Les cinémas dont les cabines sont encore équipés de projecteurs 35 mm deviennent de plus en plus rares.
Partout des projecteurs Nec, Christie ou autres Barco, flambant neufs les ont remplacés.
C'est un changement considérable pour le septième art, auquel d'aucuns ont du mal à se faire... Pourtant, c'est un réel progrès pour la qualité des projections.
Plus de copies usées par les passages multiples, rayées, instables à cause de perforations éclatées. Désormais, on a droit à une image d'une stabilité exemplaire et un piqué auquel on n'était pas habitué (surtout en 4K), et ceci depuis la première projection jusqu'à la fin de l'exploitation du programme.
Normal puisqu'il n'y a plus d'usure possible. Tout est dématérialisé (des séries de zéros et de 1, décryptés par la magie de l'informatique).
Bien sûr, il y a eu quelques ratés au début. Les projectionnistes n'étaient pas habitués à cette nouvelle technologie et se laissaient facilement déborder par des problèmes qu'ils nétaient pas habitués à résoudre ; mais, très vite ils ont fini par maîtriser la grosse bête qui a remplacé le 35 mm qu'ils chouchoutaient depuis des années.
Comment se présente un film numérique ?
Dans la majorité des cas, c'est un disque dur externe qu'il faudra brancher sur le serveur ; parfois même une simple clé USB... Les dizaines de kilos de pellicule ont fait place à quelques grammes ou dizaine de grammes.
Voyons plus en détail comment tout cela fonctionne :
La pellicule est remplacée par un DCP (Digital Cinema Package), uniquement constitué de fichiers numériques.
Ces fichiers contiennent :
- Les suites d'images au format JPEG2000, empaquetées dans un format MXF.
- Les sons, au format WAV, empaquetés dans un format MXF.
- Les sous-titres (s'il y en a).
- Quelques fichiers contenant des méta-informations (nom du film, version, liste des fichiers MXF nécessaires à la lecture, etc...)
Certaines copies numériques sont chiffrées, ce qui implique qu'elle sont impossibles à projeter si on ne dispose pas des clés permettant de les déchiffrer : les KDM (Key Delivery Message).
Pour déchiffrer une copie, il faut avoir un player DCI et disposer de la clé.
Les KDM prennent la forme d'un petit fichier texte au format XML, généré par des "encodeurs DCI".
Produire un KDM pour un film donné, pour un serveur donné et une durée donnée, prend seulement quelques secondes... Un gain de temps considérable par rapport au temps qu'il fallait en 35 mm.
Chaque film ayant son KDM propre, pour pouvoir gérer de nombreuses projections de programmes différents, il faut un endroit pour stocker toutes les copies numériques (que l'on peut garder très longtemps puisqu'elles ne s'abîment pas à la projection) : C'est la "librairie", simple serveur informatique qui permet de stocker et ranger les copies numériques.

Un projecteur numérique
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