Mister Cineaste a écrit : Q Tu devrais attendre un peu avant de te prononcer. Moi j'ai appris à aimer le numérique et qu'est-ce que ce que j'l'aime maintenant

Bonjour, je ne sais pas ce que tu entends par là Mister cinéaste...
J'aurai peut être du préciser certaines choses. J'ai jusqu'ici tourné uniquement avec du numerique. De plus le type de cinéma que j'envisage utilise presque uniquement le plan séquence. Jusqu'ici, je mettais au point la "chorégraphie" que je souhaitais tourner et où généralement la caméra s'y déplace presque autant que les acteurs. L'emploi du plan séquence se situe dans ma logique de travail sur le souvenir et l'image onirique, ceci est justifié en terme d'espace et de temps. J'avoue que l'outil numerique dans ce genre de cas m'a permis de recommencer jusqu'à l'obtention d'un plan qui me convenait. Seulement, j'ai remarqué après un certain temps que l'efficacité et la réussite de celui ci ne venait non pas dans la capacité à pouvoir toujours recommencer mais dans la façon dont on va le construire et l'envisager mentalement. Plus celui ci sera établi dans votre tête et que vous aurez pleinement conscience du mouvement a effectuer et plus votre plan a des chances de réussir. Même l'accident (puisqu'il survient forcement à un moment ou à un autre) devient un élément non contraignant et même enrichissant quand il n'est pas là pour détruire mais au contraire pour enrichir le plan. Et cette façon d'aborder la chose, je ne l'ai pas eu lorsque le numerique me permettait de refaire le plan à volonté.
Je l'ai compris en partie lorsque j'ai du faire un plan avec cinq personnages tous en mouvement. Ils devaient effectuer une chorégraphie bien précise où chaque personnage devait arriver avec un timing précis dans le champ de la caméra qui effectuait un panoramique. Les personnes que j'avais demandé n'avaient qu'une heure pour faire la scène, juste le temps de répèter et de leur expliquer les mouvements puis de tourner. En somme je n'avais qu'un essai et il fallait que je le réussisse... Et c'est ce qui m'a plu dans l'acte de filmer, cette tension permanente qui vous rend vigilant sur chaque chose car vous savez que si elle rate il n'y aura pas de recommencement.
Vous me direz que je peux me contraindre à ne faire qu'une seule prise, même avec du numérique et c'est ce qui s'est passé ce jour là. Mais il s'agit simplement là d'une des raisons pour laquelle je souhaite ne plus tourner en numerique; j'ai déjà expliquer les autres.
Pour répondre à Nathan, je me contente pour le moment du super 8 qui me convient parfaitement en terme d'image. Les prix de développements se tiennent (35 euros les dix minutes avec développement) et j'ai pu obtenir une bonne camera Bauer pour une poignée de pain (avec visionneuse, colleuse, etc.).
Katchoo, C'est du cinéma image par image que tu fais? J'en ai déjà fait un peu lorsque j'étais au Lycée puis j'ai essayé de me mettre au dessin animé sans grand succès. Dans ce cas précis, ma démarche face au numérique ne peut pas vraiment s'appliquer. J'y réfléchirai mais la situation face à la caméra n'est pas du tout la même et je serai d'accord avec toi pour dire que le numérique dans ce cas peut être un sacré outil. Puisque la précarité (si on peut appeller ça comme ça) ne viendrait pas ici de l'outil est des moyens mais de la technique même de l'image par image. J'imagine que tu ne recommence pas un mouvement tout entier si tu as fait une petite erreur dans le milieu. Connais tu ce forum?
http://www.fousdanim.org/forum/ ca pourrait peut être t'interesser.
Je tiens à le redire, je n'écarte le numérique que dans la cadre de ma démarche personnel. Je comprends très bien qu'on puisse l'utiliser, surtout à des fins de diffusion, je ne voudrais pas passer pour un inquisiteur.
Pour ce qui est de l'image réaliste j'approfondirai sur mon blog (j'ai un peu laché le net ces temps ci). Simplement, je me sers du rêve et du souvenir pour leurs qualités, en terme di'mage, à être réinvesties dans le cinéma et qui selon moi, permettent de s'approcher d'une image dite réaliste. A ce titre, le cinéma de Tarkovski est important pour moi et je le reciterai autant de fois que possible, le Miroir fut un des films déclencheurs de ma reflexion (puis vient ensuite Deren).
Fabius