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Décès de Pierre Gilles de Gennes, Prix Nobel de physique

Publié : 22 mai 2007, 22:44
par Baptiste
Pierre-Gilles de Gennes, lauréat du Prix Nobel de physique en 1991, est décédé à l'âge de 74 ans.

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Je me souviens de son apparition dans le film Les Palmes de Monsieur Schultz il y a dix ans... en hommage à Marie Curie.

Son équipe de recherches à la faculté d'Orsay a réalisé de grandes avancées sur les cristaux liquides à la jonction des années 1960-1970, sans se soucier de breveter ses découvertes. Ce dont Pierre-Gilles de Gennes s'est mordu les doigts plus tard, lorsque cette technologie s'est avérée rentable et que la recherche a commencé à connaître des difficultés de financement.

Professeur au Collège de France, à la chaire de physique de la matière condensée, il gardait donc toujours présent à l'esprit les applications pratiques que pouvaient avoir les recherches. "Dieu sait si je me plains que des tas d'universitaires travaillent sur des sujets qui, trop théoriques, n'intéressent pas l'industrie", confiait-il en janvier 2006. Pierre-Gilles de Gennes voulait que soit abattue la frontière séparant recherche fondamentale et recherche industrielle.

Elu à l'Académie des sciences en 1979, il reçoit deux ans plus tard la médaille d'or du CNRS. Lors de cette remise, ce scientifique qui n'avait pas la langue dans sa poche avait prononcé un discours contre le dogmatisme des études supérieures françaises. "Je crois que l'une des responsabilités essentielles qui incombe à notre génération de chercheurs consiste à persuader des équipes trop isolées ou trop ancrées dans des thèmes anciens de s'intéresser à des sujets nouveaux et de se réunir pour les attaquer", déclarait-il en 1990 dans une revue scientifique.

Il y a un peu plus d'un an, avec la même franchise, Pierre-Gilles de Gennes avait estimé que les risques présentés par le réacteur expérimental Iter n'avaient pas été bien pesés. Rappelant la fragilité des métaux supraconducteurs, il avait déclaré aux Echos: "Croire que des bobinages supraconducteurs servant à confiner le plasma, soumis à des flux de neutrons rapides comparables à une bombe H, auront la capacité de résister pendant toute la durée de vie d'un tel réacteur (dix à vingt ans) me paraît fou".
Source: matin.qc.ca

Ce sont toujours les meilleurs qui s'en vont...

Publié : 23 mai 2007, 00:57
par Virtualens
Triste nouvelle.

J'ai eu l'occasion de suivre une des ses conférences à Grenoble il y a deux ou trois ans. Il savait expliquer les choses les plus compliquées avec les mots les plus simples, et avec beaucoup d'humour.

On perd un grand homme.

Re: Ce sont toujours les meilleurs qui s'en vont...

Publié : 24 mai 2007, 01:01
par lou
Virtualens a écrit : Il savait expliquer les choses les plus compliquées avec les mots les plus simples, et avec beaucoup d'humour.

On perd un grand homme.
Il était resté simple et humain et pourtant c'était un génie.