Problème avec la théorie scénique?

[harjet]

Je vais faire mon chieur

Bien au contraire, content que tu interviennes

je déconseille le plus souvent les dialogues descriptifs

On est souvent les premiers à crier au scandale au cinéma et devant notre feuille, on arrive quand même en laisser glisser quelques uns

The Bard, j'espère que toute la lumière à été faite pour t'éclairer...


Scénaristiquement,

Jérémy

[Lapins Pirates]

Le conseil que je peux donner à tous les scénaristes qui buttent sur leurs dialogues :

Enregistrez-vous lors de la lecture des dialogues. Ecoutez-vous et soyez honnêtes. Si vous vous ennuyez à l'écoute, si le dialogue vous paraît sorti d'une série AB, retravaillez vos dialogues.

[cmarie]

Personnellement, je ne connais pas grand monde qui se sente obligé de dire (surtout seul dans une pièce) "le soleil se couche" lorsque le soleil se couche.

Eh oui, je suis la grande terreur des dialoguistes, je retire tout ce qui ne sert à rien et qui est explicatif.

Enfin ceci est une autre histoire...

INTERIEUR SOIR - Salon d'Olga

Olga est à la fenêtre, la pluie frappe les carreaux, au dehors la lande et le vent du Nord qui souffle.

OLGA
(une larme coule lentement sur sa joue)
Demain, Natacha... demain nous irons à Stockholm. Je t'en fais le serment. Demain, nous irons.
Regarde, Natacha ! Les oies, elles arrivent ! Elles annoncent l'été et nous retrouverons le bonheur. Je le sais, aujourd'hui il pleut mais demain il fera beau et dans ton coeur aussi...


............



Euh, tu as raison ça le fait pas trop....

[Lapins Pirates]

Et encore, là c'est soft...

Dans certains court métrages que j'ai lu (étrangement je n'ai jamais eu de retour après mon premier conseil) tu avais des dialogues digne d'AB production !

JOSE
Nicolas, passe moi le beurre.

NICOLAS
(il passe le beurre)
Je te passe le beurre José.

Je ne sais plus qui a dit ça mais :
"Tout ce qui est dit et non montré est perdu pour le spectateur."

C'est archi-vrai !

Souvent tu obtiens ce genre de dialogue lors d'adaptation de pièces (surtout les pièces russes...) et de livres.

[cmarie]

Ah ton "passe-moi le beurre" me donne une idée : un personnage souffrant de toc (une sorte de Rainman) et qui éprouve le besoin de bien dire tout ce qu'il fait parce que sinon c'est le chaos ! (Alors là soit son entourage pète un câble et l'agresse, soit il participe à un casse et fait tout foirer parce qu'il parle tout le temps...)

Comme tu dis, il faut que cela serve... 'passe-moi le beurre' ça peut se faire mais alors il faut que la banalité du dialogue apporte quelque chose. Je pense à un film de Hal Hartley, "Amateur" je crois, où il y a une scène incroyable de meurtre où les tueurs à gages dialoguent de façon hyper-banale à propos de leur téléphone portable (quel forfait etc,....) tout en faisant leur boulot.

Les personnages sont excellents : ils ont un boulot hors du commun (nettoyeur, tueur pour la mafia) et ils le pratiquent comme on va au bureau avec des contraintes, des souci de planning.. c'est leur quotidien tout ce qu'il y a de plus banal ! J'adore ça, il y a pleine d'exemples : Woody Allen fait ça, Almodovar aussi avec des répliques qui dans le contexte sont complètement incongrues (ex : "Parle avec elle", l'infirmier tout en s'occupant de la femme dans le coma qui dit "Le cerveau des femmes est toujours un mystère, surtout dans cet état-là"), Hitchcock tout le temps...

Cela s'appelle le style, non ?

[Lapins Pirates]

Et encore tu oublies Tarnatino dans à peu près tout ses films... (Je sais, un filon ça s'use).

C'est surtout la fameuse scène de Pulp Fiction et du débat sur le Royal Cheese où la morale de l'histoire peut-être "vaut mieux être concentré des fois".

[cmarie]

Oh oui "Pulp Fiction" !!!

Il y a tellement d'exemples mais c'est tellement fort quand le banal devient extraordinaire !

Les dialogues s'est très difficile, c'est une remarque que j'ai faite à un jeune auteur à propos de sa première pièce (plutôt bonne d'ailleurs) : deux personnages jeunes et sur une longue réplique d'un coup il y en a un qui s'exprime de manière très littéraire. Soit il en fait quelque chose, soit il l'enlève mais on voyait "l'auteur qui écrit bien" et plus le personnage qui parle...

J'ai un bouquin sur l'écriture de scénario où l'auteur analyse "Key Largo" : l'acolyte de Bogard pose à tous la même question "Avez-vous déjà été piqué par une abeille morte ?", on le prend pour un débile mais quand Lauren Bacall débarque elle répond à la question (je ne sais plus quoi d'ailleurs) et voilà on sait qu'elle est de la même trempe et qu'elle fera partie de "l'équipe", c'est la fille qu'il faut à Bogard... Une réplique pour poser les relations des personnages.