du 2 au 15 mai 2007
À L'Institut De L'Image

« À examiner l'oeuvre de Jean Eustache, on se rend compte qu'elle a toujours obéi à un amour profond du cinéma. On le voit bien dans Mes petites amoureuses, où le jeune adolescent découvre, grâce à cet instrument, ce qu'est le monde. On a souvent comparé ce film aux 400 coups de Truffaut. Il y a pourtant une différence fondamentale. L'enfant de Truffaut allait au cinéma pour s'y réfugier et se perdre dans la fiction. Celui d'Eustache le regarde en tant que mécanique chargée de filtrer les ingrédients du réel. Il est d'abord instrument de connaissance. Il propose un double regard : celui du besoin de crédulité et, dans le même temps, celui de son incrédulité. En disant cela, revient immédiatement en mémoire l'image du sourire amusé d'Eustache, partagé entre l'enthousiasme et le scepticisme. Il aimait ainsi la vie de noctambule où de cafés en cafés on perdait son temps à se raconter des histoires réelles totalement inventées. »
Jean Douchet
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Le Père Noël a les yeux bleus (1966) 47 mn
Réal, scén : Jean Eustache
Int : Jean-Pierre Léaud, Gérard Zimmermann, René Gilson…
A Narbonne, pendant les fêtes de fin d'année, Daniel, qui veut s'acheter un duffle-coat sur lequel il mise pour séduire les filles, se déguise en Père Noël pour un photographe de rue…
"Je crois de moins en moins à la mise en scène. Je crois de plus en plus à Renoir. Donc aux personnages, aux acteurs, au récit. Avant de faire des films, j'avais beaucoup d'idées sur la mise en scène. Maintenant, je n'en ai plus aucune".
Jean Eustache
précédé par
Du côté de Robinson (1963) 42 mn
Réal, scén : Jean Eustache
Un dimanche à Montmartre, deux copains abordent une jeune femme. Le trio finit au Robinson, un dancing. Mais la jeune femme se désintéresse d'eux ...
(les deux films constituent le programme "LES MAUVAISES FRÉQUENTATIONS")
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La rosière de Pessac 1968
(1968) 65 mn
Réal : Jean Eustache
Jean Eustache revient sur les lieux de son enfance pour réaliser un reportage sur l'élection de la 72e Rosière de Pessac. Le prix récompense les qualités morales et les mérites d'une jeune fille.
"Je prends la tradition telle qu'elle est, et je la filme en la respectant totalement. Peut-être a-t-on un tel regard malgré soi, mais ce que je veux dire c'est qu'en tout cas il n'y a nulle intention dans La Rosière de Pessac, ni morale, ni critique".
Jean Eustache
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La rosière de Pessac 1979
(1979) 67 mn
Réal : Jean Eustache
La même élection de la Rosière, onze ans plus tard ...
"Je voudrais que les deux films soient montrés ensemble : d'abord celui de 79, puis celui de 68. Une façon de dire aux gens : si vous avez envie de voir comment ça se passait avant, restez, vous allez voir".
Jean Eustache
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Le cochon (1970) 50 mn
Réal : Jean Eustache & Jean-Michel Barjol
Abattage et dépeçage d'un cochon dans une ferme des Cévennes.
Jean Eustache n'a donné aucun point de vue moral ou sociologique. Il a filmé en une journée, impassible, des faits qui sont banals dans la vie des paysans français.
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Numéro Zéro (1971) 110 mn
Réal : Jean Eustache
Int : Odette Robert, Jean et Boris Eustache.
Il s'agit d'une traversée du temps par une femme âgée, Odette Robert, la grand-mère du cinéaste…
"J'ai appelé ce film Numéro Zéro pour montrer que non seulement je partais à zéro, mais que je considérais qu'avant, en ce que j'avais fait, je m'étais trompé".
Jean Eustache
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La maman et la putain
(1973) 220 mn
Réal, scén : Jean Eustache
Int : Jean-Pierre Léaud, Bernadette Lafont, Françoise Lebrun…
Alexandre, jeune oisif, est cerné par trois femmes : celle qu'il n'a pas tout à fait fini d'aimer, celle qui partage sa vie et celle qu'il veut séduire ...
« Pour beaucoup, le nom de Jean Eustache est associé à un film mythique, La Maman et la Putain, dans lequel une génération entière reconnut le ton juste du "discours amoureux" au début des années 70. Chaque fois qu’il est à nouveau présenté au public, La Maman et la Putain voit confirmée sa faculté à bouleverser de nouvelles générations de spectateurs. »
Alain Philippon
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Mes petites amoureuses
(1974) 123 mn
Réal, scén : Jean Eustache
Int : Martin Loeb, Ingrid Caven, Jacqueline Dufranne, Jean-Noël Picq, Maurice Pialat…
Daniel vit dans un village entre sa grand-mère et sa bande de copains. Un jour, sa mère décide de le prendre avec elle à Narbonne, et le place comme apprenti ; il doit alors renoncer au collège. Il connaît alors ses premiers émois amoureux ...
"Ce film-là, c'est le passage d'un enfant de la vie normale à la marginalité, alors que tous mes autres films se situaient dès le début, dans la marginalité".
Jean Eustache
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Une sale histoire (1977) 49 mn
Réal, scén : Jean Eustache, d’après une histoire de Jean-Noël Picq
Int : Michael Lonsdale, Jean Douchet, Douchka…
La même histoire de voyeurisme racontée par deux personnes : d'abord Michael Lonsdale dans une version "fiction", puis dans une version "document", par Jean-Noël Picq…
"C'est le film impossible à faire, je le déclare impossible ... Je voulais démontrer que le texte de la réalité, pris en charge par les comédiens, devient du cinéma, de la fiction".
Jean Eustache
précédé par

Les photos d’Alix (1980) 18 mn
Réal : Jean Eustache
Une jeune femme, Alix Cléo-Roubaud, amie de Jean Eustache, commente des photographies qu'elle a prises. Peu à peu, la concordance entre les photos montrées et les commentaires se brouille…
Mercredi 9 mai à 20h30, Une sale histoire sera présenté dans le cadre des rendez-vous « Cinéma et Psychanalyse », avec Hervé Castenet (psychanalyste à Marseille, membre de l'Ecole de la Cause Freudienne) et l’Association de la Cause Freudienne.
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Horaires :
JEAN EUSTACHE
Mercredi 2 mai
14h30 Du côté de Robinson + Le père Noël a les yeux bleus
16h30 Le cochon
18h15 La rosière de Pessac (1979)
20h15 La rosière de Pessac (1968)
Jeudi 3 mai
18h00 Mes petites amoureuses
20h30 Numéro Zéro
Vendredi 4 mai
20h30 Du côté de Robinson + Le père Noël a les yeux bleus
Samedi 5 mai
14h30 La rosière de Pessac (1979)
16h30 La rosière de Pessac (1968)
18h30 Le cochon
20h00 Mes petites amoureuses
Dimanche 6 mai
14h30 La maman et la putain
Lundi 7 mai
18h30 Du côté de Robinson + Le père Noël a les yeux bleus
20h30 La rosière de Pessac (1979)
Mercredi 9 mai
14h30 La rosière de Pessac (1968)
16h15 La maman et la putain
20h30 Cinéma et psychanalyse : Les photos d'Alix + Une sale histoire
suivis d'un débat avec Hervé Castenet
Jeudi 10 mai
14h30 Le cochon
16h00 Les photos d'Alix + Une sale histoire
20h30 Mes petites amoureuses
Vendredi 11 mai
13h45 La maman et la putain
20h30 Numéro Zéro
Samedi 12 mai
14h30 Numéro Zéro
16h40 Du côté de Robinson + Le père Noël a les yeux bleus
18h30 La maman et la putain
Dimanche 13 mai
14h30 Les photos d'Alix + Une sale histoire
16h00 Du côté de Robinson + Le père Noël a les yeux bleus
Lundi 14 mai
14h30 Mes petites amoureuses
16h50 La rosière de Pessac (1979)
18h30 La rosière de Pessac (1968)
20h00 Le cochon
Mardi 15 mai
13h30 Cours de cinéma
18h00 Numéro Zéro
20h15 Les photos d'Alix + Une sale histoire
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