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nanabel
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Message par nanabel »

Si je suis une adepte des salles obscures et que je possède une vidéothèque hétéroclite, alors on peut me considérer comme faisant partie de la grande catégorie populaire des cinéphiles. De ma longue expérience de consommatrice de films en tous genres, je peux témoigner que si un film ne marche pas, ce n'est jamais la faute du public. Tel un enfant gâté il peut être : capricieux, exigeant, parfois tyrannique, boudeur, mais aussi émotif, émerveillé, naïf, imprévisible et surtout inlassable de bonnes histoires qu'il ne vivra jamais.

Avec 200 millions de billets vendus en 2012 et environ 190 millions en 2013, la France est actuellement le troisième marché du cinéma mondial nous dit le CNC dans son rapport du 04 janvier 2014. Il note cependant que 42 % des recettes de 2012 et 54 % de 2013 ont été des recettes de films américains et donc pas profitables au cinéma français, puisque l'organisme précise que malgré une augmentation de fréquentation en fin d'année, les taxes collectées n'ont pas suffi à compenser la baisse des mois précédents. Enfin sur une moyenne de 260 films/an, seuls une vingtaine atteignent le million d'entrées mais il faut dire aussi qu'une grande majorité est destinée à la télévision, premier coproducteur de film de cinéma.

Au vu de ce rapport, je me dis que le cinéma français est un cinéma subventionné. Pas de subvention, pas de film. Et comme ce sont les chaînes de télévision qui financent, elles ont le dernier mot. Si ce mode de financement convient aux professionnels, les chiffres démontrent qu'il ne convient plus du tout au public du 21ème siècle. Le « Vu à la télé » ne fonctionne plus. Le journal « Les Echos » en témoigne dans un article du 21 mai 2014, avec en titre : Recul historique de la durée d'écoute de la télévision. L'article a été repris par d'autres journaux et blogs. La lecture des commentaires des lecteurs donne un constat sans appel : la télévision est un support média obsolète. Alors comment fera la télévision pour financer le cinéma quand le public sera ailleurs ? Netflix (le mastodonte américain de VOD) débarquera en France à la mi-septembre. Canal + n'est pas au bout de ses soucis de désabonnements. ;)

France 4 se lance dans le financement de webs séries (pensant trouver là un moyen de compenser ses pertes d'audience?). Le problème c'est que le format choisi ne peut pas excéder 15 minutes. Ben, oui, y a pas les coupures pubs ! La chaîne argumente que l'internaute se lasse très rapidement et zappe plus vite que son ombre. France 4 croit vraiment que les internautes sont des crétins  :?: Internet est aujourd'hui le plus grand diffuseur de longs métrages en streaming.

Si on voulait faire le portrait du cinéphile du 21ème siècle, il ne serait plus un enfant gâté, mais un jeune adulte curieux de nouveauté, recherchant l'inédit, le surprenant, donnant son avis d'expert en bonnes histoires. Il serait aussi à l'affût des nouvelles technologies développées dans les jeux-vidéos dont le cinéma moderne ne peut plus se passer. Bref, ce serait un connaisseur exigeant.

Lors d'un festival, un étudiant demande à un scénariste quel conseil donnerait-il à un débutant ? Il répond que s'il veut avoir une chance d'intéresser un producteur, il ne doit jamais écrire de scénarios de science fiction, car pour des raisons budgétaires, il n'aurait aucune chance de tournage. Je ne fais pas partie de cette profession et suis bien incapable d'en juger la pertinence, mais du côté des connaisseurs exigeants, il est certain qu'entre « Plus belle la vie » (meilleure série française d'après France 3) et « Games of throne » y a pas photo. Hors « Games of throne » est entièrement tournée dans un hangar. Seuls les acteurs sont réels. Il paraîtrait que les producteurs français délocalisent la post-prod en Inde. Pffff.....

Alors voilà, je voudrais tenter une expérience. Je partirai à la retraite au printemps prochain avec un petit capital d'épargne salariale (entre 15 000 et 20 000 euros). Je suis prête à investir une partie de mon pécule à la création d'un studio post-prod associé à un atelier de scénaristes. J'envisage une forme associative sans but lucratif, gérée par un collectif de membres actifs. Le scénario de SF sera évidemment le bienvenu, ainsi que tout projet inédit. Je n'ai nullement l'intention de créer une agence de production, je n'y connais rien dans ce domaine, je me contente de mettre à disposition du matériel professionnel dans un lieu (à définir) propice à la création. Cela s'adresserait plutôt à des personnes qui ont la possibilité de trouver leur propre financement, donc apparemment des professionnels, où peut-être d'autres associations.

Alors, à votre avis, est-ce une bonne idée ? Cette expérience est-elle réalisable ? Quelle personne serait intéressée ? D'autres personnes sont-elles prêtes à me rejoindre ? En d'autres termes, cette idée peut-elle devenir un projet ?
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Re: A votre avis, est-ce une bonne idée ?

Message par Erwan56 »

Quel serait ton apport puisque tu parles de post-prod et de scénario. Deux choses opposées selon moi. Là tu soutiendrais que des personnes qui ont déjà le budget pour faire le reste. Donc pas forcément besoin d'une structure associative pour les soutenir. A moins que cela soit de tous petits budgets (quelques milliers d'euros par film).

Concrètement, qu'est-ce que tu espères ressortir de tout cela ?
Des long-métrages ? Court-métrages ?

Et où comptes-tu installer tout cela ?


désolé, ça fait beaucoup de questions alors que tu as fait une belle introduction.
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Message par Captan Bebop »

La SF et le Fantastique sont des genres qui ne sont pas pris au sérieux en France, pourtant ce sont des genres qui ont le double avantage d'interroger notre société et de permettre au spectateur de s'évader. Donc je partage ce constat, mais je souhaiterai aussi comprendre comment fonctionnerait cette structure.

Pour ma part je fais déjà du court, auto-produit et financé, je n'ai pour l'instant pas les épaules ou la prétention de m'attaquer à autre chose. Par contre la SF et surtout le fantastique sont mes genres préférés.

Pour se faire une idée plus précise, ça signifie qu'on proposerait des scénarios, s'ils plaisent du matériel et un studio serait mis à dispo pour le tournage (gratuitement :?: ), c'est ça :?:

En tout cas oui, l'idée est à développer à mon avis :!:
nanabel
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Re: A votre avis, est-ce une bonne idée ?

Message par nanabel »

Erwan56 a écrit :Quel serait ton apport puisque tu parles de post-prod et de scénario. Deux choses opposées selon moi. Là tu soutiendrais que des personnes qui ont déjà le budget pour faire le reste. Donc pas forcément besoin d'une structure associative pour les soutenir. A moins que cela soit de tous petits budgets (quelques milliers d'euros par film).

Concrètement, qu'est-ce que tu espères ressortir de tout cela ?
Des long-métrages ? Court-métrages ?

Et où comptes-tu installer tout cela ?


désolé, ça fait beaucoup de questions alors que tu as fait une belle introduction.

Je disposerai d'un capital entre 15000 et 20000 euros. C'est un peu vague, mais j'aurai la réponse de l'organisme assureur fin octobre. 15000 sûr, après il y a une histoire d'intérêts qui dépendent du mois de départ à la retraite dont ils n'ont pas pu me renseigner, mais cela ne dépasserait pas 20000.

Vous me demandez le montant de l'investissement, mais je vous retourne la question, car c'est vous les pros, c'est donc à vous de savoir combien il faudrait investir en matériel. Soit mon capital est suffisant, soit il faudra trouver d'autres personnes qui ont un intérêt quelconque d'investir dans cette expérience.

Il n'est pas question pour moi de soutenir qui que ce soit. Je n'ai pas l'intention de craquer mon capital retraite, juste pour soutenir une profession. Si je le faisais, je serai foldingue et mon entourage m'internerait sur le champ. Il s'agit d'un investissement, que je souhaite participatif, pour une expérience dont le but est évidemment un retour sur investissement. Le réalisateur qui cherche une post-prod pour finaliser son film, c'est que normalement le tournage est fini et logiquement cela sous-entend qu'il a déjà obtenu le financement, ou me trompe-je ? Maintenant s'il veut utiliser du matériel professionnel haut de gamme, il est évident que non seulement il devra adhérer à l'association, mais il aura aussi fait le choix de participer à l'expérience. Si je m'adresse à des professionnels, c'est qu'il n'est pas question de bénévolat, mais d'une collaboration indépendante autour d'un projet collectif (principe d'une association). L'expérience étant de supprimer le maximum d'intermédiaires financiers entre un scénario et sa diffusion. Je conçois que c'est très ambitieux et pas garanti, mais je me dis qu'une chose est impossible tant qu'on ne l'a pas créée.

Si vous voulez tout savoir de mes motivations, je vous répondrai qu'à l'extrémité de la chaîne, tout au bout, loin, loin des professionnels, il y a moi et les millions de cinéphiles qui paient pour voir des films. Et le public, en a marre d'être « des temps de cerveau disponible ! » Il ne veut plus être la ménagère de moins de 50 ans ! Vous voyez ce que je veux dire, ou il faut détailler ? Je sais, c'est hard, mais la vérité n'a pas à plaire. Aussi, au regard des chiffres de Médiamétrie, il semblerait que le téléspectateur, ait condamné la télé à mort. C'est juste qu'elle ne le sait pas encore, mais il n'y aura pas de grâce. Il y a eu le cinématographe, puis la radio, ensuite la télé et maintenant il y a le streaming, le dématérialisé. Il faudra vous y faire et vous adapter aux nouveaux modes de financements non subventionnés.

Selon vous le scénario et la post-prod, sont deux choses opposées. Je veux bien vous croire, mais
faisons cette expérience : prenons de la matière 1ère, transformons la en produit numérique et livrons la au public et on verra si les 2 bouts de la chaîne sont si opposés. Il me semble que c'est un peu comme cela que l'on produit des jeux vidéos, non ? Par exemple, dans « Games of Throne », seuls les acteurs sont réels, tout le reste a été fait en post-prod. Bluffant, hein ? C'est incroyable ce qu'on peut faire aujourd'hui avec la « réalité-virtuelle ». Allez voir du côté de Studio Metrix ce qu'ils font avec leur logiciel de reconnaisse faciale, vous serez très étonné des possibilités qu'offre le numérique. Au début ils vendaient leur licence 1 000 dollars, il me semble, mais l'utilisation en était si complexe que le SAV n'était pas rentable. Le logiciel est aujourd'hui disponible sur une plate-forme par abonnement. Si on mettait ces puissants outils dans les mains d'un technicien de conception vidéo, quel serait le résultat, à votre avis ? Les concepteurs n'ont-ils pas envi d'exploiter de nouveaux outils que ceux appris à l'école, ou qu'ils n'ont pas la possibilité d'utiliser dans leurs entreprises ? Ou encore essayer de nouvelles applications pour lesquelles ils n'ont pas reçu de formation, sans pour autant dépenser une blinde ? Quelle est le coût d'une formation ? Quel est l'investissement pour un indépendant dont une grande partie du matériel est non amortissable ?

On ne sait pas pourquoi les humains veulent qu'on leur racontent des histoires. Peut-être que des psys ou des philosophes ont déjà répondu à leurs manières. Peu importe les raisons, les gens veulent des histoires. Et comme cela fait très longtemps, ils ont épuisé tout le répertoire d'histoires possibles. Tout a déjà été écrit et le public le sait. Donc ce ne sont pas de nouvelles histoires qu'il veut entendre, mais de bonnes histoires. Et au 21ème siècle je vous assure que le public sait parfaitement reconnaître un film culte, d'une série B ou d'une série Z. On aura beau avoir les meilleurs cinéastes, les meilleurs techniciens, les meilleurs tout ce qu'on veut, s'il n'y a pas les meilleurs scénaristes il n'y a tout simplement pas de film. Or, il paraît que scénariste n'est pas un métier, ce serait un artiste littéraire, comme le romancier, le poète... Les scénaristes eux-mêmes se disent intermittents du spectacle comme avant eux le ménestrel, le montreur d'ours, ou le saltimbanque. Enfin ça c'était aux siècles précédents, quand le cinéma n'était pas encore une multinationale cotée en bourse aux recettes qui se comptent en milliards de dollars par an. Il serait temps que les scénaristes traversent la rue qui les séparent du marché. Mais tant qu'ils se considéreront comme des artistes, je crois qu'ils ne sont pas prêt de traverser. Le scénariste est un indépendant, mais cela ne veut pas dire qu'il doit travailler seul. Je dirai même qu'il est quasi impossible aujourd'hui de travailler seul sur un scénario. C'est un travail d'équipe qui ne peut se réaliser sans structure. A entendre les sociétés de productions, il n'existe pas de pool de scénaristes en France, parce que ce n'est pas rentable (on est bien là dans le secteur marchand). Si ce n'est pas rentable, je me demande pourquoi les yankees persistent-ils à financer des pools de scénaristes ? Et pourquoi s'entêtent-ils à tout scénariser ? C'est vrai que c'est étrange cette habitude de mettre des scénarios partout, y compris dans les JT, les reportages d'actus, les débats politiques, etc... En France il paraît qu'il y a une pénurie de scénaristes ? Cela expliquerait pourquoi M6 a employé des publicitaires pour écrire le scénario de sa sitcom.

Bref, je pense qu'il pourrait exister en France des pools de scénaristes à condition qu'ils soient indépendants, acceptent de collaborer sur des projets qui ne sont pas les leurs, capables de faire appel à des consultants extérieurs et participent à la finalisation des projets dans une structure qui leur permettrait de diffuser sur différents supports (il n'y a pas que le cinéma ou la télé dans la vie) et ainsi partager les recettes (sans intermédiaire) en plus des droits d'auteurs, puisque c'est la règle. Une telle structure serait très complexe à mettre en place et aurait sûrement besoin de s'appuyer sur des conseillers tant juridiques que commerciaux. Mais je pense que ce n'est pas impossible, si l'on prend le temps de bien faire les choses.

Quand au format long ou court, c'est franchement accessoire, vu que j'en suis seulement à structurer mon idée qui n'en est pas encore au stade du projet. Et c'est bien pour cela que je viens en discuter sur ce forum. Si je savais comment faire, je n'aurai pas besoin de demander les conseils et avis de professionnels sur la possibilité d'une telle expérience. Car si cela se trouve mon idée est vraiment impossible à réaliser, auquel cas j'investirai mon capital ailleurs.
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Re: A votre avis, est-ce une bonne idée ?

Message par Erwan56 »

ce n'est pas accessoire de demander ce que tu veux faire. Entre soutenir un long-métrage diffusé au cinéma et une web-série de 10 épisodes d'une minute, il y a un monde. Au niveau budgétaire ce n'est pas la même chose.

Je ne suis pas "pro" (il y en a sur le forum mais pas uniquement) alors je ne peux pas te donner de chiffres mais il est sûr que monter un studio sera cher. Créer un pool de scénariste peut être tenté. Mais après pour vendre ce serait bien d'avoir des contacts avec des chaînes et maisons de production.

Sinon tu n'es pas tentée par un investissement dans des projets sur Ulule, Mymajorcompany, ... ?


Ton deuxième message me laisse dubitatif. Tu parles de "retour sur investissement" or si la structure est une association, il n'y aura aucun retour sur investissement financier vers ton compte personnel.
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Re: A votre avis, est-ce une bonne idée ?

Message par Captan Bebop »

Alors pour répondre, grosso modo, sur l'investissement, tout dépend du périmètre. Je suppose que l'immobilier est déjà acquis et qu'il s'agit d'équipements type éclairages / fonds verts ... ?

Pour être plus précis il faudrait avoir la surface du studio. Il est possible d'avoir des solutions économiques en bricolant un peu. Restera le prix du tissu pour les fonds. Pour l'éclairage, le prix des kits peut varier, pour info un bon panneau de LED coûte dans les 500, un projo halogène 1000W dans les 300 ... tout dépend des besoins après.

Est-il prévu d'investir dans des micros, caméras, rails, chariots ou autre :?:
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Message par nanabel »

Captan Bebop a écrit :Alors pour répondre, grosso modo, sur l'investissement, tout dépend du périmètre. Je suppose que l'immobilier est déjà acquis et qu'il s'agit d'équipements type éclairages / fonds verts ... ?

Pour être plus précis il faudrait avoir la surface du studio. Il est possible d'avoir des solutions économiques en bricolant un peu. Restera le prix du tissu pour les fonds. Pour l'éclairage, le prix des kits peut varier, pour info un bon panneau de LED coûte dans les 500, un projo halogène 1000W dans les 300 ... tout dépend des besoins après.

Est-il prévu d'investir dans des micros, caméras, rails, chariots ou autre :?:

Bonjour à vous. Je me rends compte que j'ai mal formulé mon idée. Je peux vous l'expliquer d'une manière différente en prenant un exemple concret qui vous donnera, je pense, un aperçu plus parlant de ma vision.

On voit de plus en plus de professions libérales, ou de prestataires de services, qui optent pour la colocation de leur lieu de travail. Ils partagent des fournitures de bureau, du matériel, un secrétariat, un comptable, ou des fournisseurs. Ils ne sont pas associés, ne partagent pas leurs clientèles, mais travail dans le même secteur d'activité et peuvent collaborer.

En gardant à l'esprit qu'il s'agit de professionnels indépendants et déclarés comme tel. Soit ils travaillent déjà et veulent se diversifier, soit ils démarrent leurs activités, soit ils sont amateurs et ont acquis suffisamment de compétences et veulent devenir professionnels. Ils disposent d'un fonds de roulement pour leur trésorerie, mais ils leur manquent un lieu, du matériel et une filière commerciale.

Je propose un hébergement à titre gratuit dans la banlieue résidentielle de Nancy, une mise à disposition de matériels et un partage de charges de fonctionnement. Il s'agit bien de partager une adresse postale, mais en aucun cas une adresse fiscale (ce qui serait illégal dans mon cas). Ce que je mets en commun, ce sont les moyens pour développer une activité artisanale le plus confortablement, dans un environnement le plus sécurisé possible.

D'où l'idée de créer une association, qui me semble le statut le plus souple, simple à gérer et le moins onéreux. Comme je suis locataire, je n'ai pas le droit de sous-louer (d'où l'hébergement à titre gratuit). En revanche j'ai le droit d'inviter qui je veux à mon domicile personnel, puisque le matériel restera ma propriété. Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté possible, mon domicile ne sera pas le siège social de l'association, qui sera domiciliée sur le web. Il s'agit donc d'un particulier, fondateur d'une association web, gérée soit à son domicile, soit mise en pension chez un webmaster. Le matériel et les installations ne pouvant pas être considérés, par l'administration, comme professionnels, ils ne pourront donc pas faire l'objet d'une rémunération quelconque. On est bien dans le cadre d'une association sans but lucratif qui interdit aux dirigeants tout intéressement personnel.

Comme toute association bien gérée, les adhérents s'engagent à partager les frais de fonctionnement en s'acquittant de leurs cotisations. Cela comprend la gestion du site web et les abonnements rattachés, les frais de promotions, ainsi que toute l'activité courante de l'association. Comme la loi lui autorise, l'association pourra participer à 4 manifestations commerciales par an (salons, festivals, etc...). Enfin l'association ne fera pas d'excédents et tous les frais devront être couverts à la fin de chaque exercice comptable (j'y veillerai personnellement). Bien sûr il ne sera pas interdit aux adhérents d'apporter leurs contributions, comme les croissants du matin, par exemple, ou du petit matériel, service de covoiturage, enfin toutes les petites choses qui entretiennent la convivialité. Voilà pour la structure.

Comme je dois acheter moi-même le matériel, je pense que le mieux est de m'en remettre aux professionnels intéressés par mon idée. Ils savent exactement de quoi ils ont besoins et connaissent les prix, aussi bien pour le matériel que pour (très important) le service après-vente.

Il s'agit d'acquérir : 1 poste graphisme 3 D. 1 poste traitement vidéo, équipé pour la capture de mouvements en studio (temps réel). 1 poste traitement du son, équipé d'un enregistrement de voix. Je prévois 1 volume externe de sauvegarde de fichiers. Les logiciels d'application pour chaque procédé. 1 poste écriture de scénarios équipé pour 4 personnes.

Comme vous pouvez le constater, au démarrage, l'association ne pourra accueillir qu'un maximum de 7 personnes en même temps. Aussi en cas d'un nombre d'utilisateurs supérieurs, il serait possible de s'entendre pour mettre en place un planning d'occupation, ou un système de réservation, ou autre. Si tout fonctionne bien et que l'expérience est menée à terme, l'association pourra voler de ses propres ailes. C'est-à-dire, trouver un local, acheter son propre matériel, développer ses activités. L'expérience devra durée, à mon avis, 5 ans. Passé ce délai, si l'objectif n'est pas atteint, l'association sera purement et simplement dissoute.

L'objectif.

Il part d'un constat que j'aie tenté d'expliquer maladroitement dans mes interventions précédentes et je vous prie de m'en excuser. Je vais tenter d'être plus claire et plus concise (là je vais avoir du mal).

Le cinéma est une industrie commerciale de taille mondiale, proposant sur le marché des produits culturels et de divertissements de grandes diffusions.

L'industrie européenne s'entend avec son principal concurrent américain pour une concurrence libre est non faussée. Cela veut dire en terme courant, qu'elles ont décidé d'un commun accord qu'elles ne se feront jamais concurrence. Ainsi l'industrie française se refuse à tourner tout scénario allant à l'encontre de ses accords transfrontaliers. Ce qui exclut la science-fiction, le fantastique, l'horreur, l'aventure catastrophe non comique.

L'industrie a ses propres méthodes de calibrage, ainsi la méthode Vogler (tant promue par un Astier conquis), est une méthode de formatage de produits industriels. Quand Danone sort des pots de yaourts, ils ont tous la même taille, sinon ils ne passeraient pas dans les chaînes de conditionnement. Le discours que l'on met autour, c'est du marketing.

Voilà pour le constat général. Ce que j'en pense en particulier :

J'affirme que la « nouvelle vague » a tué le scénariste ! Il ne faut pas oublier que les cinéastes à l'origine de ce mouvement (non suivi par d'autres pays), n'étaient absolument pas des professionnels du cinéma, mais des journalistes critiques de cinéma qui se sont lancés un défi de tourner des films sans scénario. D'ailleurs Godard avoue, dans une interview, qu'il ne fallait pas chercher un sens à ses films parce qu'ils n'en avaient aucun. Pour Truffaut le cinéma se résumait à prendre un personnage ordinaire pour lui faire vivre une histoire extraordinaire (et pour les dialogues, on improvise). Le cinéma français, catalogué comme cinéma d'auteur à messages intellos a énormément de mal à s'en remettre aujourd'hui.

Afin de redonner au scénariste sa véritable place, mais surtout par la prise de conscience des industriels du retard considérable qu'ils avaient pris ses 3 dernières décennies, l'état reconnaît aujourd'hui le diplôme de scénariste, lui donnant un statut professionnel.

Pour autant, les vilaines habitudes des producteurs n'ont guère changé. Les indépendants qui arrivent à vivre de leur travail, sont sous-traitants de l'industrie et doivent répondre à leurs cahiers des charges. De fait, on ne peut pas dire qu'ils soient totalement indépendants. Par ailleurs ils subissent une concurrence dont ils ne peuvent pas mesurer les contraintes. Le statut professionnel de scénariste diplômé est donc, en réalité, indéterminé. Suivant le contrat, il peut être indépendant, auteur, salarié, technicien, intermittent du spectacle, journaliste, publicitaire, écrivain, réalisateur, voire, amateur, ou bénévole. Mais dans aucun cas il est artisan ou prestataire de service ?

Cette anarchie de statuts maintient le scénariste dans une incertitude de revenus et une précarité sociale. Il faut bien admettre que le diplôme de scénariste n'a, pour l'instant, pas de réelle valeur auprès de ceux qui le paie.

Il y a quand même quelque chose d'extraordinaire dans le cinéma français. D'un côté c'est un travail collectif (que je traduis par industriel, sinon on est dans l'artisanat), mais pas pour le scénariste, qui lui travail seul. Comme un romancier, il doit être capable d'écrire la totalité d'un scénario à partir d'une idée personnelle, mais qui plaît aux producteurs. Déjà son idée n'est plus tout à fait personnelle. Je me demande comment les scénaristes peuvent-ils accepter de telles conditions de travail ? D'ailleurs, à titre personnel, je ne suis pas convaincue de l'efficacité d'écrire un scénario tout seul. J'y verrai même 4 spécialités distinctes : la séquence, les dialogues, l'action et le caractère des personnages. Cela suppose 4 scénaristes spécialisés pour un scénario. Et là effectivement on est dans un travail collectif.

Alors l'idée est de réunir 4 spécialistes du scénario pour écrire selon leurs idées dans le genre qu'ils affectionnent, ou pour lequel ils ont le plus de connaissances, à leur rythme, sans directive extérieure. Ils sont indépendants, ne sont pas associés et peuvent travailler sur d'autres projets extérieurs ou se mettre d'accord sur des collaborations. Contrairement aux pratiques traditionnelles, ils ne vendent pas leur travail à des professionnels, mais directement à leur public. Exactement comme le fait un artisan ou un prestataire de service. Ils calculent leurs charges, déterminent leurs barèmes et fixent leurs tarifs. Mais bien entendu ils peuvent aussi utiliser le circuit habituel s'ils trouvent des financements. On est bien dans une expérience différente d'une auto-production.

Les scénarios sortis de l'atelier seront mis en image par les techniciens (qui exercent dans les mêmes conditions que les scénaristes). Dans ce cas, le terme de post-production n'est pas adéquat, puisqu'il s'agira de réalisations. Soit en film d'animation, soit au moyen du traitement vidéo. Les voix de doublage, en français et en anglais, pourront être les nôtres ou celles de proches ou de bénévoles, ainsi que les sujets servant à la capture faciale, puisque tout sera retravaillé complètement dans le traitement, de sorte que le spectateur ne puisse pas se rendre compte que les personnages ne sont pas réels.

L'association se chargera de la promotion sur son site de VOD bilingue et par l'abonnement sur d'autres plates-formes similaires. Si elle en a les moyens, elle pourra également proposer un support DVD auprès d'un éditeur. La double version français-anglais facilitera l'exportation afin d'accroître les ventes.

Voilà. J'espère ne pas avoir été trop longue à répondre. J'attends avec beaucoup d'attention vos suggestions, avis, critiques, propositions, questions,......
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