Courts-métrages: avec ou sans producteur ?

[Invité]

Je tenais à signaler que l'on peut tout à fait obtenir un visa d'exploitation et être auto-produit : J'en suis la preuve!!!
Mon film est désormais à l'agence du court-métrage.

Pour en revenir au débat, auto-produit c'est bien car on a une liberté artistique sans limites, mais produit c'est bien aussi car on a un budget plus important et puis en tant que réalisateur, on est ainsi débarrassé de toute la paperasse administrative !

[laurentsau]

Ah ? Bonne nouvelle.
Mais dans quelles circonstances as tu obtenu ce visa ?

[Invité]

Et bien il faut d'abord contacter le CNC pour obtenir un numéro de registre du RPCA (ce numéro est le même que le numéro d'exploitation), une fois le film finalisé, il faut alors rendre le dossier que le CNC aura préalablement envoyé. Ainsi, lors du montage, tu peux écrire visa numéro... car tu as le numéro du RPCA depuis déjà 2 jours, 4 mois ou 5 ans si tu fait un blockbuster !!
Le dossier du CNC comporte 5 fiches identiques à remplir, c'est pour leur différents services: siège, Unifrance, conservatoire, etc...
voili voilà.

[LeMartien]

Tout ça me fait peur.. enfin "peur" est un grand mot.
S'autoproduire oui mais j'aimerais bien savoir une fois pour toutes les moyens de produire un court. Le CNC : il faut un numéro de producteur ? Etre semi pro ?
Où trouver les bons financeurs ?

[Gilz]

Dans la série "chacun voit midi à sa porte", je considère le fait de se faire produire comme un luxe.

Le luxe, c'est confortable, c'est agréable, mais c'est également dispensable.

Je pense que nous autres jeunes réalisateurs sommes trop nombreux à perdre de vue l'essence de notre activité.

Dans "faire du cinéma", (si tant est que l'on puisse qualifier nos modestes travaux de "cinema") le mot le plus important, ce n'est pas "cinéma".

C'est "faire".

J'aime à répéter cette anecdote d'un jeune réalisateur que j'avais croisé sur un projet de court, dont j'étais le1er assistant.
Il avait rédigé un scénario sympa, sans être génial, qui nécessitait 2 lieux, et 90% des scènes se déroulaient dans un un seul d'entre eux, un salon, avec un téléviseur.
2 acteurs.
Une déco minimaliste.
Pas d'effets spéciaux.

Rien de bien extraordinaire.

Et bien le jeune réalisateur en question n'a pas démordu du fait qu'il avait BESOIN d'un soutien financier pour faire son film. Il a dépensé son énergie en démarches pour trouver des financements, des assistants de prod chargés de trouver du financement,etc...

Et finalement, il n'a pas fait le film qu'il aurait pu faire avec un camescope DV, un peu de matériel son et lumière emprunté, et quelques personnes de bonne volonté, parmi lesquelles je m'incluais.

Tout ça donne à réfléchir...

Non ?

[harjet]

D'ailleurs, pourquoi un producteur voudrait financer un court métrage ? C'est dur de gagner de l'argent avec un court...

Je pense qu'un producteur veut financer un court quand il "te" veut pour faire un long. C'est comme un investissement, il paye pour voir si tu "sais faire" et s'il peut miser (donc gagner) de l'argent avec toi. Si tu est mauvais ou ne correspond pas à ses attentes, c'est un peu d'argent (c'est beaucoup quand même ) de perdu, mais c'est beaucoup moins qu'un long. Je pense que les prods qui financent les courts le font dans cette optique. C'est juste une idée, je ne détiens malheureusement pas toutes les réponses.

[LeMartien]

Ma politique c'est d'avancer lentement mais surement. Je sais que ce n'est pas avec de l'argent qu'on fait de bons films.
Si je monte un dossier actuellement c'est que je crois en ce projet et qu'il mérite de l'argent !
Sur que je ne vais pas demander des millions pour tourner dans une pièce avec un pov'acteur !