à respecter ces régles de vie, et je ne voudrais paraître donneur de leçon, mais je suis intimement persuadé que les plus grands auteurs sont des gens extrêment cultivés, qui s'enrichissent tous les jours en puisant aux puits les plus variés. Et puis on a la chance de vivre encore dans un pays où la culture est facile d'accès, variée, valorisée et encouragée (bon ça ça varie un peu selon la politique du gouverment en place, alors n'oubliez pas d'aller voter en mai), profitons en !
Publié : 13 janv. 2007, 21:37
par Lucius
Je suis tout à fait d'accord avec cette dernière réponse, et particulièrement le dernier paragraphe. On ne fait rien à partir de rien, et il est bon de manger, manger, encore et encore, toujours, pour avoir de la matière. Car sinon l'inspiration s'épuise vite.
Personnellement j'écris le plus souvent dans ma chambre et à la main, sur feuille blanche sans lignes. Les lignes m'agaçent, la page blanche m'offre la surface vierge et pure que mon imagination doit souiller. Les gribouillis aussi inspirent, on peut faire des petits dessins à côté des idées et tout... Nan l'ordi très peu pour moi, sauf pour recopier bien sûr.
Par contre je n'aime pas trop penser et seulement penser, quand je réfléchis il me faut toujours écrire, c'est en écrivant que je fouille en moi-même, et plus j'écris n'importe quoi et sans censure mieux c'est généralement. Je pense d'ailleurs que l'autocensure est une chose à proscrire en écriture.
Publié : 13 janv. 2007, 21:59
par acfjv8680
Malheureusement l'autocensure est inévitable et c'est la chose contre laquelle il est le plus dur de lutter. Encore une fois tout est une question d'inconscient. Pour citer à nouveau jean-claude Carrière, un scénariste doit être capable de se mettre à la place du plus ignoble des tueurs, même si sa morale personnelle le réprouve.
Publié : 14 janv. 2007, 00:46
par Link Hasriel
Je rejoins ce que dit Mr 8680 juste au dessus de mes épaules, un scénario c'est une ossature spécifique mais aussi évidemment des idées ! D'ailleurs, la place relative de l'un par rapport à l'autre varient beaucoup selon les scénaristes et l'expérience tendrait à prouver qu'un scénario se passe plus aisément de ses idées que d'une structure bien ficelée.
Ta pratique de la page d'écriture quotidienne m'a convaincu et je vais essayer de m'y plier dès cet après midi, pour le reste, les idées, multiplier les expériences, pratiquer l'éclectisme et sans aller jusqu'à se fixer des quotas regarder autant de films que possible, lire à n'en plus pouvoir et toujours avoir un vieux fond symphonique dans les écoutilles.
Cependant, je suis aussi tenté de rajouter un impératif : vivre !
Je sais que trop s'exposer dans ses personnage, ou s'inspirer de sa vie pour développer les intrigues est une faute attribuée aux débutants mais peut-on vraiment faire face avec une objectivité toute scientifique face à une telle création ? Le temps et l'expérience doivent pouvoir répondre à la question...
Enfin, je crois qu'il s'agit souvent du désir de faire vivre un personnage, d'expérimenter un nouveau caractère et l'exposer dans des situations nouvelles... je me suis déjà surpris à développer des personnages après avoir apprécié particulièrement un dessin... c'est grave Docteur ?
Pour le lieu d'écriture, je dirais tout simplement devant un écran d'ordinateur et la chambre qui va avec pour se lever, faire de grands moulinets de bras et retourner au clavier... après les idées se trouvent partout, dès que la matière grise à assez de temps pour soupirer, elle se met invariablement en action et à trouver des idées... d'où le duo carnet-stylo, le premier, et seul ?, accessoire.