Sentiments d'avant tournage

[Howard]

Bonjour,

je voulais simplement vous poser une question, comme je pense que la plupart des membres écrivent et tournent des films (voire créent de manière générale), je me demandais quels sentiments aviez-vous avant un tournage ?

Quand je parle de ça avec des collègues j'ai parfois l'impression d'être le seul à me sentir mal à l'aise. Pendant la phase d'écriture de mon prochain court, je répétais sans cesse que je n'aimais pas tourner sans savoir pourquoi. Ca fait longtemps que je n'ai pas tourné et je viens de découvrir pourquoi je disais ça.

J'angoisse, j'ai un peu mal au cœur et je tremble parfois... je dors très mal voire pas du tout...
on commence à tourner mardi... est-ce normal docteur ?

[diane]

Je trouve ça étonnant que personne n'ai réagit à ce message donc je le relance un peu...
Pourtant je ne suis pas réalisatrice et je ne voudrai pas l'être, parce que d'une part je n'aime pas les tournages. Je trouve toujours que rien ne va assez vite sur un tournage, et en même temps c'est super crevant. Puis peut-être aussi que je redoute ce poste de chef d'entreprise qu'occupe le réalisateur.
Ce stress pré-tournage est certainement normal et partagé par de nombreuses personnes. Les enjeux matériels et humains sont importants, alors il faut toujours être à la hauteur. Je pense que la chose est d'autant plus grave lorsque les collaborateurs sont bénévoles, car il ne faut pas qu'ils aient l'impression de perdre leur temps.
Il me semble que c'est Barbara Streisand qui avait dit une fois à une choriste trop décontractée avant un concert:
"ne vous inquiétez pas, le trac viendra avec le talent".


Bon courage pour les autres tournages à venir. J'imagine que celui dont il était question s'est déjà (bien) terminé.

Diane

[Virtualens]

Je n'ai qu'une très petite expérience des tournages, mais j'ai effectué des effets spéciaux de terrain (pyrotechnie entre autres) il y a longtemps pour le compte d'un institut de formation cinématographique. Quel que soit la fonction de chacun, le trac existe, car le cinéma est une aventure humaine. Chacun contribue à son niveau au bon déroulement de cette aventure, comme un engrenage dans un mécanisme, et porte sur lui ou en lui une part de responsabilité dans la réussite du projet, que ce soit globalement (réalisateur) ou pour les plans qui le concernent (acteurs, techniciens).

Chaque corporation a ses propres inquiétudes. L'acteur se concentrera sur son texte et son jeu et redoutera le trou de mémoire. Un éclairagiste priera pour qu'une ampoule de projecteur ne claque pas au milieu d'un plan. Dans les effets spéciaux et les cascades on est obscédé par la sécurité et on redoute l'accident causé par l'élément imprévu qui aurait échappé au calcul des risques...

La conscience de cette responsabilité n'est pas un défaut qu'il faut combattre. C'est au contraire une chose à ne pas oublier, à cultiver même, car elle nous force à donner le meilleur de nous même pour atteindre le but commun : faire un beau film !