S'équiper en Super 8 ?

[Mister Cineaste]

J'me pose la question. Est-ce que ça vaut toujours le coup de s'équiper en super 8 (caméra; projo ect...) Car ça m'tente bien de me familiariser avec la peloche.

[Mister Cineaste]

S'équiper pas trés cher. Sur ebay t'as la cam et le projo pour vraiment pas cher.

[Thierry]

Je vais mettre mon grain de sel.

Si tu veux te familiariser avec la pellicule Mister Cineaste, je te conseillerais plutôt de faire de la photo. Le Super 8, que j'ai longtemps pratiqué quand j'avais ton âge, ne t'apprendra pas grand chose hormis qu'avec ce support il fallait s'armer de patience et avoir une bonne étoile pour arriver au résultat voulu à l'écran.

Il y a 30 ans, le Super 8 était le format amateur incontournable parce qu'il était le plus abordable. Mais on en avait pour son argent. Un grain très (trop) présent, un choix de sensibilités quasi inexistant, une sonorisation lamentable. Sans parler des caméras qui, même chez Beaulieu, faisaient ce qu'elles pouvaient pour optimiser le résultat. Notamment avec des optiques coûteuses.

Si c'est pour le plaisir de travailler à l'ancienne, de manier de la pelloche jusque sur le banc de montage, lance toi plutôt dans le 16mm. Là au moins tu pourras être satisfait de ton travail sur la photographie. Et je me demande même si ça ne te reviendra pas moins cher. Car en ce qui concerne le Super 8, est-il encore possible d'obtenir de la pellicule, et si oui... à quel prix ?

Thierry

[seventy]

Pour répondre, je suis globalement d'accord avec Thierry mais j'y mettrais quelques bémols... A l'heure actuelle le super 8 est encore d'actualité, on peut faire de magnifiques images en super 8, il existe différentes émulsions Kodak négative qui sont la déclinaison directe des émulsions 35 utilisées très souvent :

-La kodak Vision 2 500 T (500 iso Tungsten)
-La Kodak Vision 200 T (200 iso Tungsten)
-La Kodak Plus X Noir et blanc

Ces deux émulsions se trouvent au comptoir Kodak à Paris Rue Poncelet 75017. Il faut compter 20 Euros pour une bobine de 15 mètres (3 minutes).

Le super 8 est maintenant considéré par Kodak comme un produit professionnel car utilisé surtout en pub et pour un effet spécial en long-métrage.

C'est de la pellicule négative, ce qui veut dire un développement dans un labo (Cinédia à Epinay sur Seine) et ensuite un télécinéma (DV ou autre) pour pouvoir monter sur un système virtuel. On obtient alors des images avec un grain unique et des couleurs sans aucune mesure avec de la vidéo. Donc avec l'achat il faut compter des frais de développement et de télécinéma, environ 30 Euros en tout (Dév. + TC).

Là où je suis d'accord avec Thierry est que pour obtenir de bonnes images en Super 8 (qui rappelons le est un format muet, pas de son synchrone à moins d'avoir une caméra quartzée qui coûte extrêmement cher) il faut déjà avoir une bonne connaissance de la photo, sinon risque de déception assurée.

Après tourner en super 8 n'est pas anodin, c'est contraignant et c'est aussi ces contraintes techniques et financières qui font qu'on réfléchit à deux fois avant de lancer le moteur .... Une bonne école à mon sens...

super 8

[Mister Cineaste]

J'aimerais qu'on m'explique moi qui n'y connaît pas grand chose même rien en super 8. On a une cassette qu'il faut par la suite faire développer ?

[Thierry]

Oui Mister Cineaste la pellicule Super 8 est conditionnée dans une cassette un peu exiguë à l'intérieur de laquelle les bobines émettrices et réceptrices sont côte à côte. Après il faut donner la cassette à développer. Mais curieusement, à l'époque ou je pratiquais, la pellicule était exclusivement de l'inversible (de type diapo) qui pouvait donc directement être projetée après développement. Contrairement au négatif qui nécessite d'être tiré sur une autre pellicule afin d'obtenir un positif "projetable".

Bravo et merci Seventy. J'en attendais pas moins d'un Chef Op de renommée internationale (franco-espagnole ). Effectivement si le Super 8 est devenu un format d'usage professionnel, nul doute que les émulsions, surtout si elles sont déclinées des produits 35 mm, doivent être bien plus performantes que celles qu'on trouvait couramment au supermarché ou chez le photographe du coin il y a quelques dizaines d'années.

D'accord avec toi pour dire que c'est une excellente école pour le travail de préparation. Je me souviens des longues heures à peaufiner les éclairages, l'ouverture, la mise au point, le cadre, à répéter la scène, à surveiller le moindre détail avant de déclencher la caméra et de bouffer la si précieuse pellicule. Surtout que, contrairement aux pros qui bénéficiaient déjà, dès la fin des années 70 de la vidéo comme moyen de contrôle, il fallait attendre au moins 8 jours avant de pouvoir visionner les rushes. Un travail sans filet au résultat souvent très très artisanal malgré des efforts de titan.

Thierry

[Mister Cineaste]

Et où peut-on trouver ces cassettes ?