Stanley Kubrick

[Nathan]

Stanley Kubrick

Issu d'une famille juive new-yorkaise, Stanley Kubrick grandit dans le Bronx. Son père, Jack, médecin de son état, se passionne pour la photographie, passion contagieuse qu'il transmet à son fils. Au point que ce dernier est engagé à 17 ans par le magazine Look, et en devient le plus jeune photographe-reporter. Quatre années plus tard il réalise à la suite d'un reportage photo sur le boxeur Walter Cartier son premier film, un court-métrage documentaire intitulé The Day of The Fight, et démissionne de son poste pour se consacrer à la réalisation.

Filmographie :
1951 : Day of the Fight (court métrage)
1952 : Flying Padre (court métrage)
1953 : Fear and Desire
1955 : Killer's Kiss (le baiser du tueur)
1956 : The Killing (L'ultime razzia)
1958 : Path of Glory (Les sentiers de la gloire) avec Kirk Douglas
1960 : Spartacus avec Kirk Douglas, Laurence Olivier, Charles Laughton, Tony Curtis... (première séquence réalisée par Anthony Mann)
1962 : Lolita avec James Mason, Sue Lyon, Shelley Winters, Peter Sellers...
1964 : Dr Strangelove (Docteur Folamaour) avec Peter Sellers
1968 : 2001 : A Space Odyssey (2001 : l'Odyssée de l'Espace)
1971 : A Clockwork Orange (Orange mécanique) d'après Anthony Burgess
1975 : Barry Lyndon
1980 : Shining avec Jack Nicholson et Shelley Duval
1987 : Full Metal Jacket
1999 : Eyes Wide Shut

Un très grand réalisateur. Réalisateur de haut niveau, qui touche à tout les genres sans exceptions (péplupm, guerre, horreur, science-fiction, drame, film noir, comédie, film d'époque, ...) et qui réalisent des chef d'oeuvres. Tous ses films sont à voir, tous ses films sont une leçon de cinéma (ouverture d'Orange Mécanique, plan à la steady cam de Eyes Wide shut et Shining, ...). Ses musiques sont géniales.
Que pensez-vous de lui ?

[Baptiste]

Merci Nathan, on a enfin Kubrick sur le forum ! Ca va faire plaisir à Mazo tout ça...

Pour ma part j'ai vu tout ses films, ça veut tout dire, je suis en admiration sur le fait qu'il est réussi en si peu de films à toucher à tous les genres de la science fiction en passant par le peplum, le film de gangsters, le drame, le film historique, le film d'angoisse, le film de guerre, le film noir, le film d'espionnage-comédie...

Vous retrouverez les titres sans problèmes...

Baptiste

[Nathan]

A noter aussi que la séquence d'ouverture de Spartacus a été réalisé par Anthony Mann (à ne pas confondre avec Michael Mann, comme je l'ai souvent fait le jour de mon oral du bac... ), un très grand réalisateur de Western qui a été renvoyé par la production...

[Thierry]

Moi je suis un admirateur inconditionnel de Kubrick. Je crois qu'au sens artistique, on peut le considérer comme un des fondateurs du 7ème art, au même rang que Chaplin et quelques autres...

Un de ses films que j'ai eu récemment l'occasion de voir est Lolita. Au départ, j'avais une crainte à propos du sujet et je supposais le film ennuyeux, lissé par le classicisme de l'époque. Et puis j'ai découvert un film passionnant, envoûtant et souvent drôle, interprété sublimement par une pléiade d'acteurs dirigés à la perfection. Comme chacun des films de S.K, celui-ci fait école...notamment sur la direction d'acteurs. La scène ou James Mason découvre pour la première fois Dolores (Lolita) est époustouflante. On se demande combien de fois Kubrick l'a fait répéter jusqu'à obtenir cette lueur dans le regard J. Mason qui sera l'évènement déclencheur du film.

Et ça, c'est un des secrets de Kubrick... si on y regarde de plus près, la beauté plastique de ses films n'est rien en regard de l'intelligence de sa mise en scène, théâtrale certes, mais qui donnait aux acteurs une présence hors du commun.

Cet acharnement à obtenir jusqu'à l'épuisement le meilleur des comédiens, on le retrouve par exemple dans cette scène de Docteur Folamour où Sterling Hayden disjoncte complètement et annonce à Peter Sellers la "solution finale".
Un autre exemple de la maîtrise du jeu des acteurs est cette scène sublime de Barry Lyndon, une scène muette ou Ryan O'Neal et Marisa Berenson flirtent par un simple échange de regards autour d'une table de jeu et sous les yeux du valet qui n'ose comprendre.

Mais je préfère m'arrêter là car je suis intarissable sur le sujet, probablement trop passionné, et j'aimerais plutôt lire l'avis d'autres membres.

Thierry

[Mazo]

Ca va faire plaisir à Mazo tout ça...

Chouette, j'ai déjà ma petite réputation de fan de Kubrick (et pourtant j'en connais beaucoup moins que vous sur lui !)

Je crois que je n'ai pas grand chose à ajouter, le principal a déjà été dit. En tout cas, c'est sur qu'il est pour moi un des plus grands, grâce à sa façon de filmer, sa mise en scène, ses idées, ses choix d'acteurs, ses choix de musiques, etc... (Là, un smiley coeur m'aurait bien arrangé.. ^^)
Ce mec a changé ma vie en 2h16, c'est vous dire..
Un génie du 7eme art, à qui je tire mon chapeau très très bas (même s'il n'est plus là pour le voir..)

[lynch17]

je n'ai pas tout vu, mais je crois avoir l'essentiel ou presque :

• Les sentiers de la Gloire : quand je l'ai vu je me suis dit "un film de guerre comme les autres"... ça ne m'a pas vraiment marqué...
• Spartacus : grande épopée, belle réalisation, mais rien d'exceptionnel... à part la prestation de Kirk Douglas
• Lolita : ce film est différent. il ose, il n'a pas peur de choquer.
• 2001 : l'Odyssée de l'Espace : m'a surtout donné à réflechir... sublime visuellement
• Orange mécanique : le sommet de sa carrière à mon avis. percutant, virtuose, marquant... vraiment génial
• Barry Lyndon : je n'ai rien trouvé de spécial dans ce film. bien sur le moment, mais ne m'a pas marqué
• Full Metal Jacket : celui-là m'a nettement plus marqué. la première partie est génialissime
• Eyes Wide Shut: grosse grosse déception pour ce dernier film. je l'ai trouvé plat.

Kubrick reste une légende mais perso je considère que seuls 3 ou 4 de ses films ont pu fonder cette légende. les autres sont de bons films, mais ne me sont pas restés longtemps dans l'esprit.

[Thierry]

Quand tu dis "un film de guerre comme les autres", Lynch17 (à propos des Sentiers de la Gloire), je me demande si tu n'es pas passé un peu à côté du sujet. Le film est quand même une dénonciation extrême de la guerre, et probablement une des oeuvres les plus antimilitaristes qui soient.

Si on résume l'histoire (basée sur des faits réels), des généraux envoient à l'abattoir des centaines d'hommes pour un symbolique petit bout de terre et quelques hypothétiques médailles. Furieux de la défaite, ils rejettent la responsabilité de leur échec sur la prétendue lâcheté de leurs troupes et sacrifient une poignée de soldats en représailles.

Le film est très méthodique, presque documentaire et c’est peut être cette froideur qui t’a donné, Lynch17, cette impression de banalité. Et pourtant (et pour cause), on est très loin des standards de l’époque, des films patriotiques et hollywoodiens à souhait comme "Le Jour le plus long" qui sortira quelques années plus tard.

"Les Sentiers...", c’est aussi une reconstitution très précise de la 1ère guerre mondiale et certaines scènes dégagent une extraordinaire puissance visuelle comme ce fabuleux travelling dans les tranchées avant l’assaut.

Il faut savoir également que le film a été interdit en France plus d’une quinzaine d'années, ce qui est assez déconcertant dans un pays "démocratique" et qui prouve en tout cas que son discours est loin d’être banal.

Je mentionnerais aussi cette terrible citation que le colonel Dax (Kirk Douglas) évoque à son supérieur pour résumer sa pensée :
"Le patriotisme est le dernier refuge des crapules."

Pour en revenir à l'auteur, je dirais que que S.K est un des réalisateurs les moins accessibles et qu'il peut paraître hermétique ou superficiel pour une grande majorité de spectateurs, passionnés ou non.

Ca peut paraître un peu prétentieux mais je crois qu'il faut volontairement adhérer à son style pour comprendre son oeuvre. La preuve c'est que Lynch17 trouve "Eyes Wide Shut" plat alors qu'au contraire, pour tous les fanas de Kubrick, EWS est probablement son film le plus ludique (quel pied j'ai pris avec la scène de la cérémonie).

En tout cas si il y a bien une chose que personne ne peut reprocher à Stanley Kubrick, c'est d'avoir fait la moindre concession.

Thierry