Apparences dans un monde nouveau, un long ?

Le Scénario et ses ficelles. La Dramaturgie, le synopsis, le pitch...
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vénéina
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Message par vénéina »

Merci Nathan, c'est super sympa d'avoir diffusé la suite !!! Tu as soulagé ma frustration :mrgreen:
Bon j'avoue être encore curieuse de la suite (je ne m'arrête jamais, non :P), car tu soulèves ici un nouvel élément intéressant: le doute... Aux yeux de beaucoup, cet ogre n'est qu'un homme qui cherche à apparaître tel la légende, mais le doute subsiste -enfin, de ce que j'ai pu en lire pour le moment- et la question semble se poser chez certains de tes personnages: n'est-il pas en fait un véritable ogre ? On finit par se poser la question nous aussi !
Mon esprit tordu ne peut pas s'empécher de voir un parallèlisme avec l'image du dicateur qui n'est toujours représenté qu'en photo: il n'est qu'une image, comme tu l'avais dit, et il se sert de cette image pour influencer la population...
L'ogre -ou l'homme que l'on prend pour un homme- utilise aussi une image afin de faire règner une certaine terreur, afin d'exercer un certain pouvoir sur la communauté
L'ogre semble l'opposé du dicateur à savoir, repoussant, et provocateur d'impressions négatives... Le dictateur: impressions positives, les gens l'aiment et l'idolâtrent alors qu'il les contrôle à sa guise... Ils sont très ressemblants et à la fois opposés, disons... En plus ça irait bien avec le titre "Apparences dans un monde nouveau"
Enfin ce ne sont que des impressions !!
Pour te mettre (j'espère toujours) l'eau à la bouche, tu trouveras peut-être bientôt (dans ta prochaine lecture) : un ogre, un prisonnier du fort Boyard, un pervers,...
:shock: Le pervers me met l'eau à la bouche ! (non je plaisante :oops: ) il me fait me poser des questions et je me demande si le prisonnier du fort boyard ne va pas être n°4 de l'autre version diffusée sur le forum ? Enfin je verrai quand tu nous feras lire tout ça :mrgreen:
Nathan
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Message par Nathan »

Merci et excuse moi de mon temps de réponse mais je ne voulais rien dire avant de mettre la suite. Je tiens à me répéter pour la quinzième fois mais c'est vraiment pas définitif. J'ai écrit pour l'instant 31pages (soit la taille du court) et on ne voit toujours pas l'ogre. J'en suis à un moment qui se passe hors de notre pays : à l'ONU et c'est un peu casse gueule. Mais rien ne m'empêche de te donner un peu de la suite à lire. J'aime bien ton analyse. Tout est apparence - du moins, beaucoup de chose - et c'est vrai que contrairement au court, je joue beaucoup plus sur l'image que l'on produit aux gens. Le pervers par exemple (que tu vas découvrir bientôt) est au yeux des gens qui le connaissent un abruti finit au mental d'un môme qui n'a pas conscience du mal et du bien. Je te dis ça parce que je ne pense pas que ce soit encore assez clair.
Je ne sais pas si d'autres gens lisent le scénario mais sinon, peut-être serait-ce mieux que je t'envoie la suite par MP. On verra si d'autres critiques arrivent...




23 : EXT. – JOUR/RUELLE.

Une ruelle pavée. De la paille sur le sol, des passants aux airs pauvres, certains en vélo, des mendiants, occupent la ruelle. La mère marche dans la rue, tenant dans ses bras l’ours en peluche. Elle regarde les passants, méfiante. Elle a peur. Elle passe devant une maison où la porte s’ouvre juste après son passage. Un garçon portant un sac en sort. Il donne l’impression d’être un enfant de dix ans. Il part dans le sens opposé de la mère. Lui ne fait pas attention aux autres passants et se promènent tranquillement dans la rue. Il croise son chemin avec le Vieil Homme qui marche. Lui est suivit par le chien errant. Le garçon se tourne brusquement sa tête, comme s’il croyait reconnaître le vieil homme. Il fait demi-tour et part au trot jusqu’à ce qu’il rejoigne le vieil homme.

Inscription sur du noir : Le Garçon

GARCON
On s’est pas déjà vu ?

Le vieil homme l’ignore complètement et continu son chemin. Le garçon marche à ses côtés.

VIEIL HOMME
Qui sait ?

GARCON
Vous.

Le vieil homme s’arrête, immédiatement suivit par le garçon.

VIEIL HOMME
Comment ça : moi ?

GARCON
Je sais pas.

Le visage du vieil homme s’assombrit.

VIEIL HOMME
Je ne suis pas la personne que tu crois.

Le vieil homme reprend sa route, paisiblement, comme s’il n’y avait eu aucune discussion. Le garçon, surpris, reste à regarder l’homme partir. Il le regarde s’éloigner encore quelques secondes. Le chien est resté avec le jeune homme.

24 : INT. – JOUR/MAISON DU PERVERS.

Une vieille maison apparemment abandonnée. Des draps – sales – recouvrent les meubles de toutes les pièces. Une porte est ouverte, elle mène à la cave.

24bis : INT. – JOUR/MAISON DU PERVERS/cave.

Une grande marmite sous le feu. Le liquide est en train de bouillir. Un homme mentalement dérangé, le Pervers, remue le contenu avec une grosse louche. Le pervers a des tics. Il se tourne brusquement vers une cage. Dans celle-ci se trouve un enfant, apeuré, celui de la mère. Le pervers avance vers lui par de grandes enjambées.

PERVERS
Tu as faim ? Tu veux manger ?

L’enfant ne répond pas. Le pervers retourne vers la marmite en se déplaçant de la même manière. Il touille de nouveau sa cuisine.

PERVERS
C’est très bon, très très bon. Bonne soupe que voilà, tu en veux ?

Il n’entend toujours aucune réponse. Manquant de patience, il lâche avec violence sa louche et se dirige de nouveau vers la cage.

PERVERS
Réponds ! Réponds !

Le pervers devient fou et se jette sur la cage. Il ressemble étrangement à un singe en s’agrippant aux barreaux. Stabilisé dans les airs, il se calme.

PERVERS
Je ne veux pas te faire de mal… Juste te faire à manger.

Il rie alors, sans pouvoir s’arrêter puis repart vers la marmite.

PERVERS
J’ai eu d’autres copains, tu sais ? Ils sont venus à la maison. C’était très bon. On a bien mangé. On a rigolé aussi et puis, on a pris le thé avec monsieur Dinky. Il est là-bas.

Il montre du doigt une étagère sur laquelle repose un teckel empaillé.

PERVERS
Monsieur Dinky, c’est mon chien… Mon chien empaillé. Je suis le seul du quartier à en avoir un comme ça ! Il prend pas vraiment le thé… Il nous regardera ! Mais on va rigoler, ça va être très drôle !

25 : EXT. – JOUR/COUR.

Une cour bétonnée. Sept adolescents jouent avec un ballon. L’un d’eux jongle avec sa tête. Le Garçon arrive au loin, son sac sur le dos. Le chien le suit.

GARCON
Salut les gars !

Le garçon tape dans les mains de son compagnons exceptés le jongleur.

GARCON
Il en est à combien ?

UN AUTRE GARCON
Deux milles quarante-sept.

Cet adolescent tient dans sa main un compteur sur lequel il appuie à chaque fois que le ballon touche la tête du jongleur.

GARCON
La marche d’erreur ?

LE GARCON AU COMPTEUR
5 pour cent.

Le Garçon sort un peu d’argents en billets et pièces de sa poche et les mets dans la main dans autre garçon.

GARCON
Je pari sur 3000.

LE GARCON QUI PREND LES PARIS
5 pour cent de 3000, ça fait…

GARCON
…entre deux milles huit cent cinquante et trois milles cent cinquante.
Au jongleur :
T’as intérêt à assurer gars !

HOMME DES SERVICES SECRETS 2
Et les enfants, du fric, ça vous dit !

Les enfants se retournent découvrant les deux hommes des Services Secrets. Le jongleur arrête son activité et met le ballon sous son aisselle.

GARCON
Ouais.

Les adolescents avancent vers les hommes, prêt à tout pour gagner de l’argent.

LE JONGLEUR
C’est combien ? Qu’est-ce qui faut faire ?

L’homme des Services Secret 2 sourit, heureux du deal qui va s’effectuer.

HOMME DES SERVICES SECRETS 2
Y’a une femme qui a perdu son enfant. On vous donnera cents Nouveaux Francs à chacun d’entre vous. Il faut retrouver l’enfant, vous pouvez faire ça ?

LE JONGLEUR
Comptez sur nous mais, c’est le moitié maintenant. On en veut cinquante maintenant et le reste après.

HOMME DES SERVICES SECRETS 2
Nous n’avons pas l’argent mais, demain même heure, nous serons ici pour vous la donner. En 24heures, vous n’aurez pas le temps de le retrouver n’est-ce pas ?

LE JONGLEUR
Tope-la.

L’homme tape dans la main du jongleur puis lui sourit.

HOMME DES SERVICES SECRETS 2
A demain donc.

L’homme des services secrets 2 se retourne et part. Il croise le chemin de son collègue qui était légèrement en retrait. Celui-ci le suit.

HOMME DES SERVICES SECRETS 2
Pour ce genre d’enquête, si on doit retrouver un pauvre et que le seul suspect est innocent, il faut demander l’aide des pauvres. Ils auront le sentiment de servir le peuple, notre Père mais aussi d’aider une vie d’un de leurs citoyens tant aimés. Ils vont mettre le nez partout, entendre les derniers ragots de leur mère et enquêter. Ils retrouveront l’enfant. Crois-moi.

26 : INT. – JOUR/EGLISE.

L’église est en bon état. Au fond de celle-ci, une immense photo du Père, levant la main comme s’il s’agissait d’un Pape. La croix et Jésus-Christ sont accrochés un peu partout dans le bâtiment. De pauvres gens sont sur les bancs et prie. La porte s’ouvre. Le pervers entre et referme soigneusement la porte derrière lui. Il tremble. Il avance vers le premier banc et s’assoit, à côté d’une vieille dame. Une femme joue de l’orgue.

PERVERS
Bonjour madame.

La vieille dame lui sourit constamment.

VIEILLE DAME DE L’EGLISE
Comment allez-vous mon petit ?

Le pervers se balance de droite et à gauche, grand sourire au visage, et fait un mouvement vertical de la tête.

PERVERS
Je vais bien… et vous ? Vous allez bien ?

VIEILLE DAME DE L’EGLISE
Ca me fait plaisir de te voir. On ne te voyait plus depuis quelques temps.

PERVERS
Vous avez des… des friandises ?

La vieille dame sort de son sac un petit sachet en plastique dans lequel se trouve des bonbons. Elle en sort un et le donne au Pervers. Il prend la friandise et s’empresse de la manger puis sourit encore.

PERVERS
J’ai pêché.

VIEILLE DAME DE L’EGLISE
Qu’avez-vous donc fait ?

Un petit silence. Le pervers continu de sourire et de se balancer sur le banc puis il s’approche de la vieille dame.

PERVERS
Je peux pas dire madame.

VIEILLE DAME DE L’EGLISE
Allons mon enfant, je suis sûre qu’il ne s’agit de pas grand-chose. Si vous alliez en parler à monsieur le prêtre au confessionnal, il vous dirait que ce n’est pas grave, non ?

PERVERS
Si, si, c’est pas grave.

Un court silence et le pervers se rapproche de la vieille dame.

PERVERS
Vous voulez manger chez moi ce soir. J’ai une bonne soupe sur le feu. On pourrait manger ensemble.

VIEILLE DAME DE L’EGLISE
Et bien, … pourquoi pas, oui.

Le pervers se lève brutalement.

PERVERS (Plus à lui-même qu’à la vieille dame)
Non, c’est pas possible. Pas ce soir, ni demain, tu peux pas. C’est impossible, pas en ce moment.

Le pervers part en courant. La vieille dame le suit du regard.

27 : EXT. – TOMBEE DE LA NUIT/RUE.

Le Garçon, toujours suivit par le chien, marche dans le rue, rencontre des SDF, discute avec certains d’entres eux, en salue ou en ignore d’autres. Il avance vers un homme dans la rue qui fait cuire des saucisses sur un grill. Ils se disent bonjour en se tapant dans la main.

GARCON
Tu m’en mets une.

Le garçon extirpe de son pantalon un billet qu’il pose à côté du grill.

GARCON
Avec de la moutarde.

LE CUISTO
Qu’est-ce que tu viens faire par là ?

GARCON
Des mecs des Services Secrets nous ont payé les gars et moi pour trouver un gosse. J’enquête dans ce quartier.

LE CUISTO
S’il est par là, c’est qu’il est déjà mort.

GARCON
Je ne m’attend pas à le retrouver en vie.

Le pervers bouscule le Garçon.

GARCON
Hé !

Le pervers continu sa route.

GARCON (S’exclamant)
Oh ! filou ! Tu pourrais faire attention !

LE CUISTO (Calmant le Garçon)
Tais-toi ! Il peut te tuer, ce type est fou… Tiens, prend ton hot dog.

Le cuisto lui donne le hot dog.

GARCON
Ca pourrait être lui qui a l’enfant.

LE CUISTO
Ca pourrait être n’importe qui. Toi comme moi mais si dans le quartier il y a un type qu’en est pas capable, c’est bien lui. Il a l’âge mental d’un enfant de trois mois. Il comprendra pas si tu l’énerves que te tuer, c’est mal mais volontairement, il ferait pas de mal à une mouche.

Le gamin croque dans son repas.

GARCON
Tu te renseignes pour moi ?

LE CUISTO
T’inquiète pas. Tu peux aller voir ailleurs s’il existe pas.

GARCON
Merci.

Le garçon tape encore dans la main du cuisto et part.

GARCON
Ciao mec !

28 : EXT – TOMBEE DE LA NUIT/UNE AUTRE RUE.

Un homme, propre sur lui, se promène dans la rue. Derrière lui, un homme cachant son visage, plutôt sale, avance en fumant une cigarette. L’homme de devant tourne dans une ruelle. L’autre homme accélère le pas et attrape sa cible avant de le planter de coups de couteau. Le premier homme tombe par terre, sa belle chemise blanche tachée de sang. Le second, un Résistant, ouvre la veste du premier et en sort une enveloppe. Il part en courant, laissant le premier homme mort.

Une inscription : La Résistance.
"j'la trouve trop belle !"
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