Re: De l'utilisation d'un posemètre

Lumière
nicocine
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De l'utilisation d'un posemètre

Message par nicocine »

Bonjour, bonsoir !

Sans en avoir jamais eu en main, je me pose quelques questions sur le posemètre, que j'ai découvert au fil de diverses lecture.

Commençons pas celle qui me turlupine le plus : comment un posemètre ou un spotmètre peut-il donner une valeur de diaphragme sans connaître la distance qui sépare le sujet de la caméra, ni la focale de celle-ci, données qui conditionnent la quantité de lumière arrivant sur la pellicule ... ?

Dans le bouquin de Daniel Gaudry, il conseille d'orienter la tête de sa cellule vers le projecteur pour la mesure, cela me semble peu pertinent (excepté pour comparer des projecteurs entre-eux, sans se soucier de ce qui arrive sur la caméra). Faut-il alors plutôt positionner la tête du posemètre dans un plan parallèle au sujet exposé ? Dans l'axe de la caméra ? Avec la tête "ronde" ? La "creuse" ? Pour quelle utilité ?

J'espère secrètement, Seventy, que tu passeras par ici :siffle:
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Virtualens
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Re: De l'utilisation d'un posemètre

Message par Virtualens »

Commençons pas celle qui me turlupine le plus : comment un posemètre ou un spotmètre peut-il donner une valeur de diaphragme sans connaître la distance qui sépare le sujet de la caméra, ni la focale de celle-ci, données qui conditionnent la quantité de lumière arrivant sur la pellicule ... ?
Le facteur distance ne joue pas ou joue peu. En effet, le but est de capturer l'image telle que vue depuis l'emplacement de l'appareil photo ou de la caméra. Pour les scènes avec personnages, on est rarement au dela de 8 à dix mètres. A une telle distance, l'influence du voile atmosphérique est nulle, et une mesure spot prise à distance donne la même valeur qu'une mesure prise en réflexion sur le sujet à bout portant.

Pour une scène vaste sans sujet dominant (paysage), on se base sur une valeur moyenne de l'illumination, soit en mesure incidente avec la cellule recouverte par un atténuateur de facteur 0.18, soit en mesure réfléchie en visant une charte de gris présentée devant la cellule et éclairée par la lumière ambiante.

http://site.voila.fr/leplusbeaumetier/t ... echie.html

La focale utilisée n'a pas d'incidence non plus sur le résultat de la mesure:

- Dans le cas d'un posemètre manuel, la focale n'intervient pas dans la mesure.
- Dans le cas d'une mesure de lumière à l'aide de la cellule intégrée à la caméra ou à l'appareil photo, La (ou les)cellule effectuant la mesure au travers de l'objectif, la focale utilisée et donc le facteur d'atténuation de la lumière en fonction de celle-ci est intégré dans le calcul et le résultat est donc un résultat corrigé.

En revanche, la focale a une incidence sur la quantité de lumière disponible au niveau du film et donc conditionnera le couple vitesse/diaphragme lors de la prise de vue. Il ne faut pas oublier que le posemètre ne donne pas une valeur de diaphragme unique, mais un Indice de Lumination (IL, appelé aussi Valeur d'Exposition ou Exposure Value en anglais : EV), lequel permet pour une sensibilité de film (ou de capteur pour le numérique )de choisir parmi plusieurs solutions, le couple vitesse/diaphragme le plus adapté à l'effet souhaité (filé, profondeur de champ, etc...)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_lumination

J'espère que ces infos et les liens fournis auront répondu à tes interrogations.
nicocine
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Re: De l'utilisation d'un posemètre

Message par nicocine »

Bonjour,

Merci pour cette réponse bien étoffée .. mais mon petit cerveau a encore un peu de mal ...

Je comprends que le voile atmosphérique a une influence négligeable, je comprends que les appareils de mesures délivrent un IL correspondant à plusieurs combinaisons d' ASA/Speed/Aperture, bien qu'il me semble qu'ils permettent d'enregistrer ASA et SPEED (paramètres souvent délibérément définis) et délivrent donc une valeur d'Aperture correspondante.
En revanche, la focale a une incidence sur la quantité de lumière disponible au niveau du film et donc conditionnera le couple vitesse/diaphragme lors de la prise de vue.
Mais justement ! Comment fait-on ce calcul ?

Car .. on est bien d'accord là dessus ... dans la pratique, si j'ai tapé mon posemètre devant une feuille uniformément éclairée, qu'il me renvoi pour un ASA et Speed définis une valeur de diaphragme.. je ne peux pas utiliser cette valeur indifféremment de la focale/disance du sujet. A cadre constant, ou non, en jouant sur la focale ou la distance, ou sur les deux, mon capteur/film ne reçoit pas du tout autant de lumière.
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Re: De l'utilisation d'un posemètre

Message par Virtualens »

Mais justement ! Comment fait-on ce calcul ?
- Pour une focale fixe, Il n'y a rien à calculer, sinon à quoi servirait le posemètre ? Le posemètre est la combinaison d'une cellule et d'un calculateur d'exposition. Il suffit de régler la valeur de sensibilité du film et de choisir parmi les couples de valeurs proposés.

Si on utilise un posemètre à main et un appareil photo ou une caméra en réglage manuel : On sait que tel téléobjectif ouvre à F8 au maximum.

Le posemètre donne un Indice de Lumination qui pour la sensibilité du film utilisé permet différentes combinaisons de Diaphragme et de Vitesse.

Par exemple à 100 iso pour une prise de vue par soleil voilé (nuageux clair):

F8 étant l'ouverture maximale disponible pour cet objectif, On choisira une des combinaisons autorisant au maximum une ouverture de F8 : par exemple 1/100s à F8, ou 1/50s à F11 ou 1/25s à F16...

- Si on utilise un Zoom, les valeurs extrêmes d'ouverture pour la focale courte et la focale longue sont indiquées sur l'objectif (par exemple F5.6-F8 ou dans la notice du constructeur de l'optique. Cela peut varier de quelques valeurs de diaphragme selon l'étendue de la plage focale du zoom. Aux valeurs intermédiaires, si on ne dispose pas d'une courbe délivrée par le constructeur de l'objectif, on effectuera une estimation de la valeur du diaphragme.

Si la latitude de pose du film est suffisante, cette approximation donnera un résultat satisfaisant.

- Si on utilise un camescope dont l'objectif ne possède pas de repères, le calculateur d'exposition intégré connait la focale utilisée grace aux signaux des circuits d'asservissement de l'objectif et effectue les corrections de diaphragme automatiquement en fonction de la courbe qu'il a en mémoire.

Dans ce cas, l'usage d'un posemètre externe est inutile, voire sans objet si les automatismes ne sont pas débrayables.
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Re: De l'utilisation d'un posemètre

Message par seventy »

Car .. on est bien d'accord là dessus ... dans la pratique, si j'ai tapé mon posemètre devant une feuille uniformément éclairée, qu'il me renvoi pour un ASA et Speed définis une valeur de diaphragme.. je ne peux pas utiliser cette valeur indifféremment de la focale/disance du sujet. A cadre constant, ou non, en jouant sur la focale ou la distance, ou sur les deux, mon capteur/film ne reçoit pas du tout autant de lumière.
Comme l'a très bien expliqué Virtualens, le capteur ou la surface sensible reçoit la même quantité de lumière à un diaphragme donné, peu importe la focale ou la distance. Je pense que tu confonds la distance entre la source lumineuse et l'objet avec la distance "camera/objet". Si tu places une source de lumière pour éclairer un objet et que tu recules ta source de lumière, la quantité de lumière que reçoit l'objet va décroître non de façon linéaire mais avec le carré de la distance, donc plus tu éloignes ta source et moins la quantité de lumière va changer, tu vas pouvoir déplacer ton objet sans changement quantitatif de lumière ( exemple frappant le soleil ! Un objet à Paris reçoit autant de lumière qu'un objet à Rouen, en considérant la même latitude et la même heure). Si on ramène cet exemple à un éclairage de fiction, si tu dois filmer un personnage qui se déplace, tu as tout intérêt à utiliser une source lumineuse de forte puissance éloignée plutôt qu'une source plus faible et plus proche.

Voir ce sujet :
appareils de mesure de la lumière

Pour ce qui est du maniement d'une cellule, il faut considérer la boule demi-sphérique (gris à 18 % intégré) comme un visage, donc en effet pour avoir une mesure globale tenant compte de toute la lumière qui éclaire le personnage que tu vas filmer, il faut se placer à l'endroit où se tient le personnage et diriger la boule vers la caméra. Après tu peux aussi mesurer le contraste en dirigeant la boule vers chaque source pour connaître le ratio de contraste (entre ombre et lumière notamment), dans ce cas là il vaut mieux utiliser le disque plat qui est plus discriminant.
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Re: De l'utilisation d'un posemètre

Message par nicocine »

Comme l'a très bien expliqué Virtualens, le capteur ou la surface sensible reçoit la même quantité de lumière à un diaphragme donné, peu importe la focale ou la distance.
C'est là que je je bloquais justement, j'avais fait des tests de variation de focale sur mon camescope, et avait constaté la variation des zébras. Mais ces tests étaient faussés, puisque réalisés en bloquant le diaphragme sur OPEN, ce qui, selon la focale ne garanti pas une valeur de diaphragme fixe comme tu me le rappelais bien, Virtualens ... au temps pour moi. Ca m'ennuyait d'autant plus que j'étais certain que vous aviez raison :clindoeil:

J'accepte donc cette règle .. mais ne la comprend toujours pas. J'ai une approche assez naïve de l'optique je crois, mais bon .. les nombreux sites d'optique que j'ai consultés ne me renseignent pas d'avantage.

Concernant la focale donc, si en 50mm, mon objet uniformément éclairé occupe une zone d' 1cm² de mon capteur et qu'un photosite de cette zone reçoit 8 photons alors en 100mm, ma zone est de 2cm² et suivant cette règle, chaque photosite de cette zone reçoit aussi 8 photons. Mais comme les zones sont de taille différentes et contiennent donc un nombre différent de photosites, en 50mm, mon capteur reçoit moins de photons d'un même objet, qu'en 100mm. Comment cela se fait-il ?

Concernant la distance, un projecteur est physiquement comparable à un objet, il est au même titre que celui-ci source de lumière, nan ? Et si mon objet était justement un projecteur dirigé vers ma caméra ... :euh:


Je vous remercie de faire avancer ma connaissance par toutes vos réactions que j'engloutis et espère ne pas engloutir aussi trop de votre temps :siffle:


(Sinon .. rien à voir .. j'ai été soufflé de voir, Seventy, que c'était toi qui avais fait la photo de Stella ... Il n'est pas bien grand l'univers des chefs op's ! J'ai beaucoup apprécié d'ailleurs :fleur: )

Nicolas, qui se réjouit de voir ce fil résolu :!:
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Re: De l'utilisation d'un posemètre

Message par seventy »

Concernant la focale donc, si en 50mm, mon objet uniformément éclairé occupe une zone d' 1cm² de mon capteur et qu'un photosite de cette zone reçoit 8 photons alors en 100mm, ma zone est de 2cm² et suivant cette règle, chaque photosite de cette zone reçoit aussi 8 photons
Non, Il s'agit uniquement de grossissement de la taille de l'objet (à condition de ne pas bouger la caméra), mais sur la surface sensible, la quantité de lumière reste la même. Si tu filmes un personnage en pieds et ensuite tu ressers sur son visage (dans les même condition de lumière), la quantité de lumière n'a pas changé, c'est simplement la taille de l'objet qui évolue.
Mais comme les zones sont de taille différentes et contiennent donc un nombre différent de photosites, en 50mm, mon capteur reçoit moins de photons d'un même objet, qu'en 100mm. Comment cela se fait-il ?
Tu confonds Taille de l'objet et taille de l'image, lumière incidente/lumière réfléchie. Si tu filmes une table sur un fond gris et qu'ensuite tu filmes un détail du fond gris (très intéressant !), la lumière reste la même, simplement la réflexion du font gris ne va pas être la même que celle de la table.

Je te laisse sur ces idées, il y a beaucoup de livres qui traitent de ces sujets...
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