A votre avis, est-ce une bonne idée ?
Publié : 23 mai 2014, 19:03
Si je suis une adepte des salles obscures et que je possède une vidéothèque hétéroclite, alors on peut me considérer comme faisant partie de la grande catégorie populaire des cinéphiles. De ma longue expérience de consommatrice de films en tous genres, je peux témoigner que si un film ne marche pas, ce n'est jamais la faute du public. Tel un enfant gâté il peut être : capricieux, exigeant, parfois tyrannique, boudeur, mais aussi émotif, émerveillé, naïf, imprévisible et surtout inlassable de bonnes histoires qu'il ne vivra jamais.
Avec 200 millions de billets vendus en 2012 et environ 190 millions en 2013, la France est actuellement le troisième marché du cinéma mondial nous dit le CNC dans son rapport du 04 janvier 2014. Il note cependant que 42 % des recettes de 2012 et 54 % de 2013 ont été des recettes de films américains et donc pas profitables au cinéma français, puisque l'organisme précise que malgré une augmentation de fréquentation en fin d'année, les taxes collectées n'ont pas suffi à compenser la baisse des mois précédents. Enfin sur une moyenne de 260 films/an, seuls une vingtaine atteignent le million d'entrées mais il faut dire aussi qu'une grande majorité est destinée à la télévision, premier coproducteur de film de cinéma.
Au vu de ce rapport, je me dis que le cinéma français est un cinéma subventionné. Pas de subvention, pas de film. Et comme ce sont les chaînes de télévision qui financent, elles ont le dernier mot. Si ce mode de financement convient aux professionnels, les chiffres démontrent qu'il ne convient plus du tout au public du 21ème siècle. Le « Vu à la télé » ne fonctionne plus. Le journal « Les Echos » en témoigne dans un article du 21 mai 2014, avec en titre : Recul historique de la durée d'écoute de la télévision. L'article a été repris par d'autres journaux et blogs. La lecture des commentaires des lecteurs donne un constat sans appel : la télévision est un support média obsolète. Alors comment fera la télévision pour financer le cinéma quand le public sera ailleurs ? Netflix (le mastodonte américain de VOD) débarquera en France à la mi-septembre. Canal + n'est pas au bout de ses soucis de désabonnements.
France 4 se lance dans le financement de webs séries (pensant trouver là un moyen de compenser ses pertes d'audience?). Le problème c'est que le format choisi ne peut pas excéder 15 minutes. Ben, oui, y a pas les coupures pubs ! La chaîne argumente que l'internaute se lasse très rapidement et zappe plus vite que son ombre. France 4 croit vraiment que les internautes sont des crétins
Internet est aujourd'hui le plus grand diffuseur de longs métrages en streaming.
Si on voulait faire le portrait du cinéphile du 21ème siècle, il ne serait plus un enfant gâté, mais un jeune adulte curieux de nouveauté, recherchant l'inédit, le surprenant, donnant son avis d'expert en bonnes histoires. Il serait aussi à l'affût des nouvelles technologies développées dans les jeux-vidéos dont le cinéma moderne ne peut plus se passer. Bref, ce serait un connaisseur exigeant.
Lors d'un festival, un étudiant demande à un scénariste quel conseil donnerait-il à un débutant ? Il répond que s'il veut avoir une chance d'intéresser un producteur, il ne doit jamais écrire de scénarios de science fiction, car pour des raisons budgétaires, il n'aurait aucune chance de tournage. Je ne fais pas partie de cette profession et suis bien incapable d'en juger la pertinence, mais du côté des connaisseurs exigeants, il est certain qu'entre « Plus belle la vie » (meilleure série française d'après France 3) et « Games of throne » y a pas photo. Hors « Games of throne » est entièrement tournée dans un hangar. Seuls les acteurs sont réels. Il paraîtrait que les producteurs français délocalisent la post-prod en Inde. Pffff.....
Alors voilà, je voudrais tenter une expérience. Je partirai à la retraite au printemps prochain avec un petit capital d'épargne salariale (entre 15 000 et 20 000 euros). Je suis prête à investir une partie de mon pécule à la création d'un studio post-prod associé à un atelier de scénaristes. J'envisage une forme associative sans but lucratif, gérée par un collectif de membres actifs. Le scénario de SF sera évidemment le bienvenu, ainsi que tout projet inédit. Je n'ai nullement l'intention de créer une agence de production, je n'y connais rien dans ce domaine, je me contente de mettre à disposition du matériel professionnel dans un lieu (à définir) propice à la création. Cela s'adresserait plutôt à des personnes qui ont la possibilité de trouver leur propre financement, donc apparemment des professionnels, où peut-être d'autres associations.
Alors, à votre avis, est-ce une bonne idée ? Cette expérience est-elle réalisable ? Quelle personne serait intéressée ? D'autres personnes sont-elles prêtes à me rejoindre ? En d'autres termes, cette idée peut-elle devenir un projet ?
Avec 200 millions de billets vendus en 2012 et environ 190 millions en 2013, la France est actuellement le troisième marché du cinéma mondial nous dit le CNC dans son rapport du 04 janvier 2014. Il note cependant que 42 % des recettes de 2012 et 54 % de 2013 ont été des recettes de films américains et donc pas profitables au cinéma français, puisque l'organisme précise que malgré une augmentation de fréquentation en fin d'année, les taxes collectées n'ont pas suffi à compenser la baisse des mois précédents. Enfin sur une moyenne de 260 films/an, seuls une vingtaine atteignent le million d'entrées mais il faut dire aussi qu'une grande majorité est destinée à la télévision, premier coproducteur de film de cinéma.
Au vu de ce rapport, je me dis que le cinéma français est un cinéma subventionné. Pas de subvention, pas de film. Et comme ce sont les chaînes de télévision qui financent, elles ont le dernier mot. Si ce mode de financement convient aux professionnels, les chiffres démontrent qu'il ne convient plus du tout au public du 21ème siècle. Le « Vu à la télé » ne fonctionne plus. Le journal « Les Echos » en témoigne dans un article du 21 mai 2014, avec en titre : Recul historique de la durée d'écoute de la télévision. L'article a été repris par d'autres journaux et blogs. La lecture des commentaires des lecteurs donne un constat sans appel : la télévision est un support média obsolète. Alors comment fera la télévision pour financer le cinéma quand le public sera ailleurs ? Netflix (le mastodonte américain de VOD) débarquera en France à la mi-septembre. Canal + n'est pas au bout de ses soucis de désabonnements.

France 4 se lance dans le financement de webs séries (pensant trouver là un moyen de compenser ses pertes d'audience?). Le problème c'est que le format choisi ne peut pas excéder 15 minutes. Ben, oui, y a pas les coupures pubs ! La chaîne argumente que l'internaute se lasse très rapidement et zappe plus vite que son ombre. France 4 croit vraiment que les internautes sont des crétins

Si on voulait faire le portrait du cinéphile du 21ème siècle, il ne serait plus un enfant gâté, mais un jeune adulte curieux de nouveauté, recherchant l'inédit, le surprenant, donnant son avis d'expert en bonnes histoires. Il serait aussi à l'affût des nouvelles technologies développées dans les jeux-vidéos dont le cinéma moderne ne peut plus se passer. Bref, ce serait un connaisseur exigeant.
Lors d'un festival, un étudiant demande à un scénariste quel conseil donnerait-il à un débutant ? Il répond que s'il veut avoir une chance d'intéresser un producteur, il ne doit jamais écrire de scénarios de science fiction, car pour des raisons budgétaires, il n'aurait aucune chance de tournage. Je ne fais pas partie de cette profession et suis bien incapable d'en juger la pertinence, mais du côté des connaisseurs exigeants, il est certain qu'entre « Plus belle la vie » (meilleure série française d'après France 3) et « Games of throne » y a pas photo. Hors « Games of throne » est entièrement tournée dans un hangar. Seuls les acteurs sont réels. Il paraîtrait que les producteurs français délocalisent la post-prod en Inde. Pffff.....
Alors voilà, je voudrais tenter une expérience. Je partirai à la retraite au printemps prochain avec un petit capital d'épargne salariale (entre 15 000 et 20 000 euros). Je suis prête à investir une partie de mon pécule à la création d'un studio post-prod associé à un atelier de scénaristes. J'envisage une forme associative sans but lucratif, gérée par un collectif de membres actifs. Le scénario de SF sera évidemment le bienvenu, ainsi que tout projet inédit. Je n'ai nullement l'intention de créer une agence de production, je n'y connais rien dans ce domaine, je me contente de mettre à disposition du matériel professionnel dans un lieu (à définir) propice à la création. Cela s'adresserait plutôt à des personnes qui ont la possibilité de trouver leur propre financement, donc apparemment des professionnels, où peut-être d'autres associations.
Alors, à votre avis, est-ce une bonne idée ? Cette expérience est-elle réalisable ? Quelle personne serait intéressée ? D'autres personnes sont-elles prêtes à me rejoindre ? En d'autres termes, cette idée peut-elle devenir un projet ?