Alors déjà, pour relativiser les choses, comme je vous l'ai dit, je suis pris pour la formation continue au scénario et non pour la formation initiale. C'est à dire que je ne vais pas faire 3 ans d'école, mais seulement 12 mois. Vous avez pu voir dans mon profil qui accompagne mes messages que je suis déjà un vieux con de 30 ans. Et pour faire la F.I. de la Fémis, il faut impérativement avoir moins de 27 ans.
Sinon grosso modo le concours pour rentrer à la F.C. est pareil. Le dossier de présélection étant quand même largement plus light. Il fallait présenter deux synopsis de long-métrage que nous aimerions développer dans le cadre de l'atelier, une lettre de motivation et le CV. Rien d'insurmontable si on a deux histoires intéressantes et une bonne lettre.
Une fois présélectionné, il y a eu l'épreuve sur table de 6h30, où, sur un sujet imposé, qui laisse une large part à l'imagination, vous verrez quand je le donnerai, on a dû écrire, et à la main (sans ordi et sans dico

), un synopsis et une scène dialoguée. Autant vous dire que là je me suis senti un peu mal à l'aise car ça fait des années que je ne sais plus ce qu'est un stylo. Le sujet comportait 3 mots : Odeur, carte routière, rideau... mots, objets et sensations qui devaient évidemment être utilisés dans le synopsis.
Et si on a la chance d'être admissible suite à l'épreuve sur table, comme ils le disent, vient le grand oral. Alors là, c’est pareil. Je suis un peux rodé aux oraux que j’ai toujours lamentablement échoué, mais je me disais qu’avec mes malheureuses expériences je pourrais m’en tirer. Jusqu’à ce que des élèves de la Fémis que je connais m’ont expliqué comment ça se passait… ils me disaient pratiquement tous que c’était l’horreur, que tu te faisais rentrer dedans, qu’ils te mettaient en charpie, qu’ils te poussaient dans tes derniers retranchements, que beaucoup ressortaient en pleurant et s’étaient même plaint de la véhémence du jury …. Arghhhh … heureusement, il y en a un qui m’a avoué n’avoir pas trouvé cela terrible et que pour lui ça c’était très bien passé… sur cette petite lueur d’espoir je me suis rendu à l’oral, rue Francoeur en étant à peu près serein. Alors que j’attendais mon tour, j’ai vu le candidat qui me précédait sortir. Il avait la tête basse, le teint livide, le regard perdu dans le vide et le vague à l’âme… pour peu j’ai cru qu’il allait se jeter sous les roues de la première voiture qui passe.
Vient mon tour. Dans le jury il y avait 5 personnes. Les deux scénaristes qui s’occupent des ateliers, un producteur, le directeur de l’atelier scénario et une autre personne qui s’occupe de la F.C…. un copain qui était passé la veille m’avait dit quelle personne était sympa et laquelle était une peau de vache… ben autant vous dire que pour moi ce n’était pas pareil. Celle de qui j’attendais les premiers piques s’est montrée intéressée, même si elle m’a un peu bousculé. Celle de qui j’attendais plus de sourire a été une véritable tortionnaire… que des méchancetés, des piques, pas un sourire et des coups de bâtons. J’ai principalement conversé avec ma future directrice d’atelier et le producteur. On a uniquement parlé de ce que je voulais développer dans le cadre de la formation et pourquoi… quelles étaient mes intentions au travers de ces deux histoires… bien sur ils ont testé mes motivations, mes connaissances, mes prédispositions à participé à l’atelier dans le sens où pour une fois je n’ai pas fait l’autiste et écouté leurs critiques

. Par contre ils ne m’ont strictement pas parlé du sujet sur table et tant mieux car honnêtement je ne trouve vraiment pas terrible ce que j’avais produit et me demande encore comment ils ont pu me sélectionner sur cette épreuve. Où alors ce qu’on fait les autres était encore pire… brefff
Finalement ça c’est plutôt bien passé et suis ressorti avec le sourire… en sachant déjà avec qui je serais comme directrice d’atelier si j’étais pris… et je ne me suis pas trompé. Finalement contrairement à 80% des candidats je n’ai pas trouvé l’oral si terrible… c’est un oral quoi… il faut s’attendre à se faire rentrer un peu dedans, mais après tout c’est normal, ils ne sont pas là pour te lécher les bottes. Si jamais l’un d’entre vous passe l’oral de la Fémis, pour n’importe quelle filière, ou un tout autre oral dans le milieu, allez-y détendu en sachant qu’ils vont vous tester. Et surtout ne paraissez pas fermé d’esprit en refusant les critiques, au contraire, écoutez-les. Puis n’ayez pas peur de vous découvrir en leur expliquant qui vous êtes, quel est votre passé, vos bonnes expériences et vos mauvaises… le cinéma comme tous les arts, demande à ses auteurs de se « mettre à poil » devant un public. Tu partages tes idées et tes connaissances avec les autres. Puis surtout ayez l’air d'être confiant aussi. Je suis persuadé que ça aide à les calmer s’ils voient qu’ils ont du mal à te déstabiliser.
Sinon je n’ai pas vraiment de chiffres. Je sais qu’à l’épreuve écrite ont été plus ou moins 70. A l’oral 33 et ils en ont gardé 14. Par contre, je ne sais pas combien il y avait de candidat au départ… peut-être plus d’une centaine… si j’ai le chiffre un jour je vous le donnerais.