La Comédie

Le Scénario et ses ficelles. La Dramaturgie, le synopsis, le pitch...
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AbFab
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La Comédie

Message par AbFab »

Comme je développe une comédie cette année dans le cadre de la Fémis, je vais commencer par une large présentation de ce genre... ce qui me permettra de réviser mes gammes moi aussi :D

  • LA COMÉDIE
Les propriétés physiques de la comédie à partir des procédés de la distance comique, des effets de surprise, de suspense et de la règle ternaire :

1.La distance comique

C’est le mécanisme fondamental de la comédie.

Distance comique = capacité à instaurer une distance entre nous et les événements afin d’en rire.

CF : M. Brooks « Je me coupe le doigt, c’est un moment tragique. Je tombe dans un égout, c’est un moment comique. »

Pour écrire une comédie, il faut saisir cet effet de distance comique. On peut conserver cette distance ou l’annuler.


- La nécessité de conserver une distance comique.

Afin de prendre du recul et de rire d’une situation (Position de voyeur). On peut rire sans que cela prête à conséquences.

La comédie est souvent engendrée par une certaine souffrance. Prendre de la distance permet d’en rire. (Cf Ben Stiller dans « Mary à tout prix ». Il se coince le sexe dans la fermeture éclair et on en rit. Si ça nous était arrivé, on aurait certainement pas ri. )

Comment conserver la distance comique ?

- En jouant sur l’aspect visuel. (Cf, les clowns qui font rire par leur accoutrement. La tradition des clowns repose sur un humour physique d’exagération).

C’est un héritage des comédies grecques et romaines.

Des actions ou événements excessifs peuvent aussi contribuer à créer une distance comique (cf « Bip bip le coyote » ou les personnages de dessins animés. Gros minet qui tombe dans un précipice et s’écrase. Il se retrouve aplati comme une crêpe…). C’est le principe de l’exagération. On exagère un moment de souffrance qui du coup, devient irréel et engendre une distance.

- Développer la tare risible d’un personnage peut aider à établir cette distance. C’est à partir de cette faiblesse que le personnage perçoit le monde. Le caractère exagéré de son défaut (qui peu aussi être un don ou un talent) nous aide à conserver une certaine distance, tout en nous rassurant parce qu’il n’est pas parfait. (Cf le nez de Cyrano dans Cyrano de Bergerac, la crétinerie voire la maladresse d’Austin Power etc…). Le public s’identifie alors.

Le fait d’établir une distance comique ne suffit pas à créer une histoire comique satisfaisante.

- La nécessité de briser cette distance comique

En brisant cette distance comique, on crée une identification immédiate avec un personnage. On ressent sa souffrance, on s’identifie et on a envie qu’il réussisse, qu’il atteigne son but.

(Cf les premiers courts-métrages du temps de Griffith, mais aussi Chaplin et Keaton qui ont employé ce procédé double de l’identification comique, afin de permettre une identification du spectateur au personnage.)

Exemple : dans « Le mécano de la générale », Buster Keaton joue le rôle d’un ingénieur des chemins de fer du Sud, qui doit sauver son deuxième amour (un train) d’une bande de soldats de l’Union qui s’en sont emparés.

Cette histoire est sur la mode héroïque, mais Keaton demeure sans arrêt pince sans rire, ce qui permet au spectateur de ressentir ses émotions. Buster Ketaon place toujours son héros dans une situation extrême où il se doit d’être héroïque.

Charlie Chaplin, au contraire, maintient la distance comique par le choix des costumes et de ses bouffonneries, mais aussi par les ingéniosités de son personnage, un vagabond et un anti-héros absolu. De plus, il utilise le gros plan, qui permet d’être plus proche du personnage.

Ces deux approches, Keaton ou Chaplin, rompent la distance comique et nous permettent de rire, le temps d’un film.

Mais il existe d’autres techniques pour rompre la distance comique (CF Woody Allen dans « Annie Hall » ou la narration en voix-off de Bridget Jones quand elle confie ses secrets à son journal dans « Le journal de bridget Jones ») Ainsi, on s’identifie au personnage.

2. Effets de surprise et de suspense.

Thriller et comédie, bien que différents, reposent sur l’effet de surprise et de suspense.

Dans le thriller, la chute dramatique joue sur la peur et le suspense, dans la comédie sur le rire.

- Le suspense et l’inéluctabilité
Le suspense implique que le public s’attende à un événement nécessaire. Les spectateurs connaissent certains détails de l’intrigue que certains personnages ignorent. Ils éprouvent donc le caractère inéluctable de certains événements. (Cf Tootsie. Le spectateur sait que Dorothy est en fait Michael et que si on le découvre, il perdra son rôle de vedette de soap et donc son travail. Cet élément narratif devient alors dramatique et donc source de suspense. La révélation du déguisement deviendra alors un moment fort de comédie).

- La surprise consiste en un événement inattendu
La surprise se produit lorsqu’il arrive un événement dramatique auquel le public ne s’attendait pas.

Le suspense et la surprise peuvent être utilisés pour tromper les spectateurs afin qu’ils s’attendent à certaines chutes dramatiques qui n’auront pas lieu. Une fois inversées, elles produisent un effet de surprise d’où naîtra le rire.

(Cf le gag de la maison détruite dans « La maison démontable », court-métrage de Buster Keaton). Un élément de suspense peut et doit être établi au préalable. Ce peut être un objet ou un accessoire. (Cf Tchekhov « Si on utilise un révolver au premier acte, on a intérêt à l’utiliser avant la fin de la pièce »).

Exemple : dans « Charlie et la chocolaterie », Charlie ne trouve pas le ticket en or dans la première tablette de chocolat, ni dans la deuxième. Par contre, dans la troisième tablette qu’il achète, alors qu’il est trop tard – les 5 tickets en or ont été trouvés par des enfants et il n’a plus aucune chance de gagner -, il trouve quand même un ticket en or (en fait, le dernier enfant qui prétendait avoir trouvé le dernier ticket, a menti).

Le suspense et la surprise nous permettent de mieux comprendre le mécanisme de toute plaisanterie et de la comédie.

On distingue deux moments dans une plaisanterie :

- L’amorce.
- La chute dramatique ou comique.

Le fait d’incorporer des effets de suspense et de surprise, nous permet de voir ces deux moments sous un autre angle :

- A quoi le public s’attend-il ? A l’élément de suspense, inéluctable (amorce)
- Que se passe-t-il ? La surprise, l’inattendu et l’incongru (la chute dramatique)

CF le gag dans « La maison démontable » de Buster Keaton.

Première partie du gag :
A quoi s’attend-on ? Le train va détruire la maison.
Que se passe-t-il ? Le train évite la maison.

Deuxième partie du gag :
A quoi s’attend-on ? Buster et sa femme ont sauvé la maison. Il suffit de la déplacer hors des rails.

Que se passe-t-il ? Un deuxième train auquel on ne s’attendait pas traverse la maison.

Mais afin que la plaisanterie fonctionne, il faut établir un 3ème élément : ce que le public sait. Ici, le gag marche parce que le public ignore qu’il y a une deuxième voie ferrée, mais surtout parce que Keaton et le public ignorent qu’il y a un deuxième train. C’est un gag très physique, gags qui marchent généralement bien.

Cf, le célèbre gag des « Aventuriers de l’arche perdue ».
Indiana se bat contre un Arabe géant, muni d’une épée. Indiana n’a qu’un fouet pour se défendre. Il réfléchit longuement (l’effet du temps est ici primordial), puis sort un pistolet et l’abat. Comme on n'avait pas vu le pistolet auparavant, l’effet de surprise est immense et provoque le rire.

Quoi qu’il en soit, il faut préparer les éléments du gag visuel au préalable. Idem pour les plaisanteries verbales.

En comédie, on travaille souvent avec le mensonge (on trompe le spectateur), il faut être capable d’évaluer ce que le public sait et ce qu’on doit lui dire (montrer) au préalable, afin d’établir de façon efficace la dimension comique. Cela donnera de l’ampleur à la chute comique.

Illustrons notre propos en utilisant une blague d’enfants.

Question : Quelle heure est-il quand un éléphant s’assoit sur la barrière ?
Réponse : C’est l’heure d’en acheter une autre.

A quoi s’attend-on ? On s’attend à ce que la personne donne une heure précise.

En fait, non : on apprend que l’éléphant détruit la barrière, ce qui est inattendu comme réponse. C’est une chute !

Le succès d’une plaisanterie ou d’un gag dépend de ce que le public sait et dans cet exemple précis, c’est pourquoi cette plaisanterie marche si bien.

De plus, la réponse est accessible pour les enfants.

- La règle ternaire magique : anticipation et incongruité.
Il s’agit d’une série d’événements, d’actions, de réactions ou de phrases de dialogues répétées trois fois.

Les première et deuxième fois, on voit le même événement. Mais la troisième fois nous révèle la chute dramatique : un renversement ou un effet de surprise.

Le premier moment de ce rythme ternaire comique sert à établir l’élément dramatique : une action, une phrase de dialogue etc…

La deuxième fois, nous voyons le même événement ou phrase, ce qui établit un schéma récurrent. La répétition détermine une attente.

La troisième fois, le public s’attend à revoir ce même événement, ou à entendre la même phrase, mais l’auteur fournit un élément inattendu, ce qui crée un effet de surprise. On établit une logique et on la désamorce.

Exemple : « Quatre mariages et un enterrement » : le réveil qui sonne chaque début de matinée où le héros se rend à un mariage et où il est témoin. La troisième fois, c’est lui qui se marie.
(Cf jeux d’enfants avec le mouchoir.)

Exemples :

- Le gag récurrent
On utilise de nombreuses répétitions d’événements, ou de comportements (Cf chez Chaplin, ou dans « un poisson nommé Wanda » (le chien de la petite vieille qui se fait sans cesse tuer) ou encore même dans « La panthère rose » ou encore dans « Snatch »

- La cerise
C’est la ponctuation finale d’une plaisanterie. Au cours d’un dialogue, d’un échange verbal, la cerise c’est le dernier mot ou le gag ultime.
Cela peut aussi être la ponctuation d’un gag physique.

Cf dans « La maison démontable », Buster Keaton, en voyant les dégâts causés par le train, pose un panneau à vendre sur les débris de sa maison, mais surtout (cerise), il laisse les instructions pour la reconstruire.

Dans « Madame Doubtfire » ou dans « Tootsie », une action visuelle parachève l’échange verbal. Michael Dorsey, qui a du mal à croire que son agent ne lui trouve pas de travail, termine un entretien avec lui par un « Ah vraiment ? » plein de défi.

La cerise se produit dans la scène suivante. C’est une cerise visuelle. Michael Dorsey arpente les rues encombrées de New-York, habillé en Dorothy Michaels, et « elle » se rend à une audition.

Pour ceux qui veulent s'essayer à ce genre, voilà un petit Exercice sympa à faire :

- Créez une scène, avec une situation comique utilisant le procédé de la règle ternaire, soit par le procédé de la répétition classique par le gag récurrent, puis par la cerise.

... La suite au prochain épisode :)
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... Suite
  • LES PRINCIPES DU RIRE
Il n’existe pas vraiment de règles pour écrire une comédie.

C’est en fait une forme de révolte, une manière de briser les règles et les lois. Ce sont avant tout des effets de surprise qui provoquent le rire.

Afin de déterminer ces principes quasi universels, nous nous appuierons sur des comédies connues, voire classiques : « Certains l’aiment chaud » scénario et film de Billy Wilder, « Shrek » scénario de Ted Elliot, Terry Rossio, Joe Stillman et Roger S.H Schulmann et « The big Lebowski » des frères Cohen.


LA COMEDIE EST CONFLIT ET COLLISION.

Ecrire une comédie ce n’est pas enchaîner des scènes drôles, ce qui serait très simple. En fait, les bases de la comédie se trouvent, comme pour la comédie dramatique, dans le conflit. Pas de comédie sans conflit ! Les plus grands moments de rire viennent souvent des scènes d’affrontement. (Cf « Le père Noël est une ordure », « La course aux jouets », « l’emmerdeur », « la chèvre » etc…) où le protagoniste et son antagoniste, entrent en collision, s’affrontent de par leurs obsessions, ou leurs actions, complètement antagonistes.


1.Le conflit :

Qu’est-ce qu’un conflit ? L’un des personnages désire fortement quelque chose et il rencontre des forces adverses dans sa quête. (CF « The big Lebowski » etc…). Deux personnes poursuivent le même but.


- Le conflit central est en général défini par un problème qu’il faut résoudre.

Il faut très vite identifier ce problème, dès le début du film, dès l’exposition, c’est-à-dire dans le premier acte.

Le problème peut être défini en tant que but. Ce but a une certaine importance et le personnage veut l’atteindre à tout prix. Ou bien c’est un problème à résoudre et il faudra faire face à des obstacles et des difficultés pour le résoudre.

Résoudre le problème central aide à définir le conflit dramatique.

Problème principal dans « The big Lebowski » : récupérer un tapis et retrouver la femme de Lebowski.
« Shrek » : récupérer son marais.
« Certains l’aiment chaud » : échapper à la mafia.


Il existe plusieurs types de problèmes, plusieurs niveaux de problèmes.

- Le problème central est physique (externe) ou émotionnel (interne)

Quand le problème central est physique, le but est physique, l’action à accomplir est physique. Le but est concret, d’ordre physique (Cf « Shrek » ou « The big Lebowski »).

Le but émotionnel ou interne est intime, intérieur, personnel, en nous. (Exemple : l’amour, être reconnu, accepté, l’estime de soi etc…) est obtenu par un effort sur lui-même du héros, un travail, une remise en question. (Récits de rédemption etc…)

!! Souvent, dans les bonnes comédies, on trouve ces deux types de problèmes.

On aura alors une comédie plus ou moins simple ou complexe.

- Une comédie est simple ou complexe.

Que la comédie soit simple ou complexe, le problème doit être exposé dès le départ. Ensuite, il est susceptible d’évoluer ou pas en fonction des forces mises en jeu.

Dans une histoire simple, le problème central est abordé tout au long du film.

Evidemment, il peut être complété ou compliqué par une intrigue secondaire (Cf « Certains l’aiment chaud » ou l’histoire d’amour parasite le but principal : échapper à la pègre…)

Dans une histoire complexe, le problème central est établi dès le départ, mais au cours de l’histoire surgit une question plus profonde qui se retrouve au premier plan. (CF « Shrek ». Il cherche à récupérer son Marais, mais tombe amoureux de Fiona, ce qui lui donne envie de lutter pour son amour…).

- Le problème central détermine l’action centrale et la question dramatique centrale.

Le problème central aide à définir la colonne vertébrale de l’histoire et la question dramatique centrale que le public va se poser tout au long du film.

Mais la question dramatique centrale peut évoluer ou changer durant le cours de l’histoire.

Dans « Shrek », « Certains l’aiment chaud » ou « The big Lebowski », la question reste la même jusqu’à la fin du premier acte.

- Le problème central définit aussi le monde spécifique de l’histoire (l’univers dans lequel il se déroule).

Chaque histoire propose un monde extraordinaire (pas ordinaire pour le protagoniste, particulier) physique ou émotionnel. En cherchant à résoudre son problème, le héros va entrer dans ce monde, le monde spécifique à l’histoire et le découvrir.

(Dans « certains l’aiment chaud », c’est l’univers d’un orchestre de femmes et des femmes en général que Joe et Perry vont découvrir en voulant échapper à la pègre. Idem dans « The bog Lebowski ». The Dude, en cherchant à retrouver Bonnie, la femme de Lebowski, découvre l’univers du capitalisme, de la manipulation, de l’argent, de l’artifice etc…). Il s’agit d’un monde physique et visuel très particulier.

Certaines histoires nous font pénétrer dans un monde émotionnel spécifique.

(CF « Crash » de D. Cronenberg. « Quand Harry rencontre Sally »…).
Ces histoires traitent souvent du développement personnel du personnage ou d’une guérison.

!! Avoir un personnage et un objectif principal, une question dramatique principale ne suffisent pas à déterminer le conflit central de l’histoire.

Il faut un obstacle au héros, quelque chose qui se dresse sur sa route. (Elia Kazan : « Un drame, c’est deux chiens qui se battent pour le même os »). Il faut un conflit !

- Sans conflit, pas d’histoire.

Sans conflit et donc sans obstacles, pas d’histoire et donc pas de drame, pas de tension. Nous savons que le héros va réussir, alors pourquoi est-ce qu’on devrait s’intéresser à tout ça ?

De plus, dans une comédie, comme dans toute histoire, le conflit permet de tester la conviction et la motivation du personnage.

Cf dans « La course au trésor », le personnage d’Arnold Schwarzeneger, se bat contre un autre père de famille, qui comme lui, veut acheter pour son fils le dernier super robot restant dans la ville. Il échoue d’abord, se fait doubler, mais poursuit sa quête. Plus il devient difficile d’obtenir le robot et plus l’autre père de famille (son antagoniste) s’approche de son but, et plus il met les bouchées doubles.

- Le conflit permet de révéler le caractère du personnage.

C’est d’autant plus important dans les comédies que les drames où les actions des personnages doivent faire rire, être inattendues, surprenantes, voire subversives.

Les réactions engendrées par le conflit sont grossies, souvent exagérées.

Le conflit permet alors de mettre en valeur les personnages véritablement comiques.

(Cf « Certains l’aiment chaud », quand Daphné / Jerry annonce à Osgood qu’il ne peut l’épouser parce qu’il est un homme et que celui-ci lui répond que ce n’est pas un problème etc…).


- Les différentes ( les 4) catégories de conflit :


1.Les conflits intérieurs : l’homme contre lui-même.
Ces conflits naissent de nos doutes, peurs, convictions, ego surdimensionné, défauts émotionnels (peur d’agir etc…). Ils nous empêchent de prendre des décisions, d’agir.

Mais ce peut aussi être 1 désavantage comique qui devient obstacle majeur (Cf le doute et l’angoisse d’écrire du héros et donc de l’échec dans « Adaptation »).

Les conflits intérieurs sont très riches d’un point de vue scénaristique, car porteurs d’évolution d’un point de vue des personnages.

Mais ils doivent être visuels. On doit visualiser cette lutte intérieure.

(Cf dans « Adaptation », Nicolas Cage sue abondamment dès qu’on lui parle de son scénario, qui malheureusement n’avance pas…).

2. Les conflits interpersonnels : l’homme contre quelqu’un d’autre.
C’est le conflit le plus courant. Toutes les histoires en ont besoin. 1 personnage veut que quelqu’un d’autre lui cède ou fasse quelque chose.

3. Les conflits global : l’homme contre son monde.
- contre la société (loi, religion, armée, police etc…)
- en conflit avec une situation donnée (un lieu), ou avec les forces de la nature (ouragan etc…).
- La situation et l’environnement (un personnage peut se battre contre son environnement, contre un lieu ou un espace quotidien, contre des objets…)

4. Le conflit cosmique : l’homme contre le cosmos.
- Dieu, le diable, le destin, le temps etc… (Cf « Un jour sans fin » où le héros lutte contre un jour qui se répète sans arrêt).

Quels sont les différents conflits identifiables dans « Shrek » ?

* Le conflit intérieur : le solitude de Shrek
* Les conflits interpersonnels : Shrek contre Donkey, la princesse Fiona et Donkey contre le dragon.
* Les conflits globaux : Shrek contre les créatures du Marais, contre Lord Fairbank etc… Donkey contre la caverne du dragon.
* Le conflit cosmique : la malédiction de Fiona.

En évaluant les différents niveaux de conflits, vous pourrez les enrichir afin de créer des situations comiques, de les optimiser et par conséquent de rendre vos personnages comiques (de par leurs réactions etc...).

Les différents niveaux de conflits peuvent s’interpénétrer, interagir, se compléter.

Un conflit interne peut déboucher sur un conflit interpersonnel etc…
Mais attention de ne pas accumuler trop de conflits et de tuer ou d’embourber l’histoire.

Dans la plupart des comédies romantiques, on se concentre sur les conflits internes et interpersonnels.


2. La collision en comédie.

- Le pouvoir comique de la collision.

Le rire surgit de la collision comique de deux idées très différentes qui aboutissent à une chute comique ou un élément incongru. La collision joue sur le contraste.

Comment créer un contraste ?

En mettant un personnage hors de son contexte (hors bocal) et en le confrontant à un milieu, un univers qu’il ne connaît pas, on crée une collision.

(Cf « Shrek » qui doit sauver la princesse alors qu’il n’a rien d’un prince charmant, mais est un ogre hideux…) La collision dans « Shrek » = collision entre l’ogre et l’image du prince héroïque.

La collision peut concerner les personnages et les objectifs.

- La collision des personnages.

!! C’est un des aspects importants, voire essentiels d’une comédie.

La collision des personnages crée un contraste, un espace comique : l’espace de collision comique.

Le contraste vient de :
- de traits de caractères, de développements de motivations et d’une perspective comique individuelle : le point de vue du personnage sur le monde.

Cf la collision des mondes des deux familles, bourgeoise et prolétaire, dans « La vie est un long fleuve tranquille » etc…

Dans les comédies romantiques, le potentiel de collision = contraste entre les deux amants potentiels. ( Cf « Quand Harry rencontre Sally »)…

- La collision des buts, des désirs et des besoins.

La collision peut être définie par le contraste des buts, désirs etc…

Elle engendrera en tous les cas, des situations comiques (Cf Lord Farquard a besoin d’épouser Fiona, pour devenir un Lord légitime, alors que Shrek, lui, est tout simplement amoureux de Fiona…) La collision peut être définie par ce contraste entre buts, désirs etc…

- Un personnage peut rechercher un but intérieur qui menace le but extérieur.

La collision peut se dérouler à l’intérieur d’un personnage. Les buts et désirs internes entrent alors en collision avec des buts physiques externes (du monde extérieur.)

CF « Certains l’aiment chaud ». Joe et Ferry s’efforcent de fuir la pègre (et donc de rester déguisés en femmes), mais le désir égoïste de Joe de séduire Sugar et donc d’ôter son costume, menace leur quête.

!! Le conflit central de l’histoire, les objectifs et les mondes ordinaires facilitent la collision et les chutes dramatiques comiques, mais on peut aussi construire des conflits et collisions avec des intrigues secondaires efficaces. Elles contribuent aussi à compliquer le voyage comique du héros.

Comment ?
En les tissant et les structurant.

Par ex par : Les effets boules de neige.

Qu’est-ce que l’effet boule de neige ?

Afin de surmonter les obstacles et les conflits, le personnage augmente les enjeux et les risques, ce qui lui nuit. Il se produit alors un effet boule de neige.

Exemple typique : le mensonge.

Un personnage ment pour surmonter un obstacle, mais empire sa situation et est de plus en plus obligé de mentir (cf « Tootsie » et « certains l’aiment chaud » + Madame « Doubtfire » ; C’est typique des récits de travestissements.

Mais le héros peut aussi se débarrasser des conflits.

Comment ?
Le héros perd ou sacrifie des éléments de sa vie jusqu’à ce garder que ce qui est le plus important pour lui. (Cf « Shreck » : il quitte son Marais et peu à peu comprend ce qu’il y a d’essentiel pour lui, c’est-à-dire tout ce contre quoi il avait lutté jusqu’à présent : l’amour et l’amitié. C’est aussi le cas dans « Pour le meilleur et pour le pire »)

- Les conflits épisodiques.
C’est une série, une séquence de conflits qui doivent être surmontés par le héros afin d’atteindre son but. Mais ils n’ont pas forcément de liens entre eux, de cohérence. Le personnage surmonte ce conflit épisodique, puis avance. Cela l’aide à se propulser dans sa quête. Ce conflit n’a en général pas de conséquences sur la suite des événements. Ils ne complexifient pas le conflit central.

(CF : les roads movies comiques (« Flirter avec les embrouilles », « O Brother »…).

  • FIN
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