Les Fils d'Adam
Publié : 07 oct. 2007, 14:00
A REVOIR : les dialogues et éventuellement un prénom. N'hésitez pas à critiquer, j'aimerai le poffiner le plus possible pour, par la suite, essayer de me faire produire. PS : mise en page faussée.
1- EXT. – RUELLE/NUIT.
Une ruelle peu éclairée et non chaleureuse. Des poubelles en décors, des ordures qui jonchent le sol. Tout ça se détache un peu de l’obscurité. C’est l’hiver. Une femme passe devant la ruelle en boitant. Un homme la rattrape par derrière et l’entraîne dans la ruelle obscure. Il la plaque contre le mur. Ils se regardent. L’homme est grand et costaud, brun, les cheveux courts. Il a saigné au front mais le sang est sec. La femme est petite, brune, la coupe au carré et jolie. Il s’appelle TOM et elle, ELISABETH. Elle pleure. Tom essuie ses larmes lentement. Elle ne résiste pas.
TOM
Ça va mon amour ?
(Voix-off)
Mais qu’est-ce que t’as fait ?
T’as tout foutu en l’air le temps d’une journée.
Tom vient pour l’embrasser et elle éloigne sa bouche des lèvres de Tom. Il la regarde.
TOM
(Voix-off)
Je vais te tuer.
Il pose sa main sur sa joue et la caresse lentement.
TOM
(Voix-off)
Tu le sais en plus. Tu fais face à la mort, Elisabeth.
Je suis ton bourreau.
L’homme à la fourche.
Il lui caresse les cheveux.
TOM
(Voix-off)
Qu’est-ce qu’a merdé entre nous ?
Tout aller bien ; j’étais en train d’essayer de changer notre avenir et tu m’as pris le mien pour le donner à un autre. Un flic en plus.
Tu voulais finir ta vie avec un poulet ripoux.
Embrasse-moi.
Tom l’embrasse. Elle se laisse faire. Il introduit sa langue dans la bouche d’Elisabeth.
TOM
(Voix-off)
Tu m’embrasses de la même manière.
Que fais-tu ?
Tu jouais la comédie depuis toujours ou tu tiens malgré tout à moi ?
Après ce baiser, il la regarde de nouveau. Elle pleure toujours.
TOM
(Voix-off)
Impossible.
ELISABETH
Tom… Je suis enceinte…
COUP DE FEU
Noir.
2- INT. – VOITURE/JOUR.
La ville de Rouen nous est montrée en voiture sous divers angles. Il fait beau. Une musique vieillotte et inquiétante accompagne les bruits du moteur. Nous sommes perdus dans cette ville. Le générique dure le temps de la séquence.
3- INT. – CAVE/NUIT.
Tom se réveille dans un endroit obscur. Il saigne au front, d’une blessure fraîche. Il s’aperçoit qu’il est dans une cave. Le décor : des bouteilles de vin ayant prise la poussière, quelques vieux meubles, des valises au contenue mystérieux,… L’unique ampoule qui éclaire la pièce crépite. La porte est fermée. Tom est attaché à une chaise à l’aide d’une corde. Reprenant ses esprits, il tente de se détacher. Un bruit provient de l’extérieur de la pièce.
HENRI
(Hors pièce, au loin)
J’te dis qu’il a dû se réveiller !
ELISABETH
(Hors pièce, au loin)
Après le coup que tu lui as mis !? Il doit être dans le coma !
La porte s’ouvre. Henri entre, suivit d’Elisabeth. Henri est un homme grand et carré, les cheveux sel et poivre.
HENRI
Tiens, voilà le p’tit canari à sa maman qu’est réveillé !
TOM
Elisabeth…
HENRI
Où t’as mis le fric ?
TOM
Elisabeth… …
4- INT. – APPARTEMENT DE TOM – chambre/MATIN.
Tom est en costume face à un miroir. Il fait son nœud de cravate. Un attaché-case plein de cocaïne est ouvert, sur le lit.
ELISABETH
(Hors de la pièce)
Tu le sens comment ?
5- INT. – APPARTEMENT DE TOM – toilette, salle de bain/MATIN.
Elisabeth est en tenue de réveil. Elle porte un débardeur et est en petite culotte. Elle est assise sur le cabinet des WC et urine, la main entre les jambes. Elle tient un test de grossesse. Elle se relève, remonte sa culotte, tire la chasse d’eau et se dirige vers le miroir de la salle de bain. Elle pousse un soupir et compte dans sa tête.
TOM
(Hors de la pièce, pendant qu’Elisabeth fait son test)
Je sais pas. C’est risqué. J’ai plongé une fois pour ce genre de conneries, j’avais promis de ne plus rien faire. Même quand la famille Cain est venue me voir, je les ai envoyé paître. (Temps de pause) C’est pour nous que je le fais, tu le sais ça ? On va partir bien loin d’cette ville…, dans les dom tom, et à nous la liberté. Je rembourse Martial et on se casse avec le reste. T’as une clope, chérie ?
Elle regarde en direction de la porte.
6- INT. – APPARTEMENT DE TOM – chambre/MATIN.
ELISABETH
(Hors de la pièce)
Sur ma table de chevet !
Tom se dirige vers la table, s’allume une cigarette, avance vers le lit, ferme l’attaché-case et se dirige vers la salle de bain. Il tourne la poignée mais la porte est fermée.
7- INT. – APPARTEMENT DE TOM – toilette, salle de bain/MATIN.
Le regard d’Elisabeth se pose avant tout sur la notice puis directement sur le test qui affirme qu’elle est enceinte.
TOM
Tu viens m’souhaiter bonne chance ?
Elisabeth sort de sa surprise d’un coup, jette le test et la boîte dans la poubelle comme si rien ne venait de se produire, ouvre la porte. Elle sort sa tête de la pièce.
8- INT. – APPARTEMENT DE TOM – chambre/MATIN.
ELISABETH
Bisous.
Elisabeth donne à Tom un baiser.
9- INT. – CAVE/NUIT.
Henri est assis sur une chaise, en face de Tom, toujours attaché. Elisabeth masse Henri.
HENRI
Alors, où t’as mis le fric ?
Tom ricane. Henri d’un geste brusque se débarrasse d’Elisabeth. Il se lève d’un bond, prend sa chaise, la lève d’un coup et l’abat sur Tom.
ELISABETH
Non !
La chaise se fracasse contre Tom. Celui-ci pousse un cri de douleur.
HENRI
Tu rigoles toujours autant, hein !
ELISABETH
Henri !!!
Henri sort son arme à feu et braque Tom.
HENRI
Fais pas le malin avec moi ! Des dealers, j’en ai eu dans ma carrière et crois-moi, je sais les faire parler !
TOM
Tire.
Il crache un mélange de salive et de sang par terre.
TOM
T’auras l’air malin avec un cadavre sur le dos et pas d’argent.
Henri réfléchit quelques secondes puis retourne son arme et donne un coup de crosse en plein dans le visage de Tom. Un crachat de sang gicle.
ELISABETH
Henri ! Arrête !!!
Elle se jette dans les bras de son amant pour le calmer. Elle le repousse, il se laisse faire. Henri marche à reculons en gardant un œil sur Tom. Il ne fait même pas attention à Elisabeth.
HENRI
Tu vas me le dire, Tom. T’as compris ? Tu vas me dire où se trouve l’argent.
Tom le regarde partir. En sortant, Henri éteint la lumière. Elisabeth ferme la porte. Noir.
10- INT. – EGLISE/JOUR.
Tom entre dans l’Eglise. Il avance vers l’autel, passe devant un prêtre.
TOM
(Sans s’arrêter)
Mon père…
Il se dirige alors vers le confessionnal et entre à l’intérieur de l’habitacle. Le prêtre a l’intérieur, Philippe, possède quelques tatouages grossiers signifiant qu’il a fait de la prison.
TOM
Première épître de Jean, chapitre trois, verset douze.
PHILIPPE
« Ne soyons pas comme Caïn : il appartenait au Mauvais et tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il ? Parce que les actions de Caïn étaient mauvaises, tandis que celles de son frère étaient justes. »
TOM
Ouais, c’est un truc comme ça.
PHILIPPE
Retiens ce verset Tom, ça te rappellera tes erreurs passées.
TOM (Franc)
J’ai besoin d’une arme Philippe.
PHILIPPE
T’as entendu ce que je viens de te dire ?
TOM
(…)
PHILIPPE
Si tu retournes en prison, je n’y serai plus. Tu sais ce qui t’y attendras là-bas ?
TOM
Ouais, je suis au courant. Merci d’me le rappeler mais… là, c’est sûr. Y’a rien qui va foirer ; après j’me casse d’ici.
PHILIPPE
C’est à cause d’elle ?
TOM
(…)
PHILIPPE
Elisabeth.
TOM
Je sais ce que tu penses d’elle mais… crois-moi, elle n’est pas comme ça. On essaie d’avoir un gamin ensemble. Tu voudras voir ton neveu vivre dans la misère ?
PHILIPPE
(…)
TOM
J’ai plus aucun lien avec la famille Cain. Ils sont venus me voir une fois à ma sortie de taule, j’ai refusé et depuis plus rien. Mais toi, je sais qu’ils viennent toujours te voir. Ils se confessent à toi et ils aimeraient bien te voir à nouveau dans leur rang. Il me faut ce flingue.
PHILIPPE
Je peux peut-être leur demander un service en effet.
TOM
T’es génial !
La fenêtre qui les sépare s’ouvre et Philippe lui tend une croix.
PHILIPPE
Prend ça.
TOM
Non merci !
PHILIPPE
Tom !!!
Prend ça…
Tom prend la croix et la met autour du cou.
11- INT. – CAVE/NUIT.
La lumière s’allume, Elisabeth entre. Elle tient une serviette mouillée. Tom la regarde. Un petit sourire se forme sur sa bouche.
ELISABETH
Ça va ?
Elle s’approche un peu.
ELISABETH
Ça a dû s’arrêter de saigner. Il y a été fort.
TOM
Qu’esse t’en sais ? T’es médecin maintenant…
Elle approche la serviette de la blessure. Tom fait la grimace, dégoûté par Elisabeth. Il recule sa tête au maximum. Il tombe par terre.
ELISABETH
Tom !
TOM
Ah !
Elle rit. Elle s’avance, s’agenouille et pose la serviette sur la blessure.
TOM
Pourquoi tu fais ça ?
ELISABETH
Comment ça ?
TOM
Fais pas l’innocente. Je suis dans cette merde et t’y es pas pour rien ! Alors pourquoi tu me soignes ? Tu veux que je te dise où se trouve l’argent, c’est ça ?
12- INT. – APPARTEMENT DE TOM – couloir d’entrée/MATIN.
Elisabeth, toujours vêtue de la même façon, saute dans les bras d’Henri qui vient d’arriver.
ELISABETH
Je suis enceinte !!! Ahhhhh !!!!
Henri la tient dans ses bras, referme la porte avec sa jambe et l’emmène dans le salon.
13- INT. – APPARTEMENT DE TOM – salon, salle à manger/MATIN.
HENRI
C’est vrai ! On va avoir un bébé !
Henri la pose sur le canapé et s’allonge aussi. Ils se regardent droit dans les yeux. Elle l’embrasse.
ELISABETH
T’es sûr qu’il est de moi ?
ELISABETH
Tu crois quoi ?
Il l’embrasse.
HENRI
Tom !
Elle l’embrasse. Il éloigne ses lèvres de celle d’Elisabeth.
ELISABETH
J’prend la pilule avec lui ! S’il est pas de toi, je suis la nouvelle Vierge Ma…
Il l’embrasse une fois, puis plusieurs fois.
HENRI
On va avoir un bébé…
Ils s’embrassent.
14- INT. – CAVE/NUIT.
Tom est toujours attaché à sa chaise. Il est encore par terre. Il n’a plus de traces de sang hormis sur sa blessure. Une souris passe à ses côtés et reste près de lui. Il l’observe et commence à avoir peur.
TOM
Et merde…
Elle s’approche de lui lentement, à la recherche de nourriture. Il souffle dessus pour la faire partir.
TOM
Non, non… de l’autre côté ! de l’autre côté !
Il souffle de nouveau dessus, plusieurs fois. Des pas s’entendent hors de la pièce. Il oubli alors la souris et regarde en direction de la porte. La porte s’ouvre.
15- INT. – BAR/JOUR.
Un bar sombre. La porte s’ouvre et entre Philippe, habillé en prêtre. Il se dirige vers le comptoir. Derrière se trouve un homme d’une quarantaine d’années, tatoué au bras et fumant une cigarette, REMI, ainsi qu’un GAMIN de quatorze ans.
PHILIPPE
Salut. Cain est là ?
Le serveur donne une tape sur la tête de l’enfant pour lui indiquer de bouger.
REMI
Va le chercher.
L’enfant part en courant dans l’arrière pièce. Rémi sort deux verres et y verse du whisky.
REMI
Alors, quoi de beau ?
PHILIPPE
Ça t’intéresse vraiment ?
Rémi lâche un petit rire. Il boit son whisky d’un trait.
REMI
Tu veux revenir ?
Philippe prend à son tour son verre de whisky. Rémi rempli de nouveau les verres.
PHILIPPE
Je ne suis pas là pour ça.
REMI
…
Philippe boit son whisky.
PHILIPPE
C’est à Cain que je veux parler, pas à toi.
Rémi hausse les épaules.
REMI
De toute manière, j’t’ai jamais vraiment apprécié.
PHILIPPE
Je sais.
Un homme imposant, la quarantaine, les cheveux poivrés, arrive derrière le comptoir.
CAIN
Laisse-nous Rémi.
Rémi vide son verre et se retire. Cain sort un autre verre de whisky et se sert de la boisson. Il boit.
CAIN
Comment vas-tu, mon frère ?
PHILIPPE
J’suis pas ton frère, Cain.
CAIN
Pourquoi ? Ne sommes-nous pas tous les fils d’Adam et Eve ?
PHILIPPE
(Se servant un autre verre de whisky)
Si. Mais ta vision de frère diffère beaucoup de celle des fils d’Adam et Eve. Je ne travaille plus pour toi et je ne suis pas là pour ça ?
Philippe boit son verre.
PHILIPPE
J’ai besoin de flingues.
CAIN
Tu travailles plus avec nous mais tu viens te fournir chez moi… C’est hors de question.
PHILIPPE
Cain… J’ai fermé ma gueule y’a sept ans. J’ai purgé pour vous cinq ans. J’ai jamais rien demandé en échange. Aujourd’hui, je ne te demande que ça et rien d’autre. Deux flingues, un en état, l’autre incapable de tirer.
CAIN
Quoi !?!
PHILIPPE
Y’en a un pour moi, l’autre est pour mon frère. T’as pas besoin d’en savoir plus.
CAIN
L’enraillé,… c’est pour ton frère ?
Les portes s’ouvrent. Cain jette un regard et fait signe à Philippe de se taire. Le prêtre tourne la tête vers le nouvel arrivant.
CAIN
Henri.
Henri s’approche, serre la main de Cain et se pose à côté de Philippe.
HENRI
Je peux te parler ?
CAIN
Vas-y.
Henri regarde Philippe.
HENRI
Seul à seul ?
CAIN
C’est un ex-collègue. T’as rien à craindre de lui. T’étais encore à l’école des condés qu’il était déjà en maison de redressement.
Philippe hoche la tête en signe de confirmation.
PHILIPPE
Six ans dans une maison de redressement, cinq ans de prison, ça change un homme !
HENRI
En curé ?
PHILIPPE
Chacun trouve sa voie.
Henri ne répond pas et regarde de nouveau Cain.
HENRI
J’ai besoin d’un flingue.
CAIN
C’est la foire aux guns !
Cain sort un quatrième verre de whisky et le pose sur la table. Il prend la bouteille et s’apprête à verser.
HENRI
Non merci. Jamais de whisky. Met-moi un martini.
CAIN
Pourquoi t’as besoin d’un flingue ?
HENRI
(Faisant de l’humour)
Parce que je peux pas me servir de la mienne.
CAIN
Ma question était sérieuse. J’adore les histoires de pourris !
Pas d’histoire : pas de flingue !
Pas de flingue : réellement aucune histoire !
Réellement aucune histoire : pas besoin de flingue !
Tu comprends ma logique. J’ai besoin d’entendre les histoires de flics pourris.
HENRI
Cain, tu m’fais quoi ? On est pote, j’ai pas besoin d’te raconter ma vie !
Caïn le regarde l’air peu convaincu.
CAIN
Qui t’as dit qu’on était « pote » ?
HENRI
Je vais faire fermer ton bar, Caïn. Je vais faire une perquisition.
CAIN
(Toujours pas convaincu)
D’autres s’y sont déjà risqués.
Henri boit dans son verre. Il sort une cigarette de son paquet.
CAIN
L’histoire.
HENRI
Okay, okay. Bon… Tu sais, ma copine ? Bah, on va avoir un gamin ensemble. Je fête ça aujourd’hui.
CAIN
Et t’as besoin d’un flingue pour ça ? Tu t’crois au far west ?
HENRI
Non. En fait, en ayant ce flingue, je vais pouvoir arnaquer son copain, lui piquer tout son pognon et m’casser avec elle. Si tout ce passe bien, je fête deux événements ce soir et j’donne ma démission demain ; direction : le Maroc.
CAIN
(A ses acheteurs)
Faudrait venir les chercher d’ici une heure.
Caïn resserre en même temps deux autres whiskies dans le verre de Philippe et le sien. Henri reprend une gorgée de Martini.
HENRI
Son copain, il voulait se barrer avec dans les Dom Tom. Quel idiot ! Autant rester en France.
Philippe boit son whisky.
16- INT. – CAVE/NUIT.
Henri est debout et tourne autour de Tom, toujours attaché, la chaise remise sur ses quatre pieds. Il se pose derrière sa victime et pose ses mains sur ses épaules.
HENRI
Alors, Tom. L’argent, tu l’as mis où ?
TOM
J’ai pas eu d’argent.
Henri serre les épaules de Tom. Il fait une grimace, lâche un petit cri.
HENRI
Tom…
TOM
Tu sais à qui devait aller l’argent ?
Henri lâche Tom.
HENRI
Comment ça ?
Il revient, reprend sa chaise et s’assoit de nouveau dessus, face à Tom.
HENRI
Allez mon pote, dis-moi tout.
TOM
Tu connais Martial ?
HENRI
Tu veux dire que… c’était pas pour te casser d’ici.
TOM
Je lui dois cet argent depuis longtemps et il a été très patient. Je lui devais avant de faire de la taule.
Henri se met à penser. Son regard est dans le vague.
HENRI
Et cette histoire de partir dans les Dom Tom ?
TOM
Pure connerie. Tout, tout l’argent devait aller à Martial. J’ai fait croire à Elisabeth que c’était qu’une partie, qu’elle reste avec moi. T’es sûrement d’accord : une gonzesse comme ça, ça se garde. Si je claque, Martial ira demander remboursement à Elisabeth.
Tom a l’air heureux de sortir ses paroles. Henri, lui, est songeur.
17- INT. – DEVANT L’EGLISE, DANS UN PARC/JOUR.
Philippe arrive au loin. Il se dirige vers Tom, assis en train de fumer une cigarette. Philippe porte un sac à dos. Il s’assoit sur le banc, à côté de son cadet.
PHILIPPE
C’est dans le sac. T’es sûr de ce que tu veux faire ? Rien ne peut t’arrêter ?
TOM
J’vois pas quoi, non.
PHILIPPE
Alors prend-t-on arme et bonne chance.
Tom prend le sac, l’ouvre et regarde l’arme. Puis, il referme le sac.
TOM
Merci. Merci pour le service et… merci de pas me sermonner.
PHILIPPE
Je vais aller voir Elisabeth pour lui demander de te raisonner.
Tom prend le sac et s’en va. Philippe le regarde s’éloigner.
PHILIPPE
(a lui-même)
Et merde…
18- INT. – CAVE/NUIT.
Tom est attaché à sa chaise. La lumière est allumée et crépite rarement. Tom essaie de sauter avec la chaise et saute de plus en plus violemment et rapidement s’apercevant qu’il peut faire des bonds. La chaise casse alors et les liens se desserrent. Il s’en défait rapidement. Il se relève, manque de tomber mais se ressaisit rapidement. Il observe la pièce, dirigeant l’ampoule vers des coins pour les éclaircir au maximum. Il ne trouve rien. Puis, il aperçoit un pied de la chaise, encore assez long. Des pas lourds arrivent au loin.
HENRI
(Hors de la pièce, furieux)
Tu t’es foutu de ma gueule avec ton histoire de rembourse…
Il ouvre la porte et Tom donne un coup de pied de chaise en pleine carotide. Henri tombe en arrière et Tom lui saute dessus et enchaîne plusieurs coups. Il prend l’arme à feu que porte Henri. C’est celle de Tom donnée par Philippe. Au loin, au bout du couloir, Elisabeth apparaît.
19- INT. – APPARTEMENT DE TOM – couloir/JOUR.
Elisabeth apparaît en petite tenue, ouvre la porte d’entrée et aperçoit Philippe.
PHILIPPE
Je te dérange ?
ELISABETH
(Cherchant une excuse)
Euh… non, non. Entre. Je… je faisais une sieste.
Elisabeth se dirige vers le salon. Philippe ferme la porte et la suit.
20- INT. – APPARTEMENT DE TOM – salon/JOUR.
ELISABETH
Tu veux boire un truc ?
PHILIPPE
Non, je reste pas.
Sur la table de salon se trouve deux verres de martini ainsi qu’un cendrier et un paquet de cigarette de la même marque que celle d’Henri. Philippe ne les voit pas.
PHILIPPE
Je suis venu te parler de Tom.
ELISABETH
J’t’écoute.
Elisabeth s’assoit, Philippe l’imite.
PHILIPPE
Il est venu me voir. Je suis au courant, il m’a demandé un flingue. Je lui ai donné.
21- INT. – APPARTEMENT DE TOM – couloir/JOUR.
La porte de la chambre est entr’ouverte. Henri jette un œil et écoute la conversation.
PHILIPPE
Je suis venu te voir pour te demander de lui redonner raison. La seule chose qu’il peut attirer, ce sont les ennuis.
22- INT. – APPARTEMENT DE TOM – salon/JOUR.
ELISABETH
Philippe, les ennuis, Tom les a déjà. Depuis toujours. Là, avec l’argent on se casse. Il a même trouvé un job. On reprend tout à zéro.
Philippe aperçoit les deux verres, la bouteille de Martini ainsi que les cigarettes.
PHILIPPE
(Prenant soin de dire les bons mots)
Eli… Là où vous partez,… Tom m’a dit où mais… dans une île Française c’est ça ?
ELISABETH
Guadeloupe.
PHILIPPE
C’est bien ça. Le problème est que c’est un crétin, Henri je crois qui m’a bazardé là-dessus.
Henri arrive par derrière, en caleçon, tenant une coupe de danse dans la main.
HENRI
Yop, mec !
Philippe se tourne et Henri le frappe en pleine figure.
23- INT. – BAR, RESTAURANT – WC/JOUR.
Tom est entouré de deux types costauds. Il a la tête dans la cuvette d’une toilette. L’un des deux hommes l’empêche de remonter à la surface. Ses pieds gesticulent. Le même homme le force à se relever alors et le sort du cabinet. Tom est à terre. Son visage exprime la peur. Il recule face à ses deux hommes qui avancent vers lui.
TOM
J’aurais l’argent ! Je l’ai ce soir les gars ! Ce soir !
L’HOMME DE MARTIAL 1
(A son complice)
T’entend ça toi ? L’argent ce soir, c’est une bonne nouvelle ! Qu’esse t’en dit ?
L’HOMME DE MARTIAL 2
(A son complice)
Ch’ais pas moi, va peut-être falloir lui faire confiance… Disons, le temps d’une putain journée.
(A Tom)
Martial en a marre, Tom ! Démerdes-toi pour demain, première heure !
OM
Vous les aurez… vous les aurez largement.
L’HOMME DE MARTIAL 1
Largement !? Alors, t’auras largement de quoi nous en donner deux fois plus !
TOM
(Suppliant)
Non ! Le reste, c’est pour ma femme. Qu’on ait une nouvelle chance !
L’HOMME DE MARTIAL 1
Pas notre problème. Depuis le temps qu’on patiente, on mérite « largement » plus ! Capito ?
24- INT. – BAR, RESTAURANT – salle/JOUR.
Tom sort de la salle, suivit par les deux hommes. Ceux-ci font se poster derrière un homme d’une cinquantaine d’années. Tom ne lui aucun regard et sort, le visage mouillé. L’homme de 50 ans mange un sandwich bien préparé. Il croque dedans, mâche un peu. C’est MARTIAL.
MARTIAL
J’l’aime bien c’petit.
25- INT. – CAVE/NUIT.
Elisabeth regarde avec horreur la scène. Devant elle, Tom vient de tuer Henri. Il se redresse. Sa chemise est légèrement tachée de sang.
TOM
Qu’est-ce que t’as foutu, Eli ? Pourquoi tu m’fais ça ?
ELISABETH
Je ne t’aime plus depuis longtemps, Tom. Tout ça, c’était devenu une façade. Je n’osai pas te quitter, je n’étais pas assez forte. J’ai rencontré Henri, lui l’était pour nous deux.
TOM
T’es qu’une pas gentille…
Tom braque son arme vers Elisabeth. Elle part en courant et disparaît de la vue de son petit ami.
26- EXT. – QUAI/TOMBEE DE LA NUIT.
Tom attend. Il est nerveux, jette un coup d’œil à sa montre, regarde dans tous les sens et ne voit personne en vue. Une voiture arrive. Elle lui fait des appels de phare. A l’intérieur, trois personnes. La voiture s’arrête. Deux des trois personnes sortent.
LE CONDUCTEUR
(A son ami)
C’est lui.
Tom fait un signe de la main discret en direction de l’acheteur.
L’ACHETEUR
Salut !
Ils se serrent la main.
L’ACHETEUR
Alors, c’est dans ta valise.
Tom se retourne et attrape l’attaché case. Il la tend à l’acheteur qui la prend. L’acheteur se dirige vers le capot et le pose.
L’ACHETEUR
Le code ?
TOM
859.
L’acheteur ouvre l’attaché case. Il aperçoit les sacs de cocaïne.
L’ACHETEUR
Bah c’est bien ça, on va la goûter hein ! Qu’est-ce que t’en dis ?
LE CONDUCTEUR
Un peu ouais !
(A son pote resté dans la voiture)
T’en veux ?
Tom jette des coups d’œil sur les trois personnes. Sa main descend dans le bas de son dos. Il attrape son arme.
TOM
La thune ! Donnez-moi la thune !
LE CONDUCTEUR
Quoi ! Oh mec ! Du calme ! Du calme !
TOM
C’est d’la farine là-dedans ! File-moi le fric où j’t’explose la tête !
L’acheteur fait un pas en direction de Tom.
L’ACHETEUR
Enfoiré…
Tom pointe son arme sur l’acheteur.
TOM
Bouge pas !
Le conducteur fait un pas vers Tom. Tom pointe alors son arme sur lui.
TOM
J’ai dis : on ne bouge pas !
LE 3ème HOMME
Il va pas tirer. Il flippe.
Tom pointe alors son arme sur lui. Le conducteur avance vers lui et le frappe au visage. Tom tombe par terre. Il enchaîne avec un coup de pied dans l’estomac.
L’ACHETEUR
Allez, on se casse !
Les trois types montent dans la voiture et partent en trombe. Tom se relève tant bien que mal et les regarde s’en aller. Il récupère son arme.
27- EXT. – RUE/TOMBEE DE LA NUIT.
Henri regarde dans une vitrine des jouets pour enfant. Il fume une cigarette. Tom, sans son attaché case, se frottant la main sur le ventre, passe devant lui. Henri le regarde le dépasser puis se met à le suivre. Il jette sa cigarette. Tom entre dans une voiture où le moteur tourne. A la place du conducteur, il y a Elisabeth.
TOM
(A Elisabeth)
Ca a foir…
Henri entre à son tour et monte à l’arrière.
TOM
Eh !
HENRI
Ta gueule et pas de gestes brusque.
Henri lui braque une arme.
HENRI
Démarre Elisabeth.
La voiture s’en va. Noir.
28- EXT. – RUES/NUIT.
Tom court après Elisabeth dans la rue. Elle est en détresse. Il bouscule quelques passants dans la précipitation. Elisabeth court devant. La distance qui les sépare reste à peu près identique. Elisabeth traverse la rue et manque de se faire renverser. La voiture la percute quand même. Elle continu en boitant. Tom la suit, passe devant la voiture alors à l’arrêt. Elle passe à côté d’une ruelle. Tom la rattrape et l’emmène dans la ruelle.
29- EXT. – RUELLE/NUIT.
Tom la plaque contre le mur. Ils se regardent. Elle pleure. Tom essuie ses larmes lentement. Elle ne résiste pas.
TOM
Ça va mon amour ?
Tom veut l’embrasser et elle éloigne sa bouche des lèvres de Tom. Il la regarde. Il pose sa main sur sa joue, la caresse puis pose sa main sur ses cheveux. Tom l’embrasse. Elle se laisse faire. Il introduit sa langue dans la bouche d’Elisabeth. Après ce baiser, il la regarde de nouveau. Elle pleure toujours.
ELISABETH
Tom… Je suis enceinte…
BRUIT D’UN PISTOLET ENRAYE
COUP DE FEU
Tom ouvre grand ses yeux. Il agonise, s’agrippe à Elisabeth en pleurs et tombe par terre. Fondu au noir.
30- INT. – UN APPARTEMENT/JOUR.
Fondu au noir. On frappe. Elisabeth, devenue blonde, ouvre la porte. Son ventre a grossi.
ELISABETH
Oui ?
Les deux hommes de main de Martial sont devant elle. Ils lèvent leurs armes munies de silencieux et tirent plusieurs coups en direction d’Elisabeth. Elle se prend plusieurs balles et tombe par terre.
1- EXT. – RUELLE/NUIT.
Une ruelle peu éclairée et non chaleureuse. Des poubelles en décors, des ordures qui jonchent le sol. Tout ça se détache un peu de l’obscurité. C’est l’hiver. Une femme passe devant la ruelle en boitant. Un homme la rattrape par derrière et l’entraîne dans la ruelle obscure. Il la plaque contre le mur. Ils se regardent. L’homme est grand et costaud, brun, les cheveux courts. Il a saigné au front mais le sang est sec. La femme est petite, brune, la coupe au carré et jolie. Il s’appelle TOM et elle, ELISABETH. Elle pleure. Tom essuie ses larmes lentement. Elle ne résiste pas.
TOM
Ça va mon amour ?
(Voix-off)
Mais qu’est-ce que t’as fait ?
T’as tout foutu en l’air le temps d’une journée.
Tom vient pour l’embrasser et elle éloigne sa bouche des lèvres de Tom. Il la regarde.
TOM
(Voix-off)
Je vais te tuer.
Il pose sa main sur sa joue et la caresse lentement.
TOM
(Voix-off)
Tu le sais en plus. Tu fais face à la mort, Elisabeth.
Je suis ton bourreau.
L’homme à la fourche.
Il lui caresse les cheveux.
TOM
(Voix-off)
Qu’est-ce qu’a merdé entre nous ?
Tout aller bien ; j’étais en train d’essayer de changer notre avenir et tu m’as pris le mien pour le donner à un autre. Un flic en plus.
Tu voulais finir ta vie avec un poulet ripoux.
Embrasse-moi.
Tom l’embrasse. Elle se laisse faire. Il introduit sa langue dans la bouche d’Elisabeth.
TOM
(Voix-off)
Tu m’embrasses de la même manière.
Que fais-tu ?
Tu jouais la comédie depuis toujours ou tu tiens malgré tout à moi ?
Après ce baiser, il la regarde de nouveau. Elle pleure toujours.
TOM
(Voix-off)
Impossible.
ELISABETH
Tom… Je suis enceinte…
COUP DE FEU
Noir.
2- INT. – VOITURE/JOUR.
La ville de Rouen nous est montrée en voiture sous divers angles. Il fait beau. Une musique vieillotte et inquiétante accompagne les bruits du moteur. Nous sommes perdus dans cette ville. Le générique dure le temps de la séquence.
3- INT. – CAVE/NUIT.
Tom se réveille dans un endroit obscur. Il saigne au front, d’une blessure fraîche. Il s’aperçoit qu’il est dans une cave. Le décor : des bouteilles de vin ayant prise la poussière, quelques vieux meubles, des valises au contenue mystérieux,… L’unique ampoule qui éclaire la pièce crépite. La porte est fermée. Tom est attaché à une chaise à l’aide d’une corde. Reprenant ses esprits, il tente de se détacher. Un bruit provient de l’extérieur de la pièce.
HENRI
(Hors pièce, au loin)
J’te dis qu’il a dû se réveiller !
ELISABETH
(Hors pièce, au loin)
Après le coup que tu lui as mis !? Il doit être dans le coma !
La porte s’ouvre. Henri entre, suivit d’Elisabeth. Henri est un homme grand et carré, les cheveux sel et poivre.
HENRI
Tiens, voilà le p’tit canari à sa maman qu’est réveillé !
TOM
Elisabeth…
HENRI
Où t’as mis le fric ?
TOM
Elisabeth… …
4- INT. – APPARTEMENT DE TOM – chambre/MATIN.
Tom est en costume face à un miroir. Il fait son nœud de cravate. Un attaché-case plein de cocaïne est ouvert, sur le lit.
ELISABETH
(Hors de la pièce)
Tu le sens comment ?
5- INT. – APPARTEMENT DE TOM – toilette, salle de bain/MATIN.
Elisabeth est en tenue de réveil. Elle porte un débardeur et est en petite culotte. Elle est assise sur le cabinet des WC et urine, la main entre les jambes. Elle tient un test de grossesse. Elle se relève, remonte sa culotte, tire la chasse d’eau et se dirige vers le miroir de la salle de bain. Elle pousse un soupir et compte dans sa tête.
TOM
(Hors de la pièce, pendant qu’Elisabeth fait son test)
Je sais pas. C’est risqué. J’ai plongé une fois pour ce genre de conneries, j’avais promis de ne plus rien faire. Même quand la famille Cain est venue me voir, je les ai envoyé paître. (Temps de pause) C’est pour nous que je le fais, tu le sais ça ? On va partir bien loin d’cette ville…, dans les dom tom, et à nous la liberté. Je rembourse Martial et on se casse avec le reste. T’as une clope, chérie ?
Elle regarde en direction de la porte.
6- INT. – APPARTEMENT DE TOM – chambre/MATIN.
ELISABETH
(Hors de la pièce)
Sur ma table de chevet !
Tom se dirige vers la table, s’allume une cigarette, avance vers le lit, ferme l’attaché-case et se dirige vers la salle de bain. Il tourne la poignée mais la porte est fermée.
7- INT. – APPARTEMENT DE TOM – toilette, salle de bain/MATIN.
Le regard d’Elisabeth se pose avant tout sur la notice puis directement sur le test qui affirme qu’elle est enceinte.
TOM
Tu viens m’souhaiter bonne chance ?
Elisabeth sort de sa surprise d’un coup, jette le test et la boîte dans la poubelle comme si rien ne venait de se produire, ouvre la porte. Elle sort sa tête de la pièce.
8- INT. – APPARTEMENT DE TOM – chambre/MATIN.
ELISABETH
Bisous.
Elisabeth donne à Tom un baiser.
9- INT. – CAVE/NUIT.
Henri est assis sur une chaise, en face de Tom, toujours attaché. Elisabeth masse Henri.
HENRI
Alors, où t’as mis le fric ?
Tom ricane. Henri d’un geste brusque se débarrasse d’Elisabeth. Il se lève d’un bond, prend sa chaise, la lève d’un coup et l’abat sur Tom.
ELISABETH
Non !
La chaise se fracasse contre Tom. Celui-ci pousse un cri de douleur.
HENRI
Tu rigoles toujours autant, hein !
ELISABETH
Henri !!!
Henri sort son arme à feu et braque Tom.
HENRI
Fais pas le malin avec moi ! Des dealers, j’en ai eu dans ma carrière et crois-moi, je sais les faire parler !
TOM
Tire.
Il crache un mélange de salive et de sang par terre.
TOM
T’auras l’air malin avec un cadavre sur le dos et pas d’argent.
Henri réfléchit quelques secondes puis retourne son arme et donne un coup de crosse en plein dans le visage de Tom. Un crachat de sang gicle.
ELISABETH
Henri ! Arrête !!!
Elle se jette dans les bras de son amant pour le calmer. Elle le repousse, il se laisse faire. Henri marche à reculons en gardant un œil sur Tom. Il ne fait même pas attention à Elisabeth.
HENRI
Tu vas me le dire, Tom. T’as compris ? Tu vas me dire où se trouve l’argent.
Tom le regarde partir. En sortant, Henri éteint la lumière. Elisabeth ferme la porte. Noir.
10- INT. – EGLISE/JOUR.
Tom entre dans l’Eglise. Il avance vers l’autel, passe devant un prêtre.
TOM
(Sans s’arrêter)
Mon père…
Il se dirige alors vers le confessionnal et entre à l’intérieur de l’habitacle. Le prêtre a l’intérieur, Philippe, possède quelques tatouages grossiers signifiant qu’il a fait de la prison.
TOM
Première épître de Jean, chapitre trois, verset douze.
PHILIPPE
« Ne soyons pas comme Caïn : il appartenait au Mauvais et tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il ? Parce que les actions de Caïn étaient mauvaises, tandis que celles de son frère étaient justes. »
TOM
Ouais, c’est un truc comme ça.
PHILIPPE
Retiens ce verset Tom, ça te rappellera tes erreurs passées.
TOM (Franc)
J’ai besoin d’une arme Philippe.
PHILIPPE
T’as entendu ce que je viens de te dire ?
TOM
(…)
PHILIPPE
Si tu retournes en prison, je n’y serai plus. Tu sais ce qui t’y attendras là-bas ?
TOM
Ouais, je suis au courant. Merci d’me le rappeler mais… là, c’est sûr. Y’a rien qui va foirer ; après j’me casse d’ici.
PHILIPPE
C’est à cause d’elle ?
TOM
(…)
PHILIPPE
Elisabeth.
TOM
Je sais ce que tu penses d’elle mais… crois-moi, elle n’est pas comme ça. On essaie d’avoir un gamin ensemble. Tu voudras voir ton neveu vivre dans la misère ?
PHILIPPE
(…)
TOM
J’ai plus aucun lien avec la famille Cain. Ils sont venus me voir une fois à ma sortie de taule, j’ai refusé et depuis plus rien. Mais toi, je sais qu’ils viennent toujours te voir. Ils se confessent à toi et ils aimeraient bien te voir à nouveau dans leur rang. Il me faut ce flingue.
PHILIPPE
Je peux peut-être leur demander un service en effet.
TOM
T’es génial !
La fenêtre qui les sépare s’ouvre et Philippe lui tend une croix.
PHILIPPE
Prend ça.
TOM
Non merci !
PHILIPPE
Tom !!!
Prend ça…
Tom prend la croix et la met autour du cou.
11- INT. – CAVE/NUIT.
La lumière s’allume, Elisabeth entre. Elle tient une serviette mouillée. Tom la regarde. Un petit sourire se forme sur sa bouche.
ELISABETH
Ça va ?
Elle s’approche un peu.
ELISABETH
Ça a dû s’arrêter de saigner. Il y a été fort.
TOM
Qu’esse t’en sais ? T’es médecin maintenant…
Elle approche la serviette de la blessure. Tom fait la grimace, dégoûté par Elisabeth. Il recule sa tête au maximum. Il tombe par terre.
ELISABETH
Tom !
TOM
Ah !
Elle rit. Elle s’avance, s’agenouille et pose la serviette sur la blessure.
TOM
Pourquoi tu fais ça ?
ELISABETH
Comment ça ?
TOM
Fais pas l’innocente. Je suis dans cette merde et t’y es pas pour rien ! Alors pourquoi tu me soignes ? Tu veux que je te dise où se trouve l’argent, c’est ça ?
12- INT. – APPARTEMENT DE TOM – couloir d’entrée/MATIN.
Elisabeth, toujours vêtue de la même façon, saute dans les bras d’Henri qui vient d’arriver.
ELISABETH
Je suis enceinte !!! Ahhhhh !!!!
Henri la tient dans ses bras, referme la porte avec sa jambe et l’emmène dans le salon.
13- INT. – APPARTEMENT DE TOM – salon, salle à manger/MATIN.
HENRI
C’est vrai ! On va avoir un bébé !
Henri la pose sur le canapé et s’allonge aussi. Ils se regardent droit dans les yeux. Elle l’embrasse.
ELISABETH
T’es sûr qu’il est de moi ?
ELISABETH
Tu crois quoi ?
Il l’embrasse.
HENRI
Tom !
Elle l’embrasse. Il éloigne ses lèvres de celle d’Elisabeth.
ELISABETH
J’prend la pilule avec lui ! S’il est pas de toi, je suis la nouvelle Vierge Ma…
Il l’embrasse une fois, puis plusieurs fois.
HENRI
On va avoir un bébé…
Ils s’embrassent.
14- INT. – CAVE/NUIT.
Tom est toujours attaché à sa chaise. Il est encore par terre. Il n’a plus de traces de sang hormis sur sa blessure. Une souris passe à ses côtés et reste près de lui. Il l’observe et commence à avoir peur.
TOM
Et merde…
Elle s’approche de lui lentement, à la recherche de nourriture. Il souffle dessus pour la faire partir.
TOM
Non, non… de l’autre côté ! de l’autre côté !
Il souffle de nouveau dessus, plusieurs fois. Des pas s’entendent hors de la pièce. Il oubli alors la souris et regarde en direction de la porte. La porte s’ouvre.
15- INT. – BAR/JOUR.
Un bar sombre. La porte s’ouvre et entre Philippe, habillé en prêtre. Il se dirige vers le comptoir. Derrière se trouve un homme d’une quarantaine d’années, tatoué au bras et fumant une cigarette, REMI, ainsi qu’un GAMIN de quatorze ans.
PHILIPPE
Salut. Cain est là ?
Le serveur donne une tape sur la tête de l’enfant pour lui indiquer de bouger.
REMI
Va le chercher.
L’enfant part en courant dans l’arrière pièce. Rémi sort deux verres et y verse du whisky.
REMI
Alors, quoi de beau ?
PHILIPPE
Ça t’intéresse vraiment ?
Rémi lâche un petit rire. Il boit son whisky d’un trait.
REMI
Tu veux revenir ?
Philippe prend à son tour son verre de whisky. Rémi rempli de nouveau les verres.
PHILIPPE
Je ne suis pas là pour ça.
REMI
…
Philippe boit son whisky.
PHILIPPE
C’est à Cain que je veux parler, pas à toi.
Rémi hausse les épaules.
REMI
De toute manière, j’t’ai jamais vraiment apprécié.
PHILIPPE
Je sais.
Un homme imposant, la quarantaine, les cheveux poivrés, arrive derrière le comptoir.
CAIN
Laisse-nous Rémi.
Rémi vide son verre et se retire. Cain sort un autre verre de whisky et se sert de la boisson. Il boit.
CAIN
Comment vas-tu, mon frère ?
PHILIPPE
J’suis pas ton frère, Cain.
CAIN
Pourquoi ? Ne sommes-nous pas tous les fils d’Adam et Eve ?
PHILIPPE
(Se servant un autre verre de whisky)
Si. Mais ta vision de frère diffère beaucoup de celle des fils d’Adam et Eve. Je ne travaille plus pour toi et je ne suis pas là pour ça ?
Philippe boit son verre.
PHILIPPE
J’ai besoin de flingues.
CAIN
Tu travailles plus avec nous mais tu viens te fournir chez moi… C’est hors de question.
PHILIPPE
Cain… J’ai fermé ma gueule y’a sept ans. J’ai purgé pour vous cinq ans. J’ai jamais rien demandé en échange. Aujourd’hui, je ne te demande que ça et rien d’autre. Deux flingues, un en état, l’autre incapable de tirer.
CAIN
Quoi !?!
PHILIPPE
Y’en a un pour moi, l’autre est pour mon frère. T’as pas besoin d’en savoir plus.
CAIN
L’enraillé,… c’est pour ton frère ?
Les portes s’ouvrent. Cain jette un regard et fait signe à Philippe de se taire. Le prêtre tourne la tête vers le nouvel arrivant.
CAIN
Henri.
Henri s’approche, serre la main de Cain et se pose à côté de Philippe.
HENRI
Je peux te parler ?
CAIN
Vas-y.
Henri regarde Philippe.
HENRI
Seul à seul ?
CAIN
C’est un ex-collègue. T’as rien à craindre de lui. T’étais encore à l’école des condés qu’il était déjà en maison de redressement.
Philippe hoche la tête en signe de confirmation.
PHILIPPE
Six ans dans une maison de redressement, cinq ans de prison, ça change un homme !
HENRI
En curé ?
PHILIPPE
Chacun trouve sa voie.
Henri ne répond pas et regarde de nouveau Cain.
HENRI
J’ai besoin d’un flingue.
CAIN
C’est la foire aux guns !
Cain sort un quatrième verre de whisky et le pose sur la table. Il prend la bouteille et s’apprête à verser.
HENRI
Non merci. Jamais de whisky. Met-moi un martini.
CAIN
Pourquoi t’as besoin d’un flingue ?
HENRI
(Faisant de l’humour)
Parce que je peux pas me servir de la mienne.
CAIN
Ma question était sérieuse. J’adore les histoires de pourris !
Pas d’histoire : pas de flingue !
Pas de flingue : réellement aucune histoire !
Réellement aucune histoire : pas besoin de flingue !
Tu comprends ma logique. J’ai besoin d’entendre les histoires de flics pourris.
HENRI
Cain, tu m’fais quoi ? On est pote, j’ai pas besoin d’te raconter ma vie !
Caïn le regarde l’air peu convaincu.
CAIN
Qui t’as dit qu’on était « pote » ?
HENRI
Je vais faire fermer ton bar, Caïn. Je vais faire une perquisition.
CAIN
(Toujours pas convaincu)
D’autres s’y sont déjà risqués.
Henri boit dans son verre. Il sort une cigarette de son paquet.
CAIN
L’histoire.
HENRI
Okay, okay. Bon… Tu sais, ma copine ? Bah, on va avoir un gamin ensemble. Je fête ça aujourd’hui.
CAIN
Et t’as besoin d’un flingue pour ça ? Tu t’crois au far west ?
HENRI
Non. En fait, en ayant ce flingue, je vais pouvoir arnaquer son copain, lui piquer tout son pognon et m’casser avec elle. Si tout ce passe bien, je fête deux événements ce soir et j’donne ma démission demain ; direction : le Maroc.
CAIN
(A ses acheteurs)
Faudrait venir les chercher d’ici une heure.
Caïn resserre en même temps deux autres whiskies dans le verre de Philippe et le sien. Henri reprend une gorgée de Martini.
HENRI
Son copain, il voulait se barrer avec dans les Dom Tom. Quel idiot ! Autant rester en France.
Philippe boit son whisky.
16- INT. – CAVE/NUIT.
Henri est debout et tourne autour de Tom, toujours attaché, la chaise remise sur ses quatre pieds. Il se pose derrière sa victime et pose ses mains sur ses épaules.
HENRI
Alors, Tom. L’argent, tu l’as mis où ?
TOM
J’ai pas eu d’argent.
Henri serre les épaules de Tom. Il fait une grimace, lâche un petit cri.
HENRI
Tom…
TOM
Tu sais à qui devait aller l’argent ?
Henri lâche Tom.
HENRI
Comment ça ?
Il revient, reprend sa chaise et s’assoit de nouveau dessus, face à Tom.
HENRI
Allez mon pote, dis-moi tout.
TOM
Tu connais Martial ?
HENRI
Tu veux dire que… c’était pas pour te casser d’ici.
TOM
Je lui dois cet argent depuis longtemps et il a été très patient. Je lui devais avant de faire de la taule.
Henri se met à penser. Son regard est dans le vague.
HENRI
Et cette histoire de partir dans les Dom Tom ?
TOM
Pure connerie. Tout, tout l’argent devait aller à Martial. J’ai fait croire à Elisabeth que c’était qu’une partie, qu’elle reste avec moi. T’es sûrement d’accord : une gonzesse comme ça, ça se garde. Si je claque, Martial ira demander remboursement à Elisabeth.
Tom a l’air heureux de sortir ses paroles. Henri, lui, est songeur.
17- INT. – DEVANT L’EGLISE, DANS UN PARC/JOUR.
Philippe arrive au loin. Il se dirige vers Tom, assis en train de fumer une cigarette. Philippe porte un sac à dos. Il s’assoit sur le banc, à côté de son cadet.
PHILIPPE
C’est dans le sac. T’es sûr de ce que tu veux faire ? Rien ne peut t’arrêter ?
TOM
J’vois pas quoi, non.
PHILIPPE
Alors prend-t-on arme et bonne chance.
Tom prend le sac, l’ouvre et regarde l’arme. Puis, il referme le sac.
TOM
Merci. Merci pour le service et… merci de pas me sermonner.
PHILIPPE
Je vais aller voir Elisabeth pour lui demander de te raisonner.
Tom prend le sac et s’en va. Philippe le regarde s’éloigner.
PHILIPPE
(a lui-même)
Et merde…
18- INT. – CAVE/NUIT.
Tom est attaché à sa chaise. La lumière est allumée et crépite rarement. Tom essaie de sauter avec la chaise et saute de plus en plus violemment et rapidement s’apercevant qu’il peut faire des bonds. La chaise casse alors et les liens se desserrent. Il s’en défait rapidement. Il se relève, manque de tomber mais se ressaisit rapidement. Il observe la pièce, dirigeant l’ampoule vers des coins pour les éclaircir au maximum. Il ne trouve rien. Puis, il aperçoit un pied de la chaise, encore assez long. Des pas lourds arrivent au loin.
HENRI
(Hors de la pièce, furieux)
Tu t’es foutu de ma gueule avec ton histoire de rembourse…
Il ouvre la porte et Tom donne un coup de pied de chaise en pleine carotide. Henri tombe en arrière et Tom lui saute dessus et enchaîne plusieurs coups. Il prend l’arme à feu que porte Henri. C’est celle de Tom donnée par Philippe. Au loin, au bout du couloir, Elisabeth apparaît.
19- INT. – APPARTEMENT DE TOM – couloir/JOUR.
Elisabeth apparaît en petite tenue, ouvre la porte d’entrée et aperçoit Philippe.
PHILIPPE
Je te dérange ?
ELISABETH
(Cherchant une excuse)
Euh… non, non. Entre. Je… je faisais une sieste.
Elisabeth se dirige vers le salon. Philippe ferme la porte et la suit.
20- INT. – APPARTEMENT DE TOM – salon/JOUR.
ELISABETH
Tu veux boire un truc ?
PHILIPPE
Non, je reste pas.
Sur la table de salon se trouve deux verres de martini ainsi qu’un cendrier et un paquet de cigarette de la même marque que celle d’Henri. Philippe ne les voit pas.
PHILIPPE
Je suis venu te parler de Tom.
ELISABETH
J’t’écoute.
Elisabeth s’assoit, Philippe l’imite.
PHILIPPE
Il est venu me voir. Je suis au courant, il m’a demandé un flingue. Je lui ai donné.
21- INT. – APPARTEMENT DE TOM – couloir/JOUR.
La porte de la chambre est entr’ouverte. Henri jette un œil et écoute la conversation.
PHILIPPE
Je suis venu te voir pour te demander de lui redonner raison. La seule chose qu’il peut attirer, ce sont les ennuis.
22- INT. – APPARTEMENT DE TOM – salon/JOUR.
ELISABETH
Philippe, les ennuis, Tom les a déjà. Depuis toujours. Là, avec l’argent on se casse. Il a même trouvé un job. On reprend tout à zéro.
Philippe aperçoit les deux verres, la bouteille de Martini ainsi que les cigarettes.
PHILIPPE
(Prenant soin de dire les bons mots)
Eli… Là où vous partez,… Tom m’a dit où mais… dans une île Française c’est ça ?
ELISABETH
Guadeloupe.
PHILIPPE
C’est bien ça. Le problème est que c’est un crétin, Henri je crois qui m’a bazardé là-dessus.
Henri arrive par derrière, en caleçon, tenant une coupe de danse dans la main.
HENRI
Yop, mec !
Philippe se tourne et Henri le frappe en pleine figure.
23- INT. – BAR, RESTAURANT – WC/JOUR.
Tom est entouré de deux types costauds. Il a la tête dans la cuvette d’une toilette. L’un des deux hommes l’empêche de remonter à la surface. Ses pieds gesticulent. Le même homme le force à se relever alors et le sort du cabinet. Tom est à terre. Son visage exprime la peur. Il recule face à ses deux hommes qui avancent vers lui.
TOM
J’aurais l’argent ! Je l’ai ce soir les gars ! Ce soir !
L’HOMME DE MARTIAL 1
(A son complice)
T’entend ça toi ? L’argent ce soir, c’est une bonne nouvelle ! Qu’esse t’en dit ?
L’HOMME DE MARTIAL 2
(A son complice)
Ch’ais pas moi, va peut-être falloir lui faire confiance… Disons, le temps d’une putain journée.
(A Tom)
Martial en a marre, Tom ! Démerdes-toi pour demain, première heure !
OM
Vous les aurez… vous les aurez largement.
L’HOMME DE MARTIAL 1
Largement !? Alors, t’auras largement de quoi nous en donner deux fois plus !
TOM
(Suppliant)
Non ! Le reste, c’est pour ma femme. Qu’on ait une nouvelle chance !
L’HOMME DE MARTIAL 1
Pas notre problème. Depuis le temps qu’on patiente, on mérite « largement » plus ! Capito ?
24- INT. – BAR, RESTAURANT – salle/JOUR.
Tom sort de la salle, suivit par les deux hommes. Ceux-ci font se poster derrière un homme d’une cinquantaine d’années. Tom ne lui aucun regard et sort, le visage mouillé. L’homme de 50 ans mange un sandwich bien préparé. Il croque dedans, mâche un peu. C’est MARTIAL.
MARTIAL
J’l’aime bien c’petit.
25- INT. – CAVE/NUIT.
Elisabeth regarde avec horreur la scène. Devant elle, Tom vient de tuer Henri. Il se redresse. Sa chemise est légèrement tachée de sang.
TOM
Qu’est-ce que t’as foutu, Eli ? Pourquoi tu m’fais ça ?
ELISABETH
Je ne t’aime plus depuis longtemps, Tom. Tout ça, c’était devenu une façade. Je n’osai pas te quitter, je n’étais pas assez forte. J’ai rencontré Henri, lui l’était pour nous deux.
TOM
T’es qu’une pas gentille…
Tom braque son arme vers Elisabeth. Elle part en courant et disparaît de la vue de son petit ami.
26- EXT. – QUAI/TOMBEE DE LA NUIT.
Tom attend. Il est nerveux, jette un coup d’œil à sa montre, regarde dans tous les sens et ne voit personne en vue. Une voiture arrive. Elle lui fait des appels de phare. A l’intérieur, trois personnes. La voiture s’arrête. Deux des trois personnes sortent.
LE CONDUCTEUR
(A son ami)
C’est lui.
Tom fait un signe de la main discret en direction de l’acheteur.
L’ACHETEUR
Salut !
Ils se serrent la main.
L’ACHETEUR
Alors, c’est dans ta valise.
Tom se retourne et attrape l’attaché case. Il la tend à l’acheteur qui la prend. L’acheteur se dirige vers le capot et le pose.
L’ACHETEUR
Le code ?
TOM
859.
L’acheteur ouvre l’attaché case. Il aperçoit les sacs de cocaïne.
L’ACHETEUR
Bah c’est bien ça, on va la goûter hein ! Qu’est-ce que t’en dis ?
LE CONDUCTEUR
Un peu ouais !
(A son pote resté dans la voiture)
T’en veux ?
Tom jette des coups d’œil sur les trois personnes. Sa main descend dans le bas de son dos. Il attrape son arme.
TOM
La thune ! Donnez-moi la thune !
LE CONDUCTEUR
Quoi ! Oh mec ! Du calme ! Du calme !
TOM
C’est d’la farine là-dedans ! File-moi le fric où j’t’explose la tête !
L’acheteur fait un pas en direction de Tom.
L’ACHETEUR
Enfoiré…
Tom pointe son arme sur l’acheteur.
TOM
Bouge pas !
Le conducteur fait un pas vers Tom. Tom pointe alors son arme sur lui.
TOM
J’ai dis : on ne bouge pas !
LE 3ème HOMME
Il va pas tirer. Il flippe.
Tom pointe alors son arme sur lui. Le conducteur avance vers lui et le frappe au visage. Tom tombe par terre. Il enchaîne avec un coup de pied dans l’estomac.
L’ACHETEUR
Allez, on se casse !
Les trois types montent dans la voiture et partent en trombe. Tom se relève tant bien que mal et les regarde s’en aller. Il récupère son arme.
27- EXT. – RUE/TOMBEE DE LA NUIT.
Henri regarde dans une vitrine des jouets pour enfant. Il fume une cigarette. Tom, sans son attaché case, se frottant la main sur le ventre, passe devant lui. Henri le regarde le dépasser puis se met à le suivre. Il jette sa cigarette. Tom entre dans une voiture où le moteur tourne. A la place du conducteur, il y a Elisabeth.
TOM
(A Elisabeth)
Ca a foir…
Henri entre à son tour et monte à l’arrière.
TOM
Eh !
HENRI
Ta gueule et pas de gestes brusque.
Henri lui braque une arme.
HENRI
Démarre Elisabeth.
La voiture s’en va. Noir.
28- EXT. – RUES/NUIT.
Tom court après Elisabeth dans la rue. Elle est en détresse. Il bouscule quelques passants dans la précipitation. Elisabeth court devant. La distance qui les sépare reste à peu près identique. Elisabeth traverse la rue et manque de se faire renverser. La voiture la percute quand même. Elle continu en boitant. Tom la suit, passe devant la voiture alors à l’arrêt. Elle passe à côté d’une ruelle. Tom la rattrape et l’emmène dans la ruelle.
29- EXT. – RUELLE/NUIT.
Tom la plaque contre le mur. Ils se regardent. Elle pleure. Tom essuie ses larmes lentement. Elle ne résiste pas.
TOM
Ça va mon amour ?
Tom veut l’embrasser et elle éloigne sa bouche des lèvres de Tom. Il la regarde. Il pose sa main sur sa joue, la caresse puis pose sa main sur ses cheveux. Tom l’embrasse. Elle se laisse faire. Il introduit sa langue dans la bouche d’Elisabeth. Après ce baiser, il la regarde de nouveau. Elle pleure toujours.
ELISABETH
Tom… Je suis enceinte…
BRUIT D’UN PISTOLET ENRAYE
COUP DE FEU
Tom ouvre grand ses yeux. Il agonise, s’agrippe à Elisabeth en pleurs et tombe par terre. Fondu au noir.
30- INT. – UN APPARTEMENT/JOUR.
Fondu au noir. On frappe. Elisabeth, devenue blonde, ouvre la porte. Son ventre a grossi.
ELISABETH
Oui ?
Les deux hommes de main de Martial sont devant elle. Ils lèvent leurs armes munies de silencieux et tirent plusieurs coups en direction d’Elisabeth. Elle se prend plusieurs balles et tombe par terre.