Heu... non là je crois que l'on est pas d'accord et que ce n'est pas la conclusion à laquelle on peut arriver à travers la lecture des divers précédents posts.Smach34 a écrit :Voila c'est bien cela, donc on finit par être d'accord que le numérique ne tue pas l'argentique.
SeB!
Je dirais plutôt:
1) il est clair que le numérique tue l'argentique : un jour il n'y aura plus de pellicule car cela n'est pas rentable pour les fabricants dans la mesure où tout le monde s'équipe en numérique. Par voie de fait, le numérique, en supprimant tout débouché économiquement viable pour l'argentique aura bien tué ce dernier.
2) une fois que cela est dit, plusieurs possibilités:
2.1/ ce n'est pas grave, ce n'est qu'un changement de support qui ne change rien dans les faits.
Sans me prononcer pour l'instant sur "le grave ou pas", il paraît clair que l'argument n'est pas le bon. Le changement de support entraîne des modifications indéniables sur l'ensemble de la chaîne (aspects techniques, distribution, etc.). Mais peut-être peut-on considérer cela comme sans importance car ne touchant pas à l'aspect créativité ou qualité technique. A débattre (enfin étudier surtout).
2.2/ c'est grave, mais plusieurs raisons possibles me semblent à différencier :
2.2.1 dans la pratique ce changement de support entraîne des changements de pratique (à tous niveaux,: réalisation, distribution, etc.) qui ont une influence néfaste sur la qualité ou créativité des films. A mon sens, il faut déjà différencier les professionnels des particuliers, les impacts n'étant probablement pas les mêmes dans les deux cas. Ensuite, je pense que l'on trouve les deux cas. Pour la photo grand public, il est clair que le numérique a tendance à transformer la photo en un simple clic sur un bouton (mais il y a bien sûr des amateurs éclairés qui utilisent le numérique et qui ne sont pas concernés par cette remarque). Pour les films, je n'en sais rien. Je dirais plutôt que le numérique permet sans doute plus facilement à certains de percer en faisant tout eux-mêmes et de faire éclore des projets originaux que des majors à la recherche de rentabilité n'auraient jamais financé et qu'il n'aurait pu faire en pellicule. Ce cas doit exister, mais des cas illustrant des aspects négatifs du numérique au cinéma existe peut-être.
2.2.2 c'est grave car, et cela est à mon sens incontestable, le numérique n'est pas une chose en plus de l'argentique mais le remplace (du moins le remplacera). Autrement dit, une possibilité disparaît du paysage, il y a donc bien un appauvrissemment, mais pas au niveau de la créativité (ce point reste à débattre), mais au niveau des possibilités. Celui qui veut faire de l'argentique, quelle qu'en soit la raison, ne pourra plus le faire. Et ça c'est dommage.
Personnellement je n'ai jamais réalisé de film, mais je comprends très bien ceux qui soutiennent l'argentique au cinéma, car je vois en photo tout le plaisir qui peut tenir au spécificité de l'argentique (une séance de développement, l'attente de ses pellicules, etc.). Aussi sans même avoir besoin de savoir ce qu'il peut y avoir d'intéressant dans l'argentique au cinéma je ne peux que prendre le parti de gens qui tiennent à leur plaisir, et qui sont naturellement un peu aigris face au numérique qui leur supprime cette source de plaisir.
Donc pour résumer mon propos:
le numérique tue l'argentique et c'est grave car cela supprime un choix.
Déterminer si le numérique est positif ou négatif en termes de créativité ou de technique par rapport l'argentique est une autre question.