Combien de scènes/lieux pour un film

[Erwan56]

J'ai un projet de scénario pour un film "concept". Mise à part l'introduction qui pourra durer 10-20 minutes, le reste du film sera particulier et sera difficile à réaliser comme il est difficile à imaginer.

j'ai l'idée de quelques scènes mais je ne sais pas trop combien il en faut. Je prends sans doute les choses à l'envers mais comme c'est dur à concevoir j'aurais envie de limiter le nombre de scènes. Je précise que le film suit l'évolution d'un personnage sur quelques mois donc il faudra plein de scènes ?
En gros il faudrait que cela dur 60 minutes. Comme ce n'est pas non plus un film comme Carnage de Polanski même si c'est plus dans les dialogues que dans l'action, je ne sais pas trop comment faire.

Qu'en pensez-vous ? Vous savez comment découper votre long-métrage en temps ?

ps : quand je parle de scène, je parle du même endroit. Exemple : plage, maison, jardin, école, ...

[JonathanA]

Effectivement, je pense que tu prends ton projet d'écriture à l'envers.

Tout d'abord, quand tu dis "il est difficile à imaginer" cela m’amène à penser que tu es allé trop vite dans ton écriture et que tu as sauté bon nombre d'étape.
Avant même d'arriver à la continuité dialoguée, tu dois être en mesure de connaître le squelette de ton histoire du début jusqu'à la fin (sans quoi tu ne tiendras pas ton histoire et celle-ci partira forcément dans le décor).

S'il s'agit d'un long métrage, il est préférable d'envisager 90 min avec une exposition de 30 min afin d'avoir annoncé tout les éléments importants. S'il s'agit d'un autre format, il est évident que cela est proportionnel.

Le choix du temps (format) de ton film dépend de ton histoire.

Ensuite, il ne faut pas se focaliser sur un nombre de scène précis (c'est le mur assuré), il existe effectivement une moyenne de scène pour un long métrage, mais cela reste une MOYENNE ! Tout comme pour le temps de l'exposition cité plus haut.

Le nombre de scène dépend de la vitesse de ton récit et/ou de tes scènes.

Comme je l'ai dit en début de ce commentaire, avant même d'arriver à la continuité dialoguée tu te dois de connaître le squelette de ton histoire, ce qui comprend également le squelette de tes scènes.

Après, pour ce qui est de suivre l'évolution d'un personnage sur plusieurs mois, tout se joue avec l'ellipse et dans l'action de ton récit.

En parlant d'action, je fais une petite parenthèse, il faut bien doser entre dialogue et action, trop de dialogue peut nuire à ton récit (cela s'apparente au théâtre, qui lui est parlant en comparaison d'un film, qui lui est imagé). De même, il ne faut pas confondre action du récit et scène dite d'action.

[Erwan56]

plein de bonnes choses dans ton commentaire. Merci cela m'aide beaucoup.

"Avant même d'arriver à la continuité dialoguée...", je suis vraiment qu'au squelette pour le moment.

"il est préférable d'envisager 90 min avec une exposition de 30 min" qu'entends-tu par "exposition" ?

Il y a des moyens de faire fonctionner les ellipses ? Se raccrocher à une donnée temps rappelée dans chaque scène ? Exemples : "cela 6 mois que l'on bosse ensemble" puis "la finale se déroule dans 3 mois" puis "plus que 3 semaines avant le grand jour", ...

Ta parenthèse est intéressante. Effectivement le personnage principal bouge et ses actions influent sur lui. Elles sont capitales ! La parole aura aussi un rôle important tout comme les non-dits.

pour compléter et corriger mon premier message. La durée de cette partie elle sera de 30-40 minutes, pas plus.
Le film aura un "concept" qui rejoint un petit peu Irréversible de Gaspar Noé. Je pense que c'est un bon exemple pour montrer la particularité de mon projet de film et la difficulté de l'imaginer. Dans Irréversible, de mémoire, il y a peu de scènes du genre : dehors la boîte, dans la boîte, dehors, passage en voiture, bar, dehors, ..., métro, appartement. Cependant la différence c'est que moi l'action se déroule sur plusieurs mois et non sur une soirée.

[JonathanA]

Tout d'abord, pour la référence au film de Gaspard Noé, je suis navré mais je n'ai point ce film.

Ce qui m'intrigue c'est que tu me cites cet exemple pour montrer la difficulté à imaginer ton scénario.
Est-ce imaginer ou imager ?!?!

S'il s'agit d'imaginer, connais-tu parfaitement ton histoire ?! Les tenants et les aboutissants ?! Ton protagoniste, qui va porter cette histoire ?! Son spectre ?! Son objectif ?! Ses enjeux ?! ...... La liste de question peut être très longue.

S'il s'agit d'imager, cela induit que tu connais parfaitement ton histoire et dans ce cas je te conseillerais de te jeter à l'eau tout d'abord avec un squelette grossier présentant les nœud-dramatiques de ton récit, les éléments les déclenchant, la ou les premières scènes présentant ton protagoniste, l'arène, etc. mais aussi la dernière scène qui est très importante (d'ailleurs des éléments de la dernière scène devrait se retrouver dans la première), tu y verras déjà beaucoup plus clair.

Pour ce qui est de l'exposition, il s'agit d'un terme parmi tant d'autres pour décrire le premier acte, les 30 premières pages, de ces 30 premières pages les 10 premières sont importantes et dans ces 10 premières les 3 premières doivent nous présenter les éléments importants (là j'ai fait du condensé).

Pour ce qui est de l'ellipse, tout peut être utilisé : les images (décor, personnages, temps climatique...) tout comme les paroles (tu as donné de bons exemples).
Personnellement, j'éviterais "l'insertion" qui, pour ma part, m'amène à penser que le scénariste n'a pas creusé son récit.

[JonathanA]

Désolé, j'ai omis des mots dans certaine de mes phrases (d'où l'importance de la relecture).

[Erwan56]

Pour faire simple, Irréversible est un film monté à l'envers : le début est à la fin, la fin est au début.
Moi c'est un peu la même chose. Pour éviter que les personnages parlent à l'envers, j'ai prévu de faire ce montage scène par scène.

oui j'arrive à bien caractériser mon personnage et les épreuves qu'il va connaitre. Mais le problème est de rendre tout cela concret selon les obligations du "concept". Ce serait plus facile si les scènes ne sont pas nombreuses.
Mais je vais faire comme tu dis, je vais essayer d'écrire un peu le squelette en regroupant au maximum les scènes.

la dernière scène est posée, y a pas de soucis.

Merci pour la définition de l'exposition. C'est la partie la plus simple du film puisque la narration est simple lors de ce passage donc cela ne me pose pas de soucis. Je ne sais pas encore si elle va être longue (30 minutes) ou assez courte. A voir.

Bonne idée le temps climatique ! Dans mon histoire, ça peut bien servir.

l'insertion c'est quoi ? Désolé je ne maîtrise pas le vocabulaire spécifique.

merci pour ton aide. Je vais dégrossir tout cela. J'ai eu quelques idées grâce à ton premier message, je ne sais pas si cela va me servir mais il se pourrait bien que cela me simplifie hautement mon travail.

[JonathanA]

Donc effectivement si le film est décousu ou en puzzle, ça peut vite déstabiliser.

Toutefois, ne connaissant pas le film Irréversible, est-ce que l'histoire qui est en puzzle ou sa réalisation ?!
J'ai peur que l'on ne parle pas le même langage : scénario et scénario de tournage (je vais éviter les termes anglo-saxons).
Même si la réalisation est à l'envers, l'histoire en elle-même conserve ses nœuds dramatiques, il serait impensable que la résolution se trouve en début de film et l'exposition en fin (du moins, je n'en ai jamais vu peut-être suis-je dans l'ignorance totale).
Cela dit, la scène finale d'origine, par exemple le personnage A meurt à la fin du récit, peut servir de scène d'ouverture, et on revient alors au début du récit du personnage A après cette ouverture.
Et pour éviter la redondance, ladite scène finale peut simplement être induite dans la résolution.

Quoi qu'il en soit, sur mon scénario en cours d'écriture (scénario qui n'est pas en puzzle), le protagoniste revit par bribe son passé, soit sous forme de cauchemars, soit par hypnose mais de façon décousue dans le scénario pour amener le lecteur/spectateur a envisagé différentes alternatives à la réalité de ses bribes.
Donc pour se faire, j'ai écrit l'ensemble de ce qui s'est passé dans la vie de ce personnage (du moins ce qu'il perçoit soit en cauchemar soit sous hypnose), mais nous sommes là dans le cadre du spectre du personnage.

Ce qui m'amène à te conseiller, d'écrire l'histoire telle qu'elle serait réalisé si elle n'était pas décousue, afin d'y voir plus clair et surtout de ne pas se focaliser sur le tissage des scènes pour le moment mais bien d'avoir l'histoire "réelle".

Après cette base peut fortement de servir pour le tissage de tes scènes en puzzle.

J'espère ne pas être complètement à côté de ce que je devais comprendre

Pour ce qui est de l'insertion (aussi appelé impression), c'est tout bête, je pense que tu as déjà vu dans un film, téléfilm ou même série, le fameux : "6 mois plus tard", "9 jours plus tôt" .........