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Luis Buñuel

Publié : 02 août 2007, 13:35
par karl
Luis Buñuel
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Réalisateur et scénariste.
Né le 22 février 1900 à Calanda, Aragon (Espagne) ; il a pris la nationalité mexicaine. Mort le 29 juillet 1983 à Mexico.


Biographie :
La jeunesse.
À 17 ans il part à Madrid pour commencer des études supérieures, il rencontre Dali et Garcia Llorca, apporte son soutien aux mouvements Dadaïste.
En 1925 il vient à Paris. Il arrive à se faire embaucher comme assistant réalisateur de Jean Epstein, sur le tournage, en 1926, de "Mauprat", puis, en 1928, de "La chute de la maison Usher".
Le surréalisme.
En 1928, financé par sa mère, il tourne son premier film, avec Dali, "Un chien Andalou", il sera projeté en privé pour Man Ray et Aragon qui, étonnés, décident de commander une projection pour le groupe des surréalistes. C'est un très gros succès et le film sera projeté pendant presque un an.
En 1930, "l'âge d'or" fera parler encore plus de Buñuel, une projection fera l'objet d'une agression par des fascistes et provoque un scandale qui aboutit à l'interdiction du film. Cette interdiction ne sera levée formellement qu'en 1981.
Les États-Unis.
Entre 1933 et 1935, Buñuel travaille pour des compagnies américaines. La guerre civile qui éclate en Espagne le bouleverse. Il participe à un documentaire pro-républicain " Madrid 36 ", puis il se rend aux Etats-Unis. Il travaille à démontrer l'efficacité et le danger des films de propagande nazis (il utilise en particulier un film de Leni Riefenstahl).
Mais il étale son anticléricalisme et son marxisme et subit des pressions. Finalement Buñuel est contraint de s'exiler au Mexique.
Le Mexique.
En 1947, il est au Mexique et reprend alors sa carrière de réalisateur. " Los Olvidados " présenté a Cannes, est une œuvre remarquable. " El " et " Archibald de la Cruz ", ses meilleurs films mexicains sont plein de référence à Sade , à la religion, à la bourgeoisie. "Nazarin" marque l'apogée de sa période mexicaine.
Retour en Europe.
Buñuel se voit proposer un tournage en Europe, il s'agit de "Virdiana", qui obtient une palme d'or mais surtout provoque de gros remous politiques, diplomatiques et religieux. Le régime de Franco, après avoir permis le tournage et accepté que le film représente l'Espagne au Festival finit par interdire complètement.
Suivent "L'ange exterminateur", "Le journal d'une femme de chambre" et son dernier film mexicain, le surprenant "Simon du désert".
Buñuel vient régulièrement tourner en France, en particulier avec Jean-Claude Carrière. Ses films sont toujours aussi puissants et en lutte contre la bourgeoisie dominatrice: "La voie lactée", "Belle de jour", "Tristana".
Il reçoit l'oscar du meilleur film étranger pour "Le charme discret de la bourgeoisie" et choisit d'arrêter sa carrière de réalisateur en 1976 avec "Cet obscur objet du désir".


Filmographie :
1928 : Un chien andalou
1930 : L'Âge d'or
1933 : Terre sans pain (Las Hurdes ou Tierra Sin Pan)
1937 : Espagne 37 (España Leal En Armas)
1946 : Gran Casino (En El Viejo Tampico)
1949 : Le Grand Noceur (El Gran Calavera)
1950 : Los Olvidados (Pitié pour eux)
1950 : Susana la perverse (Susana, carne y demonio)
1951 : Don Quintin (La Hija Del Engaño)
1951 : Pierre et Jean (Subida Al Cielo)
1952 : Une femme sans amour (Una Mujer Sin Amor)
1952 : L'Enjôleuse (El Bruto)
1952 : Robinson Crusoé (Aventuras De Robinson Crusoe)
1952 : El
1953 : On a volé un tram (La Illusión Viaja En Tranvía)
1954 : Les Hauts de Hurlevent (Abismos de Pasión, Cumbres Borrascosas)
1954 : Le fleuve de la mort (El Río y la Muerte)
1955 : La vie criminelle d'Archibald de la Cruz (Ensayo De Un Crimen)
1956 : Cela s'appelle l'aurore
1956 : La mort en ce jardin (La Muerte En Este Jardín)
1958 : Nazarin
1959 : La fièvre monte à El Pao (Los Ambiciosos)
1960 : La jeune fille
1961 : Viridiana
1962 : L'Ange exterminateur (El Ángel Exterminador)
1963 : Le Journal d'une femme de chambre (1963), d'après le roman du même nom d'Octave Mirbeau
1964 : Simon du désert (Simón Del Desierto)
1966 : Belle de jour
1968 : La Voie lactée
1969 : Tristana
1972 : Le Charme discret de la bourgeoisie
1974 : Le Fantôme de la liberté
1977 : Cet obscur objet du désir
Réalisateur particulier, Luis Buñuel aura traversé plusieurs périodes, dont le surréalisme. Période durant laquelle il aura collaboré avec Salvador Dali pour nous concocter un court-métrage d'anthologie, basé sur leurs rêves communs (l'oeil et les fourmis) : Un chien andalou.
Reste cette image obsédante de cet oeil (de vache) traversé par une lame :
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« Nous travaillions en accueillant les premières images qui nous venaient à l'esprit et nous rejetions systématiquement tout ce qui pouvait venir de la culture ou l'éducation. Il fallait que ce soient des images qui nous surprennent et qui soient acceptées par tous les deux sans discussion » - Luis Buñuel
Son oeuvre s'assagit quelque peu par la suite (mais pas tant que ça !), et le cinéaste nous offira de nombreux films incontournables et inoubliables.

Karl
PS : Je me souviens avoir eu Viridiana en épreuve d'analyse filmique à ma première tentative au concours de le FEMIS. Dur dur :hiver:

Publié : 14 août 2007, 17:40
par vénéino
Je ne peux pas dire grand chose sur lui, je n'ai vu que des extraits de ses films et essentiellement du chien andalou. Le passage de l'oeil ne doit pas être regardé par des âmes sensibles. Je l'avais étudié sur le thème de l'inquiétante étrangeté de Freud. Il a bien réussi son coup. J'aurai aimé étudier ces autres films aussi mais ça n'a pas vraiment été le cas. En tout cas, il était l'un des favoris de mes professeurs (Alain Bergala spécialement) et spécialement un chien andalou, pour les analyses de films.

Publié : 14 août 2007, 22:39
par Dale_Cooper
Pour moi, un des ses meilleurs film c'est " Los Olvidados", une sorte de "Cité de Dieu" avant l'heure.

Un bouleversant témoignage sur les quartiers pauvres de Mexico. Par son approche très crue et quasi documentaire, ce film m'a un peu fait pensé au neo realisme italien ( bien qu'il fut réalisé dans la période méxicaine de Bunuel ).

Publié : 15 août 2007, 10:42
par vénéino
Cela me fait bizarre lorsque je lis que Buñuel a fait une sorte de néo-réalisme (ce n'est pas une attaque, je te crois, jen connais pas bien cet auteur comme je l'ai dit avant). Je l'ai toujours associé au surréalisme. Il faudrait vraiment que je m'intéresse plus à lui.

Publié : 19 août 2007, 17:31
par kfigaro
Personnellement je me lasse pas de ses derniers fims avec Carrière : un véritable défilé de chefs d'oeuvre !! : "Belle de jour", "Tristana", "Le fantôme de la liberté", "le journal d'une femme de chambre", etc...

Mon préféré étant "Le fantôme de la liberté" (une sorte d'"Age d'or" en couleur et en plus déjanté encore !!), sinon "Le chien andalou", "La voie lactée", "Viridiana", "Le Charme discret de la bourgeoisie", "Cet obscur objet du désir", "Los Olvidados", "El" sont également formidables...
vénéino a écrit :Cela me fait bizarre lorsque je lis que Buñuel a fait une sorte de néo-réalisme (ce n'est pas une attaque, je te crois, jen connais pas bien cet auteur comme je l'ai dit avant). Je l'ai toujours associé au surréalisme. Il faudrait vraiment que je m'intéresse plus à lui.
"Los Olvidados", "Tristana" et surtout "Terre sans pain" sont effectivement assez néo-réalistes, le truc c'est que Bunuel perverti tout ça en faisant des clins d'oeils surréalistes là dedans, mais il faut vraiment étudier chaque image de près...