Gus Van Sant

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acfjv8680
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Message par acfjv8680 »

Allez, je me lâche, je le dis, à mon sens - le temps dira si j'ai raison - Gus Van Sant est un des metteurs en scéne les plus importants de l'histoire du cinéma !!!
J'irais plus loin que Baptiste sur la comparaison avec Kubrick. Après avoir toucher au cinéma hoolywoodien classique (Will huntig et autres), comme Kubrick au début, Gus explose littéralement en imposant son propre style, (comme kubrick aussi), son univers que l'on a pas encore fini de décrypter.
Gerry est pour moi un film parfaitement hallucinant, ENORME. Tout en reprenant tout un pan de l'histoire du cinéma, les grands espaces de l'ouest américain entre autre, tout en évoquant le cinéma classique et le cinéma moderne dans sa mise en scène ( Il y a du david Lean, du John Ford, du Hitchcock dans Gerry, mais aussi du Antonioni, du Godard, etc...)il dépasse tout ça pour nous offrir une expérience artistique, philosophique, métaphysique sur l'homme, son devenir, son état actuel, une méditation sur la mort, sur l'identité, sur l'espace et sur le temps. Chez Gus Van Sant il y a le passé, le présent, et le futur du cinéma, mais aussi de l'humanité.
Son cinéma m'interpelle tellement, m'excite tellement que j'ai du mal à être clair et à m'expliquer. J'y reviendrai sans doute une autre fois quand j'aurai fait de l'ordre dans mes idées.
Jérôme
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vénéina
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Message par vénéina »

Bluffant, troublant, accaparant, Elephant de Gus Van Sant est un véritable chef d'oeuvre cinématographique complètement hors normes malgré la "simplicité" de l'histoire narrée ici.
Ce qui était à la base un pur fait divers -sans vouloir minimiser la gravité de la fusillade de Columbine en 1999...- se transforme en une espèce de reportage nous transportant au sein même du drame de par ce point de vue subjectif que nous permet d'avoir Van Sant. Des plans très longs sans que ces longueurs ne se fassent sentir, un jeu de caméra impressionnant marqué par ces tournoiements autour des protagonistes -le cinéaste joue non seulement avec ses personnages mais également avec nous, son public, puisque malgré ces impressions d'assister directement aux scènes, malgré ce rôle limite voyeur que nous acceptons de jouer ici, nous percevons toujours les faits à travers sa propre perception... sans oublier ces promenades chronologiques qu'il nous fait faire en nous exposant différents personnages à travers différents points de vue: il nous perd, nous fait autant tourner que sa caméra et nous y prenons goût !
Originalité sur le plan de la prise de vue mais également au niveau de la bande sonore: outre ces airs de Beethoven si doux et anachroniques, mais également en totale opposition avec ce qui semble habiter les tueurs de cette histoire (à noter que c'est pourtant l'un des assassins qui joue ces airs au piano... curieux, non... ?), cette alternance silence/ bruits extra-diégétiques quasi imperceptibles lorsque l'on est plongé dans cette ambiance découpée dont on prend plaisir à recoller les morceaux.
Elephant nous montre ici qu'un milieu social, un problème existentiel, des difficultés d'insertion ne peuvent être à l'origine d'un tel accès de folie: on ne tue pas sous prétexte que l'on est rejeté par une société. On ne tue pas sous prétexte que l'on est malheureux, mal dans sa peau... Gus Van Sant compare à juste titre différents personnages victimes du même style d'injustice (l'exclusion), de manière à montrer qu'un tel acte n'est certainement pas justifiable... Toutes les personnes victimes d'exclusion n'ont pas ressentis le besoin de faire une chasse à l'homme dans un lycée... Mais à noter que le cinéaste ne se permet pourtant jamais de juger, sans doute l'une des raisons pour laquelle il nous permet de poser un regard si proche sur la situation: ce sont nos yeux qui doivent interpréter les faits. Pas forcément les juger... Devenir témoin fait de nous le rôle principal de cette histoire.

Pour ma part je n'avais vu que Paris je t'aime et Prête à tout jusque là... Le style de Elephant m'a paru complètement différent et... carrément incomparable. A ne pas manquer !
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