Forum Cinema - Cinéastes & Cinéma

Bon apparemment tout le monde n'est pas d'accord sur la question.
On sera au moins tous d'accord pour dire que le question est ambigue !

Si on parle de l'âge minimum à avoir pour regarder un film, il s'agit de la classification (voir sur le site du CNC ici), ce qui n'a effectivement rien à voir avec la censure...
Il faudrait que Donatien nous éclaire sur ce qu'il souhaite.

Karl

Si je puis ajouter quelque chose, il existe une "censure" en amont des productions cinématographiques dans le choix des projets. On constate en effet que notre pays est en carence dans le domaine de la science fiction hormis dans le cadre des programmes jeunesse...

Ce n'est toujours pas de la censure La censure on pourrait la définir comme une intervention juridique et contraignante de l'Etat dans les choix esthétiques et éthiques du film dans un objectif politique et cela, a posteri. Ce dont tu parles, Mespheber, relève juste d'une sorte d'ignorance, au pire de la discrimination. Le choix des projet relève d'une liberté absolue. L'Etat peut instaurer des quotas de diffusion par exemple, comme cela existe en radio, mais ce n'est toujours pas de la censure. Dans le secteur privé, refuser de produire certains genre relève de la liberté des producteurs.

Il est vrai que les aides publiques privilégient fortement certains genres, même si normalement les commissions d'attribution ont pour devoir de garantir la diversité, mais c'est tout simplement parce que le secteur public se doit d'abord d'aider ce qui relève d'une mission de service public, à savoir défendre des genres qui en général souffrent d'une déshérance et sont ignorés par les productions privées. Un film sur la condition féminine ou sur la condition maghrébine en France aura des difficultés à être produit, pas un film de SF, par nature grand public. Quoiqu'il en soit ce n'est pas de la censure, car il ne s'agit pas JURIDIQUEMENT d'empêcher que les films se fassent, il s'agit juste de privilégier certains films par rapport à d'autres pour l'attribution de certaines aides.

YuHirà a écrit :Il est vrai que les aides publiques privilégient fortement certains genres, même si normalement les commissions d'attribution ont pour devoir de garantir la diversité, mais c'est tout simplement parce que le secteur public se doit d'abord d'aider ce qui relève d'une mission de service public, à savoir défendre des genres qui en général souffrent d'une déshérance et sont ignorés par les productions privées. Un film sur la condition féminine ou sur la condition maghrébine en France aura des difficultés à être produit, pas un film de SF, par nature grand public. Quoiqu'il en soit ce n'est pas de la censure, car il ne s'agit pas JURIDIQUEMENT d'empêcher que les films se fassent, il s'agit juste de privilégier certains films par rapport à d'autres pour l'attribution de certaines aides.

Je suis en train d'essayer de produire un film de SF et je peux te garantir qu'il y a une totale déshérance du privé qui n'investit que peu dans la SF jugée peu rentablee et surtout non-conforme à la "tradition" du film français, oubliant que Méliès l'était... Pourpreuve, les dernières productions de qualité ont soi été co-produites par des anglo-saxons (Le 5e Element, Immortel, Les 1001 Merveilles de l'Univers...) soi catalogué en programme jeunesse (La série La Compagnie des Glaces à venir. Bien sûr le terme "censure" ne s'applique pas, on parlera au mieux "d'académisme" mais c'est quand même une forme de censure au sens étymologique puisqu'à un moment donné quelqu'un juge ce qui mérite d'être produit et ce qui ne l'est pas.

Cela dit, j'entends ton conseil et m'en vais de ce pas modifier le pitch pour le présenter autrement que comme un "film d'anticipation à caractère ultra-violent et néo-brutal". Si je mets "drame psychologique", ça ira tu crois?

Mespheber a écrit : c'est quand même une forme de censure au sens étymologique puisqu'à un moment donné quelqu'un juge ce qui mérite d'être produit et ce qui ne l'est pas.

Bien sûr, d'ailleurs, le censure s'exerce bien plus largement que sur le contexte juridique !!!
N'importe quel groupe d'influence peut faire exercer une forme de censure.
Larry Flynt : C'est la pression d'association catholiques qui a fait changer l'affiche en France.
http://www.allocine.fr/film/anecdote_ge ... 14704.html

La définition que je trouve dans le dictionnaire au mot censure est :

La censure est l'examen critique des publications, des oeuvres littéraires, théâtrales ou cinématographiques que fait réaliser un gouvernement avant d'autoriser ou de refuser leur diffusion au public. Les critères peuvent être politiques, idéologiques ou moraux. Par extension, la censure est l'institution administrative chargée de réaliser cet examen et de délivrer un visa de censure.
D'une manière générale le terme censure désigne toute limitation arbitraire ou idéologique de la liberté d'expression par une autorité quelconque.

Le cnc délivre des interdictions à l'égard d'une catégorie de public, c'est une limitation arbitraire de la liberté d'expression envers un public. Je reprend le lien de Karl ou l'on peut lire

visa comportant interdiction totale de l’œuvre

http://www.cnc.fr/Site/Template/T9B.asp ... id=340&t=3
Nous sommes bien dans le cadre d'une censure.

Toutes les instances, mêmes consultatives comme le CSA, exercent un pouvoir de censure. Ils n'interviennent pas directement, mais leur avis a une grande importance sur la diffusion des oeuvres, et la présence même de ces instances est à l'origine de l'auto-censure.
http://artsetspectacles.nouvelobs.com/p ... 58228.html
http://www.alternative-liberale.fr/cp20 ... isuel.html
http://www.cineclubdecaen.com/analyse/censure.htm

Arrêtons donc de dire que la censure n'existe pas en France ! Surtout pas des temps qui courent, elle est omniprésente! La question posée était de savoir si elle était efficace ? Mais a quel niveau ?

C'est marrant que tu évoques Larry Flint, car je songeais justement à ce film, même si celui-ci n'a pas subi de coupe. Je me souviens d'un ciné qui a choisi de garder l'affiche originale sur sa façade. Il se situait à Toulon, alors que sa mairie était très à droite. Et il n'a pas brûlé, comme ce fut le cas d'un autre lors de la sortie de La dernière tentation du Christ de Scorcese.