Je trouve aussi que la question est mal posée : de quel point de vue se situe-t-on ?
Si l'on considère que l'efficacité de la censure se mesure par le fait que des films ne sont regardés que par le public pour lequel le visa de censure a prévu qu'il devait l'être, alors cela renvoie directement à la responsabilité des exploitants de salles, des loueurs de DVD, et plus simplement aux parents.
La censure est faite pour interdire l'accès d'un film à un public. En salle, si un film est interdit aux moins de 16 ans, un jeune de 15ans ne peux y avoir accès, c'est un fait. Ce n'est pas une information destinée au public, c'est une interdiction pour la salle de lui donner accès au film. Que beaucoup arrivent à voir le film en dépit de cela est une autre histoire : c'est soit le laxisme de la salle qui joue, soit bien d'autres facteurs, quoiqu'il en soit, cela rend la salle passible d'une amande : les parents peuvent porter plainte. Est-ce que l'efficacité de la censure se résume à l'efficacité du filtrage des salles ? Dans ce cas, la réponse pour moi est non.
Pour ce qui est de l'usage privé des films (location, film qui passe simplement à la télévision), les logos de censures servent à informer les parents de l'interdiction qui est faite pour tel public. Libre aux parents de faire prévaloir leur propre avis sur tel ou tel film (dans certaines limites toutefois, je pense à la pornographie bien évidément). Est-ce que l'efficacité de la censure se résume à l'efficacité du contrôle parental ? La réponse est également non.
Pour ce qui est de la production du film, l'avis de la commission de censure est relativement important car il entre en compte dans l'économie du film. En effet, un film qui se dit familial doit poivoir être regardé par toute la famille. Un avis d'interdiction viendrait donc faire fléchir les recettes du film. Je pense à l'avant dernier Harry Potter, qui n'avait pas été interdit, mais qui avait juste eut un avertissement. Que se serait-il passé en cas d'interdiction aux moins de 12 ans ? Le producteur aurait poussé le réa à remonter le film (voire ne lui aurait pas demandé son avis du tout). On entre alors dans un équilibre "impératifs économiques / respect de l'intégrité de l'oeuvre", autrement dit : payer ou couper. Est-ce que l'efficacité de la censure réside dans le poids qu'elle peux peser dans la balance économique ? Peut être bien, oui.
Pour ce qui est de baise-moi, je ne suis pas d'accord avec Yuhira : une classification X est pour un film une condamnation à mort : Taxation de la TVA à 33% au lieu de 19.6%, interdiction de toucher des aides, interdiction d'être diffusé sur une chaine hertzienne, interdiction d'exploitation dans le circuit classique (bien que suite à baise moi, ce dernier point ait été changé). Quoiqu'il en soit, je ne suis pas sûr que l'effet de curiosité induit par le battage médiatique ait rendu ce film rentable... à vérifier.
un petit lien que j'ai trouvé interessant
http://infos.samizdat.net/article73.html