Bonjour,
A travers votre débat, deux interrogations sont mises en valeur:
trouver un producteur, est-ce indispensable ? Avoir un visa d'exploitation, est-ce indispensable ?
Evidemment, cela dépend de son objectif: Si vous voulez faire de votre court une carte de visite, mieux vaut ne pas se prendre la tête (confiance financière et de prépa. avec le prod, lui reprocher d'avoir râté le film alors que le talent c'est aussi du travail personnel...). Faire son film seul fera comprendre certains secrets de tournage et tourner avec trois bouts de ficelle donne une énergie particulière d'ouverture et de tolérance et met en valeur ses propres capacités à improviser et diriger le bateau (ou plutôt la galère!).
Vous pouvez aussi démarcher seul les aides régionales et départementales (plus de chances que le CNC où on peut se présenter sans prod pour l'aide sélective). Avec une aide aquise, vous avez forcément plus de chances de trouver un prod... Même s'il faut que votre scénario soit béton (balayer l'orgueil visuel, tout doit se centrer sur l'histoire), montrez patte blanche, un CV simple et surtout de l'humilité et beaucoup de patience (
6 à 9 mois d'attente).
Avec votre court "fabriqué maison", vous avez des festivals dans le monde entier qui permettent de diffuser des courts sans visa, en vidéo. Internet est pratique à ce niveau-là.
Juste une remarque en passant: certains prods sont des magouilleurs mais
la plupart font ce qu'ils peuvent. Quand ils aiment un film, ils donnent beaucoup de temps (qu'on ne voit pas) car faire des dossiers, téléphoner, négocier demandent du temps et humainement des efforts de stratégies pour ne pas être à découvert à la banque et perdre la société.
Derrière les prod, il y a des associés, des objectifs et faire un court (qui rapporte peu voire rien), c'est une question de passion aussi pour eux. Il est plus pratique de tourner avec un prod (même sans argent), car il est impossible de tourner avec rien (faut bien être assuré, manger, donner un peu de crédibilité dans la démarche, louer le matos, démarcher les fournisseurs...). Mais bon, faire sans prod. peut se faire aussi, si on veut être seul maître à bord (réal, prod, monteur...)
Le
Visa d'exploitation est un numéro que donne exclusivement le
CNC pour officialiser commercialement le film. Mais la règle est très détournable... La demande d'autorisation de tournage peut être faite longtemps après le tournage du court (suffit de mentir sur la date), le visa est accordé une fois le film passé à la censure. Si c'est choquant, le film passe rue de Varenne pour un avertissement au niveau de l'âge.
Le numéro de visa dépend de l'espérance qu'on a du film: en somme,
si on veut le vendre à télé, ou le vendre dans une collection de film, il faut un visa. Le reste, on peut s'en passer car le court n'est pas comme le long: le long est un grand frère commercial, le court est un petit frère qui ne rapporte rien car le nombre de courts tourné est hallucinant (plus de 450 enregistrés (dont le visa) chaque année). Dans ce chiffre, il n'y a pas les "frères sauvages", visibles malgré tout dans certains festivals.
Bon courage.
Daniel