Michael Mann

[Théoden]

S'il y a beaucoup de cinéastes que j'admire, Michael Mann a une dimension toute particulière pour moi.



Sa filmographie n'étant pas énorme, je peux la citer ici intégralement :

Le solitaire (The thief) - 1981
La forteresse noire (The keep) - 1983
Sixième sens (Manhunter) - 1986
Le dernier des Mohicans (Last of the Mohicans) - 1992
Heat - 1995
Révélations (The insider) - 1999
Ali - 2001
Collateral - 2004

En dehors de cela, il a aussi écrit, réalisé et produit des épisodes de séries (notamment pour Deux flics à Miami), ainsi que des téléfilms.

Donc, pour moi, Michael Mann est un surdoué de l'image, de la direction d'acteurs, du montage et du récit. Il est capable de faire un grand film avec n'importe quel type de sujet. Il suffit de voir sa filmo : les genres sont pour le moins variés. Dans ses trois premiers films, on pouvait déjà se rendre compte de son talent. Mais je pense qu'il a atteint la plénitude de son art avec Le dernier des Mohicans. A partir de ce film, et pour tout ce qu'il a réalisé depuis au cinéma, on a à chaque fois des cadrages parfaits, un scénario millimétré, un sens du suspense implacable. Les acteurs ne sont jamais mauvais chez Michael Mann. Quant à la ville de Los Angeles, il n'a pas son pareil pour la filmer (un peu comme Martin Scorsese avec New York). Bref, du grand art. Un standard de qualité exceptionnellement élevé. Des films où l'on découvre toujours quelque chose quand on les creuse. Une richesse psychologique toujours importante dans les personnages.
Mon préféré, c'est Le dernier des Mohicans. Une préférence dictée par mes goûts, car j'adore les grandes sagas romanesques sur fond historique. Mais cela ne m'empêche pas d'admirer la réalisation. Ainsi, l'avant-dernière scène, celle de la poursuite dans les falaises, est une leçon de cinéma.

[Smach34]

Merci d'avoir poster sur ce réalisateur qu'on avais carrement oublié..

C'est vrai que son travail est tres varié et pourtant toujours reussi...
Je n'est pas vu ses deux premiers film mais tout les autres reste des exemple a suivre autant pour la realisation que pour la mise en scene..

Chapeau a monsieur Mann

[Nathan]

Michael Mann est l'un des plus grand réalisateurs de notre époque, dépassant le pouvoir de Spielberg qui nous rabache toujours sa mise en scène pseudo-enfant "qui fait rêver." Michael Mann, lui, sait montrer ce qu'il faut. Il nous réalise un film documentaire sur les cigarettes dans Révélation. Pour ma part, le film que je préfère est de loin Heat. Le Dernier des Mohicans est aussi très très bien avec une BO des plus soignées mais le duel Pacino/de Niro, sous le contrôle de Mann est soutenu par Kilmer, Voight, Sizemore, ... donne au film une perfection rarement égalé. Ce n'est pas mon réalisateur favori mais j'aime beaucoup ce qu'il fait même si je n'ai pas vu ces deux premiers films et Ali.
Peace.

[Théoden]

Un aspect intéressant à propos de Révélations, c'est que c'est un film avec énormément de suspense, alors qu'il n'y a pourtant absolument pas d'action. Tout est dans l'intensité dramatique, le découpage, les acteurs et le scénario... Bref, dans la mise en scène. Et c'est là qu'on voit que Michael Mann est forcément un bonhomme talentueux.
Dans Collateral, la scène de fusillade dans la boîte de nuit est d'une grande classe. L'utilisation de la vidéo HD est aussi bien vue : cela donne toutes ces scènes faiblement éclairées, impossibles avec une pellicule classique. Et dans ce film, on voit Tom Cruise comme on ne l'avait jamais vu, dans un style assez proche de Robert Patrick dans Terminator 2. Quant à Jamie Foxx, je pense que je lui aurais donné l'oscar pour Collateral plus que pour Ray (où il est excellent, c'est vrai, mais c'est une performance plus évidente. Dans Collateral, c'est plus subtil, plus inattendu).
Je suis évidemment d'accord pour dire que Heat est un polar d'une classe phénoménale. Pendant la fameuse scène où Al Pacino et De Niro discutent dans le café, la tension est telle qu'on a l'impression que les flingues sont planqués sous les tables et vont ressortir à tout moment. J'adore aussi le plan sur le visage de Tom Sizemore, au début du film. C'est juste après le canardage des trois convoyeurs, quand l'équipe de Neil McCauley se retrouve dans un restau pour le "debriefing". Waingro esssaie de s'excuser, McCauley lui tape la tête sur la table et lui casse le nez. Derrière, sur une autre table, un type lève les yeux. Cherritto (Tom Sizemore) lui jette un regard de tueur (du genre : mêle-toi de ce qui te regarde). Un regard impressionnant, qui se passe de tout dialogue.
Dans Le dernier des Mohicans, l'arrivée des personnages au fort William Henry est aussi un grand moment. On voit d'abord les lueurs qui éclairent la nuit. On comprend ensuite que ce sont les salves d'artillerie des Français. Le travelling qui suit chemine au-dessus des tranchées françaises : la classe à l'état pur. Une autre scène mémorable, aussi, c'est celle de la colonne anglaise au milieu d'un chemin, qui entend les cris des Hurons cachés dans les bois tout autour... Grandiose.