Benoît Jacquot , 60 ans. Dix-sept longs métrages. Le premier, Les Enfants du placard, en 1977. Le dernier, L’Intouchable, avec Isild Le Besco, présenté au Festival de Venise 2006, sorti le 6 décembre 2006.Jadis, on pouvait glisser un projet personnel dans un projet commercial. Mais, dans les conditions radicalisées d’aujourd’hui, il faut dire " oui " plus souvent aux producteurs et aux financiers.
Nicolas Klotz , 53 ans. Quatre longs métrages. Le premier, La Nuit bengali, en 1988. Le dernier, La Blessure, présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2004, sorti le 6 avril 2005. A terminé La Question humaine.Les cinéastes qui ne veulent pas se soumettre au cahier des charges des chaînes sont purement et simplement rayés des listes.
Tony Gatlif , 58 ans. Quinze longs métrages. Le premier, La Tête en ruine, en 1975. Le dernier, Transylvania, présenté en clôture du Festival de Cannes 2006, sorti le 4 octobre de la même année.De toute façon, si un film fait moins de 50 000 entrées, c’est dangereux. Il faut payer les 30 ou 40 copies, faire de la publicité, et, en dessous de ce seuil, on ne s’en sort pas. Mais je ne crois pas que la projection en numérique soit la solution. Si les exploitants peuvent se contenter de changer de CD pour changer de programme, les films ne resteront plus deux semaines à l’affiche, mais deux jours. Ce sera le supermarché.
Bertrand Bonello, 38 ans. Deux longs métrages. Le Pornographe, présenté en 2000 à la Semaine de la critique à Cannes, sorti la même année et Tiresia, en compétition à Cannes en 2003, sorti le 15 octobre 2004.Il faut être plus inventif, cesser de quémander son argent auprès des mêmes comptoirs, qui préféreront toujours jouer la sécurité, abandonner la résistance à l’ancienne et trouver d’autres sources de financement, y compris dans le privé, comme le font les indépendants américains.
Extraits de propos recueillis par Jacques Mandelbaum et Thomas Sotinel dans Le Monde, 10 février 2007