Quel avenir pour le documentaire ?
Publié : 09 juin 2009, 15:32
Quel avenir pour le documentaire ?
On oppose le documentaire à la fiction mais il faudrait aussi le distinguer du reportage.
Celui-ci est réalisé par un ou plusieurs journalistes, sur un sujet bien précis et surtout sans scénario ; il n’existe plus au cinéma, il est devenu l’apanage de la télévision et a servi (et sert encore) d’instrument de propagande.
Le documentaire au contraire suit un scénario et est avant tout descriptif (même si la personnalité de l’auteur peut transparaître) en s’abstenant de jugements de valeur.
Le reportage traite souvent d’un sujet “chaud” sur une actualité imposée par les médias, le poids de l’image l’emportant nettement sur celui de la réflexion. Le documentaire va plus en profondeur et recherche avant tout l’authenticité plutôt que l’émotion. Inutile de dire que le reportage a les faveurs de la télévision. Le documentaire serait-il en voie de disparition, trop coûteux, non rentable, pas assez people, paillettes et superficiel ? Mais “Microcosmos” ou plus récemment “Le Premier Cri” auraient-ils pu être écrits pour la télévision ? Non, car la télévision c’est la civilisation de l’instantané, du prêt à cuire et déjà tout mâché.
Mais faire un documentaire pour le cinéma coûte fort cher, le tournage s’étale sur plusieurs mois, voire plusieurs années (quand la majorité des films sont tournés en 1 mois). On a recours à la vidéo par facilité et pour réduire les coûts. Si le documentaire montre de vastes paysages, de grands monuments, il ne peut être mis en valeur que lors d’une projection en salle ; si on le réalise en vidéo c’est dans le but de le vendre en DVD. N’y a-t-il aucune autre alternative ?
Il ne peut y avoir d’alternative que dans les marges. L’arrivée du numérique au cinéma va permettre une réduction sensible des coûts mais il restera toujours l’exigence du scénario : filmer 100 naissances dans le monde entier prendra autant de temps en numérique qu’en argentique. On a utilisé la multivision comme mode de présentation documentaire, surtout dans les années 80 et 90 ; Marcel Carné s’y est essayé à la fin de sa vie. La projection de plusieurs images en même temps sur un écran est une façon différente de présenter le documentaire. Composé d’images fixes, le multi-images adopte un rythme beaucoup plus rapide que le film : on passe constamment d’un plan à un autre et on montre 3 à 4 fois plus de choses pendant le même espace-temps. Sur le site de l’Association pour le DEveloppement du Multi-Images http://www.ademi.asso.fr on peut prendre connaissance de la dernière réalisation multi-images ; proposée en projection itinérante et avec 2 formats, le 35 et le 70 mm, ce qui est tout à fait exceptionnel. Malheureusement, dans le domaine culturel, toutes les créations marginales rencontrent la méfiance, voire l’indifférence des décideurs, politiques ou autres. On prône officiellement la diversité culturelle, mais lorsque quelque chose de différent se présente, on l’écarte ou mieux on occulte toute information grâce à des journalistes serviles.
Le cas de la ville de Lyon est assez significatif. Lyon a vu naître le cinéma, rue du Premier Film, et est très attachée à la diffusion du patrimoine cinématographique. J’ai proposé de projeter le spectacle audiovisuel “Multivision”, en plein air, durant l’été, et dans le cadre des manifestations de “Tout le monde dehors”. J’ai eu un refus, on préfère à la création et à la diversité montrer les œuvres du patrimoine ; d’ailleurs Lyon va avoir son festival de cinéma où l’on va présenter que des films anciens.
Si les films de fiction permettent de nous transporter dans le rêve, le documentaire permet la découverte, pourvu que dans la forme, celui-ci ne soit pas banalisé, calibré, uniformisé. La création est un chemin difficile, qui coûte en argent, en temps, en énergie personnelle, en aucun cas elle est gratuite. La multivision est un art difficile qui ne peut être transcrit et donc téléchargé, son seul moyen de diffusion c’est la projection publique en présence du réalisateur (dans le cas d’une projection itinérante). Mais l’homme est ainsi fait, il n’accepte pas ce qu’il ne connaît pas, malgré tous les beaux discours sur la tolérance et l’ouverture d’esprit.
On oppose le documentaire à la fiction mais il faudrait aussi le distinguer du reportage.
Celui-ci est réalisé par un ou plusieurs journalistes, sur un sujet bien précis et surtout sans scénario ; il n’existe plus au cinéma, il est devenu l’apanage de la télévision et a servi (et sert encore) d’instrument de propagande.
Le documentaire au contraire suit un scénario et est avant tout descriptif (même si la personnalité de l’auteur peut transparaître) en s’abstenant de jugements de valeur.
Le reportage traite souvent d’un sujet “chaud” sur une actualité imposée par les médias, le poids de l’image l’emportant nettement sur celui de la réflexion. Le documentaire va plus en profondeur et recherche avant tout l’authenticité plutôt que l’émotion. Inutile de dire que le reportage a les faveurs de la télévision. Le documentaire serait-il en voie de disparition, trop coûteux, non rentable, pas assez people, paillettes et superficiel ? Mais “Microcosmos” ou plus récemment “Le Premier Cri” auraient-ils pu être écrits pour la télévision ? Non, car la télévision c’est la civilisation de l’instantané, du prêt à cuire et déjà tout mâché.
Mais faire un documentaire pour le cinéma coûte fort cher, le tournage s’étale sur plusieurs mois, voire plusieurs années (quand la majorité des films sont tournés en 1 mois). On a recours à la vidéo par facilité et pour réduire les coûts. Si le documentaire montre de vastes paysages, de grands monuments, il ne peut être mis en valeur que lors d’une projection en salle ; si on le réalise en vidéo c’est dans le but de le vendre en DVD. N’y a-t-il aucune autre alternative ?
Il ne peut y avoir d’alternative que dans les marges. L’arrivée du numérique au cinéma va permettre une réduction sensible des coûts mais il restera toujours l’exigence du scénario : filmer 100 naissances dans le monde entier prendra autant de temps en numérique qu’en argentique. On a utilisé la multivision comme mode de présentation documentaire, surtout dans les années 80 et 90 ; Marcel Carné s’y est essayé à la fin de sa vie. La projection de plusieurs images en même temps sur un écran est une façon différente de présenter le documentaire. Composé d’images fixes, le multi-images adopte un rythme beaucoup plus rapide que le film : on passe constamment d’un plan à un autre et on montre 3 à 4 fois plus de choses pendant le même espace-temps. Sur le site de l’Association pour le DEveloppement du Multi-Images http://www.ademi.asso.fr on peut prendre connaissance de la dernière réalisation multi-images ; proposée en projection itinérante et avec 2 formats, le 35 et le 70 mm, ce qui est tout à fait exceptionnel. Malheureusement, dans le domaine culturel, toutes les créations marginales rencontrent la méfiance, voire l’indifférence des décideurs, politiques ou autres. On prône officiellement la diversité culturelle, mais lorsque quelque chose de différent se présente, on l’écarte ou mieux on occulte toute information grâce à des journalistes serviles.
Le cas de la ville de Lyon est assez significatif. Lyon a vu naître le cinéma, rue du Premier Film, et est très attachée à la diffusion du patrimoine cinématographique. J’ai proposé de projeter le spectacle audiovisuel “Multivision”, en plein air, durant l’été, et dans le cadre des manifestations de “Tout le monde dehors”. J’ai eu un refus, on préfère à la création et à la diversité montrer les œuvres du patrimoine ; d’ailleurs Lyon va avoir son festival de cinéma où l’on va présenter que des films anciens.
Si les films de fiction permettent de nous transporter dans le rêve, le documentaire permet la découverte, pourvu que dans la forme, celui-ci ne soit pas banalisé, calibré, uniformisé. La création est un chemin difficile, qui coûte en argent, en temps, en énergie personnelle, en aucun cas elle est gratuite. La multivision est un art difficile qui ne peut être transcrit et donc téléchargé, son seul moyen de diffusion c’est la projection publique en présence du réalisateur (dans le cas d’une projection itinérante). Mais l’homme est ainsi fait, il n’accepte pas ce qu’il ne connaît pas, malgré tous les beaux discours sur la tolérance et l’ouverture d’esprit.