Cette fois, je flingue
Jean-Pierre Mocky
Editeur : Florent Massot Eds
Date de parution : 08/11/2006
J'ai découvert ce livre par hasard, lors d'une flânerie digestive et distraite à l'illustre librairie de Auchan Fontenay. Remercions l'éditeur pour cette couverture outrancière, sans laquelle jamais peut être je n'aurais prêté attention à l'ouvrage. Je serais alors resté dans l'ignorance, en chemin vers l'obscurantisme, avec les conséquences qu'on imagine.Extrait d'une citation de l'éditeur
Champion toutes catégories du cinéma indépendant, Mocky démonte le système qui tend à paralyser les cinéastes créateurs et étouffer les films originaux et subversifs. Il le démasque en tirant les preuves de son expérience personnelle et des rencontres qui ont jalonné sa vie. Il ne se pose pas en victime, mais en combattant. Comparaissent à la barre des accusés : les producteurs-distributeurs, les gaspilleurs des deniers de la culture, les tricheurs des avances sur recette, les critiques, la parodie des Césars, la fumisterie du cinéma d’art et d’essai ou la face cachée des castings...
Je ne fais ici que mentionner l'essai de Jean-Pierre Mocky. J'ai parcouru quelques pages, volé deux ou trois phrases, quelques mots comme "avance sur recettes", et j'en ai déduit que l'ouvrage promettait d'être un précieux guide pour tous les jeunes artistes en herbe.
M. Mocky a toujours été un subversif dans le cinéma français, un éléphant dans un magasin de porcelaine. Jamais il n'est entré dans le moule, jamais il n'a cédé un iota aux sirènes du tiroir caisse. Il est toujours resté fidèle à ses idées, fidèle à lui-même. Un auteur, un vrai. C'est d'ailleurs pour ça qu'il a du toujours se battre. Rares encore sont les producteurs qui osent miser sur lui. S'il a envie de montrer un curé pervers ou un politicien corrompu, personne ne peut l'en empêcher. Le réalisateur préfère plutôt claquer la porte que changer une seule virgule de son script. Dut-il vendre ses biens personnels ou hypothéquer sa chemise.
Mocky, artiste maudit ? Le terme est un peu exotique mais résume bien sa petite histoire. Le réalisateur du "Drôle de paroissien" a toujours été sans le sou. J'ai connu un technicien qui a travaillé une fois ou deux pour lui et qui attend encore son cachet.
Bref, le personnage, le titre et le résumé sont prometteurs. L'ouvrage risque d'être croustillant en anecdotes et révélations sur le dictat politico-culturel français. Moi je le veux aussi, et je le souhaite, comme un guide à l'attention des jeunes auteurs.
Comme le résume cette phrase extraite du plaidoyer de M. Mocky "Que demande le peuple ? Le contraire de la démagogie !", parmi les mille et une façons de faire un film, la règle N°1 est : Soyez sincères.
