à lire dans le Monde Diplomatique de février 2009 un article de Phillippe Parson qui pose comme problématique l'influence de la Nouvelle Vague sur le cinéma français actuel... Assez intéressant.
"en revendiquant une grande liberté, en brisant certaines conventions, une jeune génération de cinéastes -la Nouvelle Vague- dès la fin des années 50 a fait souffler un vent d'air frais sur le septième art. Si ce mouvement a connu une existence éphémère, son influence sur le cinéma hexagonal se fait encore sentir aujourd'hui pour le meilleur ou pour le pire?".
@ vous de voir.
A t'on le droit de critiquer la Nouvelle Vague?
- Ymo
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Re: A t'on le droit de critiquer la Nouvelle Vague?
La Nouvelle Vague s'est présentée à l'époque comme un mouvement d' "opposition" au cinéma classique, utilisant des procédés jusqu'alors évités, rejetés (lumière naturelle, caméra épaule, regards et dialogues avec la caméra, acteurs amateurs, etc.).
Le problème aujourd'hui est que la Nouvelle Vague s'est imposée dans le milieu cinématographique français et est donc devenu, en quelque sorte, le cinéma classique d'aujourd'hui.
Et comme leurs prédécesseurs, puisqu'ils sont les "dominants" dans le milieu, ils ne veulent pas céder leur place facilement.
Certains diront qu'ils ont lutté corps et âmes pour arriver à ce que la Nouvelle Vague soit reconnue mais ce n'est pas une raison pour empêcher d'autres types cinématographiques de faire leur apparition ou de laminer à coups d'articles incendiaires un film (ou plusieurs) qui n'entrerait pas dans les codes de la Nouvelle Vague (je fais ici référence aux Cahiers du Cinéma par exemple, après on est d'accord ou pas avec moi, j'm'en fiche c'est mon point de vue que j'exprime ici
)
C'est un schéma classique et vérifié quel que soit le domaine dans n'importe quelle partie du monde : à partir du moment où quelqu'un se retrouve "en haut de l'échelle", il est très difficile de l'en faire descendre, et il ne se rend pas compte qu'il est devenu celui qu'il "combattait".
Le problème aujourd'hui est que la Nouvelle Vague s'est imposée dans le milieu cinématographique français et est donc devenu, en quelque sorte, le cinéma classique d'aujourd'hui.
Et comme leurs prédécesseurs, puisqu'ils sont les "dominants" dans le milieu, ils ne veulent pas céder leur place facilement.
Certains diront qu'ils ont lutté corps et âmes pour arriver à ce que la Nouvelle Vague soit reconnue mais ce n'est pas une raison pour empêcher d'autres types cinématographiques de faire leur apparition ou de laminer à coups d'articles incendiaires un film (ou plusieurs) qui n'entrerait pas dans les codes de la Nouvelle Vague (je fais ici référence aux Cahiers du Cinéma par exemple, après on est d'accord ou pas avec moi, j'm'en fiche c'est mon point de vue que j'exprime ici

C'est un schéma classique et vérifié quel que soit le domaine dans n'importe quelle partie du monde : à partir du moment où quelqu'un se retrouve "en haut de l'échelle", il est très difficile de l'en faire descendre, et il ne se rend pas compte qu'il est devenu celui qu'il "combattait".
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Re: A t'on le droit de critiquer la Nouvelle Vague?
Comme l'a répété Chabrol dans l'émission anniversaire de la nouvelle vague diffusée lundi 26 janvier sur France 3, tous les réalisateurs de la nouvelle vague ont délaissés les fameux codes de ce mouvement éphémère dans la suite de leur filmographie, à part Godard.Mespheber a écrit :J'ai encore du plaisir à voir un Truffaud, mais Godard est parfait pour soigner mes nuits d'insomnies.
Ils étaient tous bien conscients que cela était fait, établi, et que continuer dans cette même veine n'avait plus d'intérêt, car les films phares de la NV étaient pour la plupart des extravagances poussées à l'extrême afin de réveiller le cinéma français, ce qui a fonctionné - bon gré mal gré - et ce qui était, pour ma part, nécessaire.
On peut critiquer cette vague, mais force est d'admettre que son influence a été énorme, et pas seulement en France. Certains films américains actuels, si chers à certains, font encore des clins d'œil à cette époque, belle et bien révolue.
Dans tous les cas, il y a toujours eu, et il y aura toujours, deux cinémas bien distincts, qui n'ont aucun intérêt à être mis en comparaison, car chacun des deux a sa place. Il s'agit du cinéma dit "commercial" d'une part (qui a aujourd'hui gagné la partie malheureusement...) et d'autre part d'un certain cinéma qui utilise à bon escient le langage cinématographique, car comme tout Art, le cinéma a un langage propre. On peut le qualifier "d'intellectuel", mais ce terme est devenu bien péjoratif à notre époque où les gens veulent voir des explosions, des combats qui durent 40 minutes, et des jolies jeunes filles à peine adulte qui se dénudent.
La nouvelle vague s'adressait au deuxième bien évidemment.
Mais peu de temps avant l'apparition de ceci, un critique français a dit dans les années 50 que ce qui allait tuer le cinéma, c'est sa popularité, et il avait raison à priori, car Spiderman a du faire autant d'entrées que tous les films d'Honoré, d'Assayas et de Desplechin réunis...

Mais on a le cinéma qu'on mérite je suppose.
Karl
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