Première expérience en long-métrage de fiction

[Phire]

Le plus difficile est de trouver un producteur qui vous fasse confiance ! Et une fois le contact établit, il y a des règles... Quand on n'est pas du milieu, on avance à taton ou alors il faut avoir une société de production avec un capital d'au moins 45 000 euros pour pouvoir avoir les aides du CNC.
Bref, tout ça pour dire que l'accès au premier long est un amalgame de chance, de rencontre, de patience (ce qui est le peu-être le plus difficile à gérer) et de talent bien sûr !

[seventy]

Et une fois le contact établit, il y a des règles...

De quelles règles parles-tu ?

Quand on n'est pas du milieu, on avance à taton ou alors il faut avoir une société de production avec un capital d'au moins 45 000 euros pour pouvoir avoir les aides du CNC.

Cela me semble normal, vu les sommes en jeu, 45 000 euros c'est un minimum. On est tous un jour ou l'autre débutant et on avance à taton, seule l'expérience compte et on l'acquière avec le temps.
Juste un point qui me semble utile à préciser. Le métier de producteur est difficile, ce n'est pas juste un donneur d'ordre, loin de là, la prise de risque est très importante lorsqu'un producteur décide de produire un premier long-métrage. Même s'il ne met pas d'argent en fonds propres.
Les frais financiers sont importants et sont à la charge du producteur sur plusieurs mois, voir plusieurs années (lorsque je parle de frais financiers, je pense, notamment, aux taux d'intérêt sur les crédits... Car l'argent des aides et des partenaires ne tombe du jour au lendemain dans la poche du producteur, en attendant, il y a des dépenses, elle permet juste de rassurer les banquiers pour commencer une production.).

[Shura]

C'est un débat intéressant qui mérite, je pense, que chacun y aille de son avis, je vais donner le mien. Pour intégrer le tournage d'un long métrage, lorsqu'on cherche à travailler dans le cinéma, selon moi, y'a qu'une possibilité, c'est avoir un contact, une connaissance, tout marche par relations dans ce milieu. J'ai contacté des productions pour faire des stages sur des films, voire même des série tv, en disant, que je ne demandais pas à être rémunéré, ni logé, ni nourrit, que je pouvais m'adapter à bon nombre de postes, que j'étais prêt à passer mes journées à apporter le café aux techniciens ou à tirer des cables et... rien!! Le seul stage que j'ai reussis à faire sur un long métrage, ça c'est fait grâce au directeur de mon école (l'ESRA en l'occurence) qui possède pas mal de contacts, sans ça, si tu ne connais personne, si tu n'es pas pistonné, c'est quasiment impossible de trouver une place sur un tournage (sauf le gros coup de bol, evidemment). Je parle évidemment pour quelqu'un qui cherche à faire du cinéma, et non pour un tekos expérimenté et reconnu dans sa profession.
Ensuite, lorsqu'on cherche à faire des films, c'est le cas de beaucoup d'entre nous, essayer de trouver un producteur intéressé par nos idées et qui accepte de produire notre court métrage, j'ai essayé, j'ai contacté beaucoup de petites boites de prod' pour leur proposer mes idées, leur faire part de mon scénario et... rien!! Peine perdue... Alors que faire? Et bien, faire comme la plupart des courts-métrages qui sont tournés: système débrouille, trouver du materiel à moindre frais, des acteurs et une équipe bénévole...
Aprés, les boites de prod', c'est étrange, je me demande toujours: qu'est-ce qu'elles veulent, qu'est-ce qu'elles recherchent? J'avoue que ça m'échappe... D'accord, mettre du pognon dans un projet c'est prendre des risques, mais lorsque je vois toutes les daubes immondes qui sont produites (aussi bien courts que longs métrages), je me pose des questions...
Il y une jeune femme, membre de ce site, qui va pas tarder à attaquer le tournage de son long métrage... Comment? Ben, avec de la débrouille, peu de matos, pas de boites de prod' derrière elle evidemment, une équipe bénévole et motivée réunie derrière un projet, et... voilà, en gros.
De quoi donner des idées...

[Napoléon23]

Sympa de nous faire part de vos expériences.

Je suis tout à fait d'accord sur le fait des contacts.

Moi il y a un truc qui m'a toujours fait marré vraiment, et je le dis pas pour rabaisser ni rien mais c'est les gens qui disent qu'ils veulent trouver un producteur (boîte de prod) pour financer leur 1er court ou documentaire. Ça peut être les gens les plus gentils et les plus marrants du monde, mais franchement ils croient quoi ? Qu'un type est près à mettre de la thune sur un type qui n'a jamais fait de projet, jamais touché plus de quelques heures une caméra, dirigé des acteurs, fait un montage... C'est pas vraiment logique... Un gars qui investit, il veut déjà pas perdre du capitale alors à moins d'une grande exception il peut pas croire dans un type qui n'a jamais rien fait. C'est pour ça qu'on est sur ce forum pour essayer de recompter nos expériences (on apprend des expériences des autres) nos avis, et qu'on galère un peux parfois pour faire nos petits courts-métrages avec quelques sous de budget pour se faire la main, l'expérience et pouvoir montrer ce qu'on a dans le ventre le jour ou on veut se faire produire ou déjà, se faire engager sur un tournage.

En tous les cas, il faut comprendre que les domaines de l'art c'est dur à en vivre et c'est pour ça qu'avant tout il faut entre passionné et avoir les "reins" (expression d'un réalisateur que j'ai rencontré) pour pouvoir se débrouiller. Et je crois effectivement que les mecs qui "persévère " ne sont pas ceux qui ont les meilleures idées, qui sont les plus créatifs, mais c'est ceux qui sont des battants qui se défonce littéralement pour que ça marche. C'est pour ça que sa deviens dure par ce que si à la base on se met dans l'idée de faire du cinéma par ce qu’on a découvert qu'on aimait filmer de petits trucs et bas on peut découvrir plus tard que réaliser des films sérieusement ça peut être déjà moins marrant que faire des petits films déconnant. L'idée c'est de sentir qu'on a les tripes. Et dans tout les cas il faut aimer ce qu'on fait le plus possible et sentir que pour les trucs qu'on aime pas on est prêt à se défoncé. C'est facile d'aimer écrire un scénario avec des personnages et une citation qui nous branche, mais le produire et le réaliser après c'est déjà une autre chose vraiment. Ce que je dis là, c'est que tout peut être sympathique quand c'est fait de façons déconnante, non sérieuse, entre potes...mais dès qu'on veut faire sérieux alors la on commence souvent à ne plus aimer le "résultat" que ça va donner que de faire la chose elle-même...