Festival de Deauville,
Point de vue de celle qui ne connaît rien au cinéma mais qui a quand même un avis.
Au festival de Deauville on peut voir des vedettes. Quelques vedettes en effet empruntent une allée VVIP (very very importante peopole). A ces quelques vedettes se mêlent les notables locaux, fiers de défiler, eux aussi, devant les badauds Deauvillais ou touristes, qui n’ont pas pu s’acheter de badge ou qui n’en ont rien à faire des films. Ce qu’ils veulent, c’est voir des vedettes que ce soit le patron de leur patron ou la jolie actrice envoyée par son agent. Non, non, je ne suis pas jalouse des belles actrices

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Mais je préfère voir les beaux acteurs.
Parmi les vedettes, deux rescapés des tours du 11 septembre. Deux américains de classe moyenne peu aisés que l’on montre comme des trophées. Ils ont l’air pommés grave, dans tous ces froufrous, mais bon, ce sont des héros. Ben oui. J’ai lu dans la presse que la salle était secouée d’émotion en voyant le film des tours (j’oublis tout le temps le titre). En fait non, pas vraiment. C’est long, ça dure presque 3h. C’est pas tellement émouvant. Je suis sincèrement désolée, mais je crois que c’est vrai. Pour moi cela ressemble a un téléfilm mal léché. Mais bon je n’insiste pas trop car je reconnais que je ne sais pas juger un film d’un point de vue technique. Moi, ce qui m’a donné envie de pleurer c’est plutôt de voir comment la guerre et le malheur étaient galvaudés.
Sinon, à Deauville on peut aussi voir des films complètement prenant comme « le Dahlia noir ». Ceci dit il faut le voir au moins deux fois pour vraiment capter toute les subtilités de l’intrigue. Mais tant mieux, le spectateur, au moins, n’est pas pris pour un idiot primaire.
A Deauville on peut encore voir quelques films que l’on a fait discrets mais qui sont extrêmement dérangeants. A titre d’exemple : « Iraq in frangments », un documentaire, ou « L’architecte ». Là le spectateur n’est pas caressé dans le sens du poil. On lui montre direct une vérité qui dérange. A savoir pour le premier : l’échec des américains en Iraq et pour le second, l’échec familial et architectural d’un architecte qui a réalisé une cité dite « sociale » à New York. Pour le second, je dirais que le film pourrait aller plus loin. J’y vois une métaphore de l’échec de la société sur ce problème, à travers l’échec de l’architecte. Sa famille est totalement névrosée tout comme la société dominante et blanche qu’elle représente. Le spectateur blanc, que je suis, est placé en position d’analyste. Il observe et il comprend (enfin il essaye de comprendre, mais peut-être qu’il n’en a pas très envie) ce qui régit le problème de sa propre société sur ce sujet. Peut-être que l’auteur aurait pu aller un peu plus loin là dessus. Mais bon c’est déjà magnifique.
Et en sortant je vois des tas de spectateurs endimanchés qui se précipitent au casino. Oui c’est vrai, je n’exagère pas, ils se précipitent, ils ne vont pas, ils courent. Ca laisse pensif. Ils vont vite boire et jouer pour surtout ne pas penser, ne pas penser, ne pas penser, ne pas penser … D’ailleurs je boirais bien une petite cachaça !