La lecture du scénario est coulante, facile. Les personnages sont attachants, l'histoire en elle-même fonctionne assez bien. On sent que tu prends du plaisir à écrire les dialogues, le code du genre est assez bien respecté.
Deux ou trois remarques :
La première scène (l'exposition) n'est peut-être pas utile. Tu présentes deux compères d'un âge "honorable" dont le comportement marginal montre une certaine expérience dans le domaine de la délinquance. Le décalage ainsi présenté entre "l'honorabilité" de leurs âges et leurs actions les caractérise bien. Mais, la scène qui suit montre exactement la même caractérisation : deux hommes âgés au bagout de comptoir qui ne sont nullement impressionnés par une attaque à main armée. Si on démarre l'histoire directement dans le bar, on se dit que ces personnages ont été soit flics soit voyous. La suite nous montre qu'ils appartiennent plutôt à la branche des hors-la-loi.
Ce serait plus dynamique dans la caractérisation et la construction que nous nous faisons de ces personnages.
Aussi, si on enlève cette information qu'ils se font un peu d'argent en vidant les poches de leurs contemporains, cela ne change pas l'histoire. Cela apparaît donc un peu anecdotique.
Dans les prochaines versions, tu aurais intérêt à couper tout ce qui dépasse pour condenser l'intrigue et dynamiser le rythme du récit. Donc, ce genre d'anecdote peut facilement être enlevé.
La qualité principale du scénario, (c'est mon avis personnel) réside dans les dialogues, un bon rythme et de bonnes répliques. Mais, si on met dans la balance scène d'action(qui font avancer l'histoire) et scène de dialogue, elle penche largement en faveur des dialogues. Je pense que pour un format court tu devrais rééquilibrer le tout en condensant les parties dialoguées tout en gardant l'impact des répliques et leur humour.
Tu en es à 28 pages, donc à peu près 28 minutes, c'est un peu long pour un court (si tu veux le faire produire), il faudrait tomber à 20-22. Ce qui veut dire qu'il faut supprimer 6 à 8 pages de scénario.

Je pense que c'est jouable en allant à l'essentiel, en condensant les dialogues et les séquences (celle du garage, la scène finale, même celles du bar)
Dans le détail, quelques points :
JOHANNA
Qu'est-ce qu'il a, le copain ? Il est toujours comme ça,
ou c'est juste quand vous venez ici ?
Ici, on a l'impression qu'ils se connaissent à peine alors que la suite nous montre que Enzo s'est énamouré de Johanna. Même si la réplique qui suit est amusante.
EMILE
Y'avait combien dans la caisse de Johanna, d'après toi ?
ENZO
Je sais pas. A vue de nez, dans les six-sept mille. J'ai
pas vraiment pris le temps de compter.
Cela paraît beaucoup. Tu t'es renseigné ?
EMILE
Je dirais dans les deux cent mille, au bas mot. Un demi-
million, sils ont eu de la chance.
Du coup, là aussi ça fait beaucoup.
ENZO fait très attention à
rester dans l'ombre, son visage est invisible.
Là...facilité de scénariste.

C'est peu crédible qu'il fasse sombre à ce point et que Steven ne parvienne pas à reconnaître un visage à quelques centimètres du sien. Il faudrait que tu trouves un autre moyen un peu moins facile pour eux de leur prendre le magot. Trouver quelque chose de plus malin, si tu y parviens tu relances notre sympathie pour l'ingéniosité des personnages...je sais : plus facile à dire qu'à faire.
Comme l'histoire porte sur la différence entre les générations de délinquants, la nouvelle et l'ancienne école, la première étant caractérisée comme plus brutale et primaire, tu gagnerais et renforcerais la théorie de ton histoire en leur prêtant un peu plus d'ingéniosité. En plus, tu présentes un peu ce trait de caractère dans la scène d'expo...donc, faudrait aller au bout de l'idée.
En espérant t'avoir été utile.
Bon courage.