Bonjour à tous,
j'aimerais avoir votre avis sur une question qui, je pense, revient assez souvent : celle de la violence (et du "niveau de gore"). En l'occurence, dans le cadre d'un western (entre 1870 et 1873 dans le cas de celui que je tente de mettre sur papier), adhérez-vous à une violence brute, montrant la barbarie de l'homme dans toute sa "grandeur" ? Cependant, si violence il y a, elle doit rester réaliste (ce qui à mon avis rend la scène plus terrifiante et violente encore) et non pas purement gratuite. Est-ce que vous ne pensez pas que cette violence peut rebuter (le public visé uniquement, il va de soit que ça ne s'oriente pas vraiment pour des enfants de 5 ans...), surtout si le spectateur perçoit justement cette violence comme gratuite ?
Ou alors vaut-il mieux la dissimuler, au risque de perdre une réalité et un réalisme frappant?
La violence dans un Western
- Hecate
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A mon avis la violence est beaucoup plus percutante quand elle est suggérée plutôt que directement montrée. De plus, l'inconvénient d'une violence trop explicite est que tu vas vite basculer dans le gore ou le glauque et donc restreindre largement le public, et par conséquent toute personne (producteurs/réalisateurs...) susceptibles de s'intéresser à ton projet. Après, tout dépend de ton histoire et de tes envies.
Je pense que le débat entre violence gratuite ou pas est un débat un peu hypocrite. Dire : "j'ai fait un film ultra violent pour dénoncer la violence dans la société actuelle", c'est un non sens total. La violence est toujours plus ou moins gratuite. Le tout c'est d'assumer ses choix.
Dans le cadre d'un western, je pense donc que tu n'as pas intérêt à être trop gore, à moins de vouloir créer un nouveau genre (l'horror western ?). Par contre rien ne t'empêche de montrer ton personnage dans toute sa cruauté mais sans t'attarder sur des gros plans de ses exactions. C'est en outre beaucoup plus intéressant à écrire.
Je pense que le débat entre violence gratuite ou pas est un débat un peu hypocrite. Dire : "j'ai fait un film ultra violent pour dénoncer la violence dans la société actuelle", c'est un non sens total. La violence est toujours plus ou moins gratuite. Le tout c'est d'assumer ses choix.
Dans le cadre d'un western, je pense donc que tu n'as pas intérêt à être trop gore, à moins de vouloir créer un nouveau genre (l'horror western ?). Par contre rien ne t'empêche de montrer ton personnage dans toute sa cruauté mais sans t'attarder sur des gros plans de ses exactions. C'est en outre beaucoup plus intéressant à écrire.
"Mieux vaut brûler vivement que s'éteindre à petits feux." Kurt Cobain.
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D'accord avec Vassago.
La violence est plus percutante lorsqu'elle est suggérée et autant réaliste. Par exemple, imagine une scène de torture. Tu préfères le côté gore comme on peut voir dans Hostel (violence gratuite ce film ou non ?) assez peu soutenable mais où au final, t'en as rien à battre puisque tu te demandes surtout comment le héros va s'en sortir ou alors, montrer cette torture en filmant la porte dans laquelle se passe l'action et en prenant en son, les cris de l'homme et des coups de poing, etc... ? Personnellement, je trouve que le second choix plus judicieux car ça instaure un rythme et demande au spectateur d'imaginer la chose. Et chacun va l'imaginer différement.
Ensuite, violence gratuite, pourquoi pas. Je sais que Dobermann de Jan Kounen est dans l'esprit de dire merde au cinéma d'auteur. Ce n'est pas pour rien que Romain Duris (je crois) se torche les fesses avec les cahiers du cinéma. Dans ce film, la violence gratuite est un véritable choix du metteur en scène. Sinon, si violence il y a, c'est surtout dans le gore sinon, en effet, je pense que la suggérer est un choix plus judicieux. En plus, ne pas montrer ne signifie pas "ne pas être réel" puisque justement, le spectateur s'imagine la scène lui-même.
La violence est plus percutante lorsqu'elle est suggérée et autant réaliste. Par exemple, imagine une scène de torture. Tu préfères le côté gore comme on peut voir dans Hostel (violence gratuite ce film ou non ?) assez peu soutenable mais où au final, t'en as rien à battre puisque tu te demandes surtout comment le héros va s'en sortir ou alors, montrer cette torture en filmant la porte dans laquelle se passe l'action et en prenant en son, les cris de l'homme et des coups de poing, etc... ? Personnellement, je trouve que le second choix plus judicieux car ça instaure un rythme et demande au spectateur d'imaginer la chose. Et chacun va l'imaginer différement.
Ensuite, violence gratuite, pourquoi pas. Je sais que Dobermann de Jan Kounen est dans l'esprit de dire merde au cinéma d'auteur. Ce n'est pas pour rien que Romain Duris (je crois) se torche les fesses avec les cahiers du cinéma. Dans ce film, la violence gratuite est un véritable choix du metteur en scène. Sinon, si violence il y a, c'est surtout dans le gore sinon, en effet, je pense que la suggérer est un choix plus judicieux. En plus, ne pas montrer ne signifie pas "ne pas être réel" puisque justement, le spectateur s'imagine la scène lui-même.
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A mon avis, je crois que ça dépend des cas.
Autant, je trouve que les séances de torture hors champ de "Funny Games" sont d'une puissance indéniable, autant les scènes de violence de "A History of Violence" ou "Children of men" sont d'une brutalité frappante.
Ça dépend un peu de l'effet que tu recherches.
Dans tous les cas de figure, tu ne pourras éviter de rebuter une partie du public.
Ce qui, en soit, n'est pas une mauvaise chose, nope ?

Autant, je trouve que les séances de torture hors champ de "Funny Games" sont d'une puissance indéniable, autant les scènes de violence de "A History of Violence" ou "Children of men" sont d'une brutalité frappante.
Ça dépend un peu de l'effet que tu recherches.
Dans tous les cas de figure, tu ne pourras éviter de rebuter une partie du public.
Ce qui, en soit, n'est pas une mauvaise chose, nope ?

- Hecate
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Merci pour vos avis. Ca m'a fait changer deux scénes en les suggérant, ce qui finalement, ne rend pas plus mal
. Par violence gratuite, je voulais entendre une violence qui n'apporte rien au film. Je n'ai pas vu Dobberman, mais si c'est dans l'esprit du film d'avoir quelque chose de très violent, cela reste logique non ?
Une autre petite question : Quelqu'un a vu open range ? C'est comment ?

Une autre petite question : Quelqu'un a vu open range ? C'est comment ?
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Open Range c'est très bien ! Je trouve ce film très beau. La violence y est certes rude, "brute", mais à mon avis pas gratuite. Dans ce film on a vraiment l'impression qu'un coup de feu est un coup de feu. Je compare par exemple avec un film d'action classique ou on voit des tas de fusillades entre police et malfrats et ou la chose semble un peu distante. Dans Open Range, la violence est très nette et on sent le danger dans chaque tir...
Dans le cadre d'une réflection sur la violence (gratuite ou pas) voir absolument "Impitoyable" de l'immense Clint Eastwood.
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réponse de Takeshi Kitano (de mémoire) quand on lui a reproché la violence crue de ses films : dans un western, la mort d'un mec est mise en scène, accélérée ou distendue dans le temps, le type fait un salto arrière lorsqu'il se prend la balle. C'est à son sens la violence condanable car elle est totalement déréalisée. Par contre, montrer la violence sans prendre de distance, dans sa fulgurance primitive serait une démarche honnête.
Je n'adhère pas forcément mais il est vrai que dans ses films (je pense à sonatine, à Hana Bi) la violence prend une dimension presque métaphysique. C'est une vision intéressante.
Pour une réflexion sur la violence, voir aussi Irréversible de Gaspard Noé et bien entendu, mais je crois que quelqu'un l'a déjà cité, tous les films de Miakael Haneke
Je n'adhère pas forcément mais il est vrai que dans ses films (je pense à sonatine, à Hana Bi) la violence prend une dimension presque métaphysique. C'est une vision intéressante.
Pour une réflexion sur la violence, voir aussi Irréversible de Gaspard Noé et bien entendu, mais je crois que quelqu'un l'a déjà cité, tous les films de Miakael Haneke
Jérôme