Apparences dans un monde nouveau

Le Scénario et ses ficelles. La Dramaturgie, le synopsis, le pitch...
Nathan
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Message par Nathan »

Allez, si ça intéresse quelqu'un, voici la suite !




13 : EXT./RIVE D’UN FLEUVE/TOMBEE DE LA NUIT.

La mère arrive près du garçon et du vieil homme. Elle porte toujours sa longue nuisette et est toujours pieds nus.

MERE
Excusez-moi, je cherche mon fils !

Le vieil homme se tourne vers elle.

VIEIL HOMME
Moi, j’vois peu d’monde ici ! Et lui, il est là depuis trop peu d’temps pour voir qui qu’ce soit.

La mère ralentie son allure. Elle observe le Vieil homme qui regarde de nouveau l’horizon. Elle est intriguée par ce personnage qui boit une gorgée. Elle fronce les sourcils.

MERE (Tentant une approche)
Il a six ans. Il a disparu cette nuit.

GARCON (En regardant le rivage)
C’est l’ogre.

MERE
Où vit-il ?

Le garçon ricane.

VIEIL HOMME
Si le peuple savait, j’crois qu’on l’aurait tué… vous savez, les forces de l’ordre.

Un silence. La mère les regarde observer le fleuve disparaître dans un méandre. Elle sort d’un coup de son rêve et devient furieuse.

MERE (Furieuse)
Mais vous faites quoi là ? Je vous parle de mon fils disparu et vous, vous…

GARCON
On observe… Quoi ? Je sais pas, mais j’observe.

MERE (Au vieil homme)
Vous êtes marin ?

Le vieil homme se retourne.

VIEIL HOMME
J’en ai l’air ?

MERE
Bah oui.

Le vieil homme sort une bière de son sac. Il l’ouvre, elle mousse. Il se lève et avance vers la mère. Le garçon, lui, prend deux bières. Il se lève et s’approche du petit groupe. Il donne une bière à la femme. Il ouvre la sienne (elle mousse) et boit.

VIEIL HOMME
Ma femme… C’est un marin. Enfin, c’était ce qu’elle voulait être. Vous savez le proverbe d’ici : « vous partez pour pire mais ne revenez jamais, vous l’avez cherché. » Je suis en train de l’attendre depuis trente-cinq ans. Elle reviendra pas. Une tempête, un amant Argentin, qu’esse j’en sais ? J’veux mourir ici moi, qu’on mette un bloc de béton de trois tonnes me représentant en train d’l’attendre et qu’j’sois immortalisé ! L’immortalité, c’est c’qu’on veut tous, non ?

MERE (Déstabilisée)
Je dois y aller… Mon fils, je l’ai perdu…

Elle fait demi-tour.

VIEIL HOMME
Vous êtes bien jeune pour avoir un fils de six ans !

Elle s’arrête, leur tourne le dos. Une larme coule de son visage.

GARCON
Le tapin ? Et vous avez eu des enfants… Moi, j’ai été retrouvé dans des poubelles. J’dois venir d’une pute aussi. Vos mioches, ils ont d’la chance.

VIEIL HOMME
Venez chez moi, j’ai des vêtements de ma femme. C’est pas une tenue votre truc ! Et buvez vot’e bière, ça va pas vous tuer !

Le vieil homme prend son sac et commence à quitter son repaire. Le garçon le suit après avoir jeté un coup d’œil et un sourire à la mère. Elle les regarde s’éloigner.

MERE (Furieuse)
Mais… Qu’est ce que vous me racontez là ! Je m’en fous de mes fringues ! Je veux mon gosse !

VIEIL HOMME (Sans se retourner ni s’arrêter)
Je sais, je sais… C’est bien ce que je dis, pas dans cette tenue, allez, venez ! « Tant que l’on a pas bien compris la liaison de toutes choses et l’enchaînement des causes et des effets, on est accablé par l’avenir. »

Elle attend quelques secondes puis se met à courir vers ses « nouveaux amis ».

14 : EXT./BOIS/JOUR.

N°4 court dans les bois, en tenue de prisonnier, d’un pas pressé. Ses habits sont très sales et très abîmés. Il porte une barbe et de longs cheveux blancs. Il a près de soixante-cinq ans.

15 : INT./ENTRE QUATRE MURS.

Le judas s’ouvre. Le gardien regarde à l’intérieur. Il voit un homme immobile posé sur le lit en bois. Il s’agit de l’homme qui visitait, mort. Le gardien referme le judas et repart, pensant qu’il s’agit de n°4. On l’entend siffler.
"j'la trouve trop belle !"
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Message par Thierry »

Nathan, je ne dirais qu'un mot : Envoûtant

Tu devrais juste peaufiner la scène 13 de façon à ce qu'il n'y ait pas de temps morts dans les dialogues. Mais dans l'ensemble elle fonctionne bien. On accroche jusqu'au bout.

Pour moi, pas de problème, tu es un excellent conteur. On dirait du N. Shyamalan. On a envie de connaître la suite.

Continue comme ça.

Thierry
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Hecate
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Message par Hecate »

Pareil, c'est très interessant, l'atmosphère créée sait nous tenir en haleine sans nous ennuyer, et on en redemande. J'aime beaucoup.
Nathan
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Message par Nathan »

Peut-être que le début n'a pas été modifié mais au cas où, je remet tout, oui, mesdames et messieurs, je remet tout, j'ai dis tout ! le scénario.
Bonne lecture.
Il ne s'agit pas de la version définitive bien entendu.


APPARENCES
DANS UN NOUVEAU MONDE


1 : EXT./PANORAMIQUE/AUBE.

Le soleil est encore faible. De gros nuages plane sur la ville où l’action se situe. Le décor paraît irréaliste. Au loin, des usines crachent leurs épaisses fumées. Ce n’est pas Paris.
Indication : France, An 118 de la nouvelle Ere - 2127 de notre époque.

Noir.
Titre : Apparences dans un monde nouveau

2 : INT./ENTRE QUATRE MURS.

Un homme au visage rempli de séquelles, est assis sur un lit en bois. Pas de couverture. Il y a une porte. Quelqu’un regarde dans le judas et observe cet homme.

GARDIEN
Il est fêlé. Tellement fêlé qu’on le respecte ici. Il a jamais eu d’ennuis.

Un autre homme regarde dans le judas et l’observe.

HOMME
Il a fait quoi ?

GARDIEN
Il s’est rebellé. Il paraît qu’il a faillit tuer le chef. A part ça, on ignore presque tout de lui. Lui aussi a dû oublier son nom. Nous, on l’appelle n°4. Tu sais pourquoi ?

L’homme fait signe que non.

GARDIEN
C’est le quatrième prisonnier. L’un des plus dangereux. Les trois premiers sont en liberté tu sais. La liberté contre la loyauté de l’Etat. Les trois dehors, ils sont sains d’esprit mais lui… J’aimerai pas le voir dans la rue.

HOMME
Et il reste là, tout le temps, dans le noir.

Le gardien acquiesce d’un signe de tête. Le judas se referme, n°4 est dans l’obscurité. L’obscurité le dévore.

GARDIEN (Partant)
On continu la visite.

3 : INT./CLASSE/JOUR.

Un jeune garçon devant une salle de cours de collège. Un professeur, une femme, très belle, blonde et souriante, derrière son bureau écoute. La classe est décorée par des affiches du dictateur.

JEUNE GARCON
J’ai écrit ce poème pour notre Père à nous.
(Un court silence)
Dieu est fort, notre Père aussi,
Mais Dieu est loin,
Alors que le Père est ici,
Partout, avec nous, il nous guide, nous aide et nous éduque,
Il prend soin de nous et de notre pays,
Il tue les traîtres et nous fait savoir ce que sont les vraies valeurs,
Il nous éduque pour qu’on sache ce qu’il a fait et pourquoi,
Il nous éduque pour qu’on sache qui nous sommes et pourquoi nous sommes là,
Il nous apprend les véritables valeurs, pas celle d’un passé,
Simplement celle d’un présent et d’un futur.

Le professeur applaudit bêtement.

PROFESSEUR
Bravo, bravo ! Envoie-là à notre Chef, il en sera tellement ravi !

Au fond de la classe, un petit garçon portant une énorme cicatrice sur le visage, dessine un ogre plutôt que d’écouter le poème.

PROFESSEUR
Bien, maintenant, ouvrons nos cahiers pour apprendre comment le petit Edouard a-t-il dénoncé son père et sa mère lors de l’arrivée au pouvoir de notre Chef.

4 : EXT./RIVE D’UN FLEUVE/TOMBEE DE LA NUIT.

Un vieil homme, continuellement saoul et ressemblant à un marin, assis sur le bord de la rive. Il boit une bière d’apparence vieille et cabossée et rote un coup. Il observe au loin le fleuve qui disparaît dans un méandre, l’air nostalgique.

5 : INT./CHAMBRE D’ENFANT/TOMBEE DE LA NUIT.

Une vieille maison, poussiéreuse, plancher au sol. Trois enfants, des triplets, dans un lit une place. Pas de décorations particulières qui puissent faire penser à une chambre d’enfants. Une jeune femme d’une vingtaine d’années est à leur chevet.

FEMME
Fermez les yeux et dormez sinon l’horrible ogre viendra vous manger. Il est nostalgique du monde ancien et veut que les enfants ferment les yeux la nuit pour que le jour soit bon.

La femme embrasse ses enfants sur le front. Elle commence à sortir et à fermer la porte.

ENFANT 1
Maman…

La femme s’arrête et regarde son fils.

ENFANT 1
J’veux faire pipi…

La peur se lit alors sur le visage de la femme.

FEMME
Demain, ce n’est plus le moment.

6 : INT./COULOIR DE LA VIEILLE MAISON/NUIT.

L’enfant 1 ouvre la porte et sort de sa chambre. Il marche pieds nus dans le couloir, tenant son nounours borgne dans ses bras. Le plancher grince. D’une main, il tient une bougie sur une chandelle qui éclaire vaguement le lieu. Au bout du couloir, une fenêtre.

7 : EXT./RUE/NUIT.

De l’extérieur, la fenêtre est vaguement éclairée. Un grand homme costaud portant un long imperméable noir, un chapeau noir et une hache imposante qu’il supporte sur son épaule arrive devant cette maison. Il est barbu et fume une pipe. Il porte des lunettes au teint noir qui ressemble vaguement à de grosses lunettes de plongée. Il regarde la fenêtre et avance vers la maison.

8 : EXT./FORET/JOUR.

L’ogre marche dans les bois d’un pas pressé, tenant l’enfant endormi sous son aisselle et la hache de l’autre.

9 : INT./COULOIR/JOUR.

Le nounours borgne ainsi que la bougie séparée de sa chandelle traînent sur le parquet en bois. La mère sort de sa chambre portant une très grande chemisette blanche. Elle aperçoit le nounours, marque un temps de réaction, et court vers la chambre de ses enfants. La mère ouvre la porte.

10 : EXT./RIVE D’UN FLEUVE/TOMBEE DE LA NUIT.

Le vieil homme est toujours assis avec les mêmes vieux vêtements usagés. A côté de lui, le petit garçon à l’école qui dessinait. Ils regardent dans la même direction. L’enfant pointe son doigt vers le méandre du fleuve.

GARCON
Et ça, c’est quoi ?!

VIEIL HOMME
Un mauvais présage.

Le vieil homme boit une gorgée de sa bière d’un air tranquille. Le petit garçon sort un de ses paquets de cigarette et en sort une qu’il porte à la bouche. Il sort une boîte d’allumettes et en gratte une qui s’éteint immédiatement à cause le vent. Le bruit alerte le vieil homme. Il regarde le garçon et lui enlève la cigarette de la bouche.

VIEIL HOMME
T’es malade !

Le vieil homme prend le paquet de cigarette, se lève et jette le tout dans le fleuve.

GARCON
Hé !

VIEIL HOMME (Emporté)
T’as quel âge ? Dix ans à tout casser ?! De mon temps, on fumait pas à c’t’âge là ! On buvait de l’eau et on fumait des cigarettes au chocolat !

GARCON
J’ai quinze ans.

VIEIL HOMME (Redevenant tranquille)
Ah !...

Le vieil homme se calme et s’assoit. Il sort de son sac une nouvelle bière.

VIEIL HOMME
T’en veux une ?

Le garçon prend la bière et l’ouvre. Elle mousse.

GARCON
Les temps changent.

11 : INT./MANOIR/TOMBEE DE LA NUIT.

Dans un manoir, un grand homme, l’ogre, d’une soixantaine d’années, barbu, en robe de chambre élégante boit dans un grand verre du vin rouge. Le téléphone sonne. Le grand homme avance vers le combiné et décroche.

OGRE
Allô ?

N°4 (De part le combiné)
Je suis libre, évadé…

L’ogre sourit. Il raccroche et boit une gorgée de son vin. Il se met à danser d’une manière légère.

12 : INT./SALON DE N°1/TOMBEE DE LA NUIT.

Un homme d’une trentaine d’années, parfaitement rasé, les cheveux mi-longs coiffés en arrière, portant un costume blanc et des gants de la même couleur est assis sur un canapé en cuir et tient dans sa main un verre d’alcool pur. Il a l’apparence d’un homme qui refuse le contact physique avec les autres personnes et même les objets. C’est n°1. Un homme d’une cinquantaine d’années, de couleur noire, un ministre, arrive sans faire de bruit par une porte, dos au ministre. Il fume une cigarette et porte un attaché-case. Le ministre ne se donne pas la peine de la regarder.

N°1
L’odeur de vos cigarettes vous trahit mon cher ministre.

Le ministre avance vers n°1.

MINISTRE
N°1… Je viens au nom du Père.

N°1
Ne restez pas planté derrière moi. Venez vous asseoir. Vous buvez quelque chose ?

MINISTRE
Jamais pendant le travail, merci.

Le ministre s’assoit. Ils se regardent quelques temps. N°1 lâche le premier mot.

N°1
Que me voulez-vous ?

MINISTRE
N°3 est mort et N°4 est sortie de prison.

N°1
Et alors ?

MINISTRE
Le Chef veut vous engager pour suivre n°4 et tuer l’ogre.

N°1
Ai-je le choix ? C’est grâce à vous que je peux toujours me permettre de tuer et que je respire encore.

Le ministre, d’un signe de tête, répond négativement. N°1 sourit puis boit une gorgée.

MINISTRE
L’ogre n’est pas un homme comme les autres. C’est un mythe, une légende. « Un adversaire de taille pour n°1 », comme l’a signalé le Chef.

Le ministre écrase sa cigarette dans un cendrier.

MINISTRE
Tout est dit : laissez n°4 en vie. Et n’oubliez pas, vous êtes seul.

Le ministre se lève et sort. N°1 reste seul. Il sourit, se lève et quitte à son tour la pièce, calmement et sûr de lui.

13 : EXT./RIVE D’UN FLEUVE/TOMBEE DE LA NUIT.

La mère arrive près du garçon et du vieil homme. Elle porte toujours sa longue nuisette et est toujours pieds nus.

MERE
Excusez-moi, je cherche mon fils !

Le vieil homme se tourne vers elle.

VIEIL HOMME
Moi, j’vois peu d’monde ici ! Et lui, il est là depuis trop peu d’temps pour voir qui qu’ce soit.

La mère ralentie son allure. Elle observe le Vieil homme qui regarde de nouveau l’horizon. Elle est intriguée par ce personnage. Elle fronce les sourcils.

MERE (Tentant une approche)
Il a six ans. Il a disparu cette nuit.

GARCON (En regardant le rivage)
C’est l’ogre.

MERE
Où vit-il ?

Le garçon ricane.

VIEIL HOMME
Si le peuple savait, j’crois qu’on l’aurait tué… vous savez, les forces de l’ordre.

Un silence. La mère les regarde observer le fleuve disparaître dans un méandre. Elle sort d’un coup de son rêve et devient furieuse.

MERE (Furieuse)
Mais vous faites quoi là ? Je vous parle de mon fils disparu et vous, vous…

GARCON
On observe… Quoi ? Je sais pas, mais j’observe.

MERE (Au vieil homme)
Vous êtes marin ?

Le vieil homme se retourne.

VIEIL HOMME
J’en ai l’air ?

MERE
Bah oui.

Le vieil homme se lève et avance vers la mère.

VIEIL HOMME
Ma femme… C’est un marin. Enfin, c’était ce qu’elle voulait être. Vous savez le proverbe d’ici : « vous partez pour pire mais ne revenez jamais, vous l’avez cherché. » Je suis en train de l’attendre depuis trente-cinq ans. Elle reviendra pas. Une tempête, un amant Argentin, qu’esse j’en sais ? J’veux mourir ici moi, qu’on mette un bloc de béton de trois tonnes me représentant en train d’l’attendre et qu’j’sois immortalisé ! L’immortalité, c’est c’qu’on veut tous, non ?

Entre-temps, le garçon arrive vers le duo.

MERE (Déstabilisée)
Je dois y aller… Mon fils, je l’ai perdu…

Elle fait demi-tour.

VIEIL HOMME
Vous êtes bien jeune pour avoir un fils de six ans !

Elle s’arrête, leur tourne le dos. Une larme coule de son visage.

GARCON
Le tapin ? Et vous avez eu des enfants… Moi, j’ai été retrouvé dans des poubelles. J’dois venir d’une pute aussi. Vos mioches, ils ont d’la chance.

VIEIL HOMME
Venez chez moi, j’ai des vêtements de ma femme. C’est pas une tenue votre truc !

Le vieil homme prend son sac et commence à quitter son repaire. Le garçon le suit après avoir jeté un coup d’œil et un sourire à la mère. Elle les regarde s’éloigner.

MERE (Furieuse)
Mais… Qu’est ce que vous me racontez là ! Je m’en fous de mes fringues ! Je veux mon gosse !

VIEIL HOMME (Sans se retourner ni s’arrêter)
Je sais, je sais… C’est bien ce que je dis, pas dans cette tenue, allez, venez ! « Tant que l’on a pas bien compris la liaison de toutes choses et l’enchaînement des causes et des effets, on est accablé par l’avenir. »

Elle attend quelques secondes puis se met à courir vers ses « nouveaux amis ».

14 : EXT./BOIS/JOUR.

N°4 court dans les bois, en tenue de prisonnier, d’un pas pressé. Ses habits sont très sales et très abîmés. Il porte une barbe et de longs cheveux blancs. Il a près de soixante-cinq ans.

15 : INT./ENTRE QUATRE MURS.

Le judas s’ouvre. Le gardien regarde à l’intérieur. Il voit un homme immobile posé sur le lit en bois. Il s’agit de l’homme qui visitait, mort. Le gardien referme le judas et repart, pensant qu’il s’agit de n°4. On l’entend siffler.

16 : INT./VIEILLE MAISON/JOUR.

Une vieille maison en ruine remplie d’objet d’art et pleine de cultures. La porte s’ouvre laissant entrer la lumière du jour. Il y a des toiles d’araignées, de la poussière un peu partout. Le vieil homme entre.

VIEIL HOMME (Se remémorant un souvenir lointain)
Ca fait longtemps que je suis venu ici moi…

MERE
C’est chez vous ?

VIEIL HOMME
Pas depuis que ma femme est partie. Allez, venez.

Le vieil homme monte les escaliers, suivit par le garçon. La mère regarde dans le salon, à côté de l’entrée. Il s’agit d’un squatte. De vieux matelas traînent, ainsi que des boîtes de conserves. Un feu a été fait au centre. Elle continue son chemin et monte à l’étage.

17 : INT./CHAMBRE DE LA MAISON/JOUR.

La porte s’ouvre. Le vieil homme entre, suivit du garçon. La pièce est simple. Un lit deux personnes sur lequel se trouve de vielles couvertures trouées. Des cadres avec photo où le vieil homme a déjà cet âge avancé. Une photo de sa femme en robe de mariée dans les bras du vieil homme, habillé d’un costume est au centre des autres. Ils sourient et regardent l’objectif.

VIEIL HOMME (Au garçon)
Les gens vont et viennent ici mais il reste une robe pour faire d’elle une femme, tu vas voir.

Le vieil homme va vers la penderie.

VIEIL HOMME (Au garçon puis à lui-même)
T’as déjà vu une vraie femme ? Bien sûr que oui, t’es à l’âge des premiers ébats sexuels… J’te jure maintenant.

Il ouvre le placard. Il n’y a plus qu’une très belle robe blanche.

VIEIL HOMME
Tiens, qu’est-ce que je te disais !

La Mère arrive à son tour. Le vieil homme sort la robe.

VIEIL HOMME
C’est pour vous, cadeau ! C’était à ma femme, sa robe préférée.

Il met la robe dans les mains de la femme puis sort en attrapant le garçon.

VIEIL HOMME
Allez viens gamin ! Après, on va chez l’Ogre.

Ils sortent et referment la porte. La mère est seule, la robe entre les mains. Elle prend la photo du mariage et regarde attentivement le vieil homme dessus.

18 : INT./MANOIR DE L’OGRE/JOUR.

L’ogre est devant son téléviseur noir et blanc qui scintille. Il tient sa main un verre en forme de ballon contenant du vin. A la télévision, une REPORTER, tenant un micro avec un fil. Elle regarde les téléspectateurs. Derrière elle, au dernier plan, une voie ferrée.

REPORTER
C’est sur la voie ferrée qu’un fermier a découvert le cadavre d’un homme non identifié. D’après certains tatouages, l’homme, mort d’un coup de feu en pleine tête puis écrasé par un train, serait le tristement célèbre numéro 3, un des gardes du corps de notre Père. L’assassin est toujours en fuite. Il pourrait s’agir de numéro 4, évadé la même journée.

Un avis de recherches de numéro 4 apparaît avec son visage en photo. De sa main libre, l’ogre prend la télécommande et éteint la télévision. La sonnerie retentit. Il se lève et sort.

19 : EXT./FORÊT/TOMBEE DE LA NUIT.

Le moteur encrassé d’une voiture se fait entendre. Apparaît alors une vieille 205 blanche sale. A l’intérieur, le vieil homme conduit, le garçon a ses côtés et la mère à l’arrière.

20 : INT./SALON DE N°1/TOMBEE DE LA NUIT.

N°1 est assis, son verre à ses côtés. Cette fois-ci, il est torse nu, en jogging. Il boit dans son verre et le repose. Un HOMME, grand, costaud et d’âge mûr arrive dans la salle.

L’HOMME
Monsieur.

N°1 ne réagit pas.

L’HOMME
Nous avons reçu des nouvelles de n°4. Il est arrivé à destination.

N°1 se lève mais ne prend pas la peine de se retourner vers l’homme.

N°1
Où se trouve-t-il ?

21 : EXT./ENTREE DE LA MAISON DE L’OGRE/TOMBEE DE LA NUIT.

On appuie sur la sonnette qui retentit dans tout le manoir. Le vieil homme est devant la porte et attend. La femme et le garçon sortent de la voiture. Le vieil homme se tourne vers eux.

VIEIL HOMME
Surtout, pas la peine de l’insulter. Nous serons des hôtes pour lui et nous lui devons d’être poli. Devenir insultant ne mènera à rien du tout. Compris ma belle ?

MERE
Oui

La porte s’ouvre. L’ogre ouvre la porte. Il ne porte pas son costume mais il a des vêtements qui se réfèrent à la mode du XVIIIème siècle. Il les observe et son regard se pose finalement sur le vieil homme.

OGRE (Au groupe puis peu à peu au vieil homme)
Vous tombez mal. Mon frère est revenu à la maison. Ca fait quoi ? Trente ans ? T’as pas pris une ride.

VIEIL HOMME
Ca a jamais été mon truc, moi, les rides.

L’ogre sourit. La mère tremble de rage.

GARCON (A la mère)
Il a pas l’air d’un ogre lui…

VIEIL HOMME
On peut entrer ou tu nous fais patienter ?

L’ogre s’écarte et le vieil homme entre puis le garçon. Reste la mère qui ne bouge plus.

OGRE
Vous allez bien ?

La mère regarde alors le vieil homme. Son visage d’homme sympathique se durcit de seconde en seconde. La mère se reprend et entre dans la maison. L’ogre se tourne vers le vieil homme dès que la mère est partie assez loin avec le garçon.

VIEIL HOMME
Tu lui as volé son môme.

L’ogre incline sa tête en signe de compréhension.

22 : INT./SALLE DE BAIN/TOMBEE DE LA NUIT.

N°4 est face à une grande glace. Il se rase, ses cheveux sont coupés courts.

23 : INT./SALON DE L’OGRE/NUIT.

Un style baroque, des coins sombres, ambiance bougie un peu partout. Sur la table aussi. Ils mangent des légumes ainsi que du canard. N°4 est enfin propre. Le garçon porte un costume. La mère ne mange pas, son assiette est pleine.

MERE
Où est mon fils ?

OGRE
Il va bien.

MERE
Ca ne me dit pas où il se trouve.

OGRE
Il est en Grande-Bretagne, dans une famille d’accueil.

MERE
Quoi !?

OGRE
Ecoutez mon histoire. Elle est devenue si lointaine qu’elle ressemble à un conte. On n’apprend plus ça à l’école. Je le sais de mon père, qui le tient de son propre père. Tout deux étaient appelés « ogre » : En 1939-45 de l’autre époque, il y a eu une guerre. Le chef de l’Allemagne a conquis toute l’Europe. Pour faire simple, cet homme avait décidé que son peuple était un peuple supérieur, dit de « race aryenne. » Il a alors supprimé différentes personnes comme les Juifs dans des conditions atroces. Certaines personnes en France ont refusé la défaite contre l’Allemagne et ont résisté. Ils ont accueillit des familles juives ou les ont fait passer la frontière.

VIEIL HOMME
Au-delà du mur, y’a pas l’chaos ! C’est pas pire qu’ici, bien au contraire !

MERE (Au vieil homme)
Et vous… Comment savez-vous tout ça ? Qu’il y a des gens qui vivent autrement à côté ?

OGRE (Avec un sourire complice)
Dieu…

VIEIL HOMME
Ne m’appelle pas comme ça, je ne suis pas Dieu.

Un petit silence.

N°4 (Revenant au sujet)
Quoi qu’il en soi, votre enfant va bien. Nous avons eu des nouvelles, il a passé la frontière il y a peu de temps, et cela sans aucun souci. Vous ne le verrez plus mais, que choisir entre le bonheur d’un fils et l’égoïsme d’une mère.

MERE
Comment osez-vous ?

VIEIL HOMME
Vous n’avez pas écouté n°4 ? « Le bonheur d’un fils contre votre égoïsme ». Il n’y a aucun avenir ici.

OGRE
La France est devenue la deux centième puissance mondiale. Sa seule force réside dans le domaine de la guerre : missile visant les pays voisins, puissance nucléaire. Les hommes riches de notre pays sont les chefs des Entreprises d’armement.

MERE
Et vous ?

L’ogre sourit.

OGRE
L’exception confirmant la règle.

MERE
J’ai deux autres enfants.

L’Ogre se retourne vers elle. Elle a le regard sur son assiette, honteuse d’avoir dit ça en tant que mère.

OGRE
Vous êtes prête à renoncer à vos droits de mère ?

La mère tourne sa tête vers l’ogre.

MERE
Pour leur bien, je suis prête à tout.

24 :INT./VIEILLE MAISON DE LA MERE/NUIT.

La porte s’ouvre. Tout est usé à l’intérieur et tout sert de débarras. L’ogre, en habit, pénètre dans la maison, hache à la main. Il monte les escaliers. Les marches grincent. En marchant sur l’une d’elle, le dessous crépite et tombe par terre. Il arrive à l’étage.

25 : INT./VOITURE DU VIEIL HOMME/NUIT.

N°4 est au volant. Le moteur tourne. Il fume une cigarette.

26 : INT./MAISON DE LA MERE/NUIT.

L’ogre marche dans le couloir. Il arrive là où la chandelle et le nounours sont restés. Il s’abaisse et récupère la peluche. Il va vers la chambre et ouvre la porte.

27 : INT./CHAMBRE DES ENFANTS/NUIT.

L’ogre entre dans la chambre des enfants. Un filé de lumière venant du couloir se créé par la porte. Le petit garçon et la petite fille se réveillent. Ils regardent l’ogre.

LA PETITE FILLE
Oh !

L’ogre pose rapidement son index sur sa bouche.

OGRE
Chut…

Les deux enfants restent dans leur lit, sans faire de bruit. L’ogre sort une bouteille d’eau écrasée à plusieurs endroits dans laquelle se trouve du jus d’orange. Il tend la bouteille aux enfants après avoir retiré le bouchon.

OGRE
Buvez.

Le petit garçon prend la bouteille, boit puis la passe à sa sœur qui fait la même chose. L’ogre les observe. Il récupère la bouteille, la referme et la range. Il se lève et se dirige vers la fenêtre. Il regarde à l’extérieur en attendant. Derrière lui, les deux enfants s’endorment.

28 : INT./VOITURE DU VIEIL HOMME/NUIT.

L’ogre est à l’intérieur, à l’avant. N°4 conduit. La voiture roule. Les deux enfants derrière dorment toujours.

OGRE
Pauvre femme… Perdre ses trois enfants en 24heures.

N°4
C’est devenu un boulot de merde.

OGRE
Tout est de la merde.

Silence.

OGRE
J’appelle le Q.G.

29 : INT./ENTREE DU MANOIR DE L’OGRE/NUIT.

La mère fait les cents pas devant l’entrée. Le vieil homme attend sur les marches en lisant une vieille revue de mode. Le garçon est assis à côté de lui. Les imposantes portes sont juste en face d’elle et laisse passer la lumière des phares de la voiture qui arrive. Elle sort en courant.

30 : EXT./COUR DU MANOIR/NUIT.

La voiture se gare. L’ogre sort. La mère court vers l’arrière de la voiture mais l’ogre l’attrape par la taille et la prend par les épaules.

OGRE
Ils dorment ! Dites leur au revoir sans dire un mot.

La mère regarde l’ogre dans les yeux, d’un air de défi. Il la lâche et la laisse passer. Elle avance d’un pas lent, entre à l’avant de la voiture et caresse les cheveux de sa petite fille. De l’amour mélangé à de la tristesse se voit dans ses yeux qui mouillent. Elle se redresse et embrasse sur le front sa fille. Elle fait le tour de la voiture et regarde son fils. Elle lui caresse aussi ses cheveux blonds. L’enfant se réveille et la regarde. Des larmes coulent sur les joues de la Mère.

ENFANT (Endormi)
Maman…

La mère sourit. Elle l’embrasse, se retourne et repart vers le manoir. Le Garçon, maintenant dehors, la prend dans les bras. N°4 prend l’enfant dans ses bras et l’Ogre la fille. L’enfant tend sa main vers la mère. Celle-ci les regarde une dernière fois et éclate en sanglot. Le Garçon la serre dans ses bras. Les deux « ogres » entrent dans le manoir.

31 : INT./TUNNEL/-.

Une porte s’ouvre. Des hommes et des femmes en costume noir attendent. L’ogre et N°4 arrivent avec les enfants et les donnent.

OGRE
Ca va aller ?

Le capitaine est une jeune femme. Elle répond affirmativement d’un signe de tête. L’Ogre hoche sa tête.

OGRE
Et la femme ? Elle perd ses trois enfants.

Le capitaine regarde l’Ogre. Elle se retourne vers ses hommes et s’en va.

CAPITAINE (Sans regarder l’ogre)
Tu connais les ordres.

Les hommes laissent passer la femme puis ferment le chemin en la suivant. L’ogre les regarde partir, n°4 pose sa main sur l’épaule.

N°4
C’est déjà bien.

Le vieil homme arrive en trombe.

VIEIL HOMME
On a d’la visite !

N°4 et l’Ogre se retournent surpris.

VIEIL HOMME
Et pas la meilleure… Numéro Un.

32 : INT./SALON/NUIT.

L’ogre arrive au niveau de la fenêtre et regarde dehors. Il n’y a rien.

OGRE
Dieu, où est-il ?

VIEIL HOMME
Ne m’appelle pas comme ça !

L’ogre ne fait pas attention à la protestation du vieil homme et enchaîne directement.

OGRE
Où est-il ?!

VIEIL HOMME
Dans l’arbre, le pommier.

L’ogre observe l’arbre et ne voit rien.

33 : EXT./JARDIN/NUIT.

Numéro 1 est dans l’arbre et observe l’ogre à l’intérieur. Il sourit.

34 : INT./SALON/NUIT.

L’ogre est au même endroit. Il regarde toujours, comme numéro 4 et le vieil homme. Le garçon et la mère sont à l’écart.

VIEIL HOMME
Tires-lui la langue.

N°4
Non, fais lui des gestes obscènes.

VIEIL HOMME
Pourquoi manquer de politesse ?

N°4
Pourquoi être poli avec lui !

VIEIL HOMME
Montre tes fesses tant que t’y est !

L’ogre se met à faire coucou. Il observe le pommier et voit N°1 descendre habilement de l’arbre. Il porte son costume blanc.

N°4
Vachement balèze.

OGRE
J’y vais. Ca ne concerne que lui et moi.

L’ogre prend sa hache et sort.

35 : EXT./JARDIN/NUIT.

La porte s’ouvre. L’ogre sort, hache à la main, son costume sur lui.

N°1
Voici l’ogre. Le mythe de l’ogre devant mes yeux ! Je te croyais comme celui du Petit Poucet ! Tu connais ? Bien sûr, t’es intelligent comme type toi ! Mais t’es bientôt un type intelligent et mort ! Me demande pas pourquoi, j’en sais rien et j’en ai rien à foutre !

OGRE
Pourtant, je n’ai rien à voir avec toi. Tu tues pour ta liberté, moi, j’offre la liberté. Je peux t’emmener dans un autre pays.

N°1
Pour aller dans une prison ? C’est intéressant comme proposition. Demande à ton frère s’il a aimé ses années dans son neuf mètre carré et tu auras ma réponse. J’ai deux libertés dans ce pays. Je suis libre et libre de tuer.

L’ogre lâche son arme.

OGRE
Du un contre un, sans arme ?

N°1 sort de sa veste un revolver à six coups et tire sur l’ogre. Celui-ci tombe par terre.

36 : INT./SALON/NUIT.

Les autres assistent à la scène. N°4 serre ses poings face à la scène. Il part et monte les escaliers.

37 : EXT./JARDIN/NUIT.

N°1 s’est approché du corps de l’ogre. Il reste à côté.

N°1
Je n’ai pas eu l’ordre de jouer avec toi.

N°1 tire un coup de feu, puis un autre et finalement trois autres. N°4 apparaît, vieux fusil à la main. N°1 lève la tête vers lui.

N°1
Te voilà. N°4 ou devrai-je dire, numéro 3.

N°4
C’est à toi que je dois ma liberté ? C’est toi qui a assassiné le troisième ?

N°1
Les ordres sont les ordres. Tu as été amené à remplacer ton prédécesseur. C’est numéro deux qui s’est chargé de toi.

N°4 hoche la tête.

N°4
Il y a des traîtres à l’intérieur. Ils sont trois.

N°1 sourit.

N°1
Très bien.

N°1 se dirige vers l’entrée alors que N°4 s’approche de son frère. Ils passent l’un à côté de l’autre. N°4 voit la main de l’ogre se fermer.

N°4
N°1 ?

Celui-ci s’arrête et se retourne vers son interlocuteur.

N°1
Qu’y a-t-il ?

N°4 se retourne.

N°4
Numéro deux a fait une grave erreur en tuant numéro trois. Je ne suis pas un traître.

N°4 lève son arme et tire sur numéro 1. Celui-ci s’écroule contre le mur. N°4 s’accroupie devant son frère. Un larme coule de son œil.

N°4
Je t’avais dit qu’il était dangereux…

L’ogre tourne sa tête vers numéro 4. Il lui sourit.

OGRE
Tu deviens le numéro deux de l’histoire.

N°4 laisse échapper un rire entre ses pleurs. Il lui serre la main. Derrière, le vieil homme, le garçon et la mère arrivent près des deux frères.

VIEIL HOMME
C’est pas la gloire.

Ils regardent le vieil homme.

N°4
Si tu es Dieu, fais-le revivre…

VIEIL HOMME
Désolé.

Alors que tout le monde regarde le vieil homme, l’ogre lâche son dernier souffle.

VIEIL HOMME (A l’ogre mort)
Oh ! Qu’esse-tu fais ?

Les regards vont alors de nouveau sur l’ogre. Ils se regroupnt autour de lui. Un silence se créé. Le vent souffle soudain faisant bouger les feuilles d’arbres. Le vieil homme pose deux doigts sur les yeux et les ferme.

VIEIL HOMME
Repose en paix.

Le vieil homme se lève et part en direction de la rue.

GARCON
Eh ! Qu’est-ce que tu fous ?

VIEIL HOMME
J’suis trop vieux pour ce genre de choses…

Le vieil homme quitte le manoir.

N°4
Il est mort comme s’il n’existait pas.

N°4 sourit à l’idée de sa dernière phrase. Il se relève ; les autres l’imitent.

N°4
J’y vais moi.

N°4 part.

GARCON
Toi aussi tu l’laisse là ?

N°4 (Sans le regarder)
C’est qu’de la viande.

N°4 part en tirant une nouvelle taffe.

N°4
Tu prends le relais…

Le garçon le regarde partir. Il court alors vers lui pour le rejoindre, s’arrête et adresse un ultime adieu à la mère.

GARCON
C’était une belle histoire !

Il montre du doigt en direction du manoir puis repart. La mère se retourne et aperçoit l’image du Commandant et de ses trois enfants, debout, à côté de cette femme.

38 : EXT./BORD DE FLEUVE/AUBE.

Le vieil homme, sac rempli, bière à la main, arrive sur le bord du fleuve. Il s’y installe de nouveau et attend. Il observe, boit une gorgée de bière et rote une dernière fois. Un homme avec une blouse bleue vient s’asseoir à côté de lui. Ses mains sont pleines de ciment.

HOMME A LA BLOUSE
Z’aurez pas une bière ?

VIEIL HOMME
Sers-toi ga’s ; dans mon sac.

L’homme en prend une. Le vieil homme regarde les mains de l’homme.

VIEIL HOMME
T’es sculpteur ?

L’homme a un ricanement. Il ouvre sa canette.

HOMME A LA BLOUSE
J’aurais bien aimé, croyez-moi. J’suis pas mal doué mais bon, j’ai des bouches à nourrir moi m’sieur.

VIEIL HOMME
J’vais t’raconter une histoire ; mon histoire. Et puis, j’vais t’proposer un truc après, un truc payé, et tu m’diras si ça dit. Alors voilà, j’suis pas marin, …

39 : EXT./RUE/NUIT.

Une inscription : vingt-cinq ans plus tard.
Une lumière à l’intérieur d’une maison. Un homme, habillé comme l’ogre, portant la cicatrice du garçon, regarde la maison.
"j'la trouve trop belle !"
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Hecate
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Message par Hecate »

J'aime beaucoup l'ambiance, même si je dois avouer ne pas avoir tout compris (c'est trop fin pour mon petit esprit). Si je peux me permettre, y'a juste une réplique qui me gêne :
L’HOMME
Nous avons reçu des nouvelles de n°4. Il est arrivé à destination.

N°1 se lève mais ne prend pas la peine de se retourner vers l’homme.

N°1
Où se trouve-t-il ?
Je pense que si l'homme dit : il est arrivé à destination, ça suppose que N°1 sache où.

Je relierai sans doute, histoire de mieux comprendre, car je trouve ton scénario et tes personnages très mystérieux et captivant.
Nathan
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Message par Nathan »

Personnellement, je trouve qu'il y a encore des défauts que je vais chercher à changer. J'ai fait une pause dans la réécriture et en attendant, je vous ai fait part de cette nouvelle version mais non définitive.
Hecate a écrit :Je pense que si l'homme dit : il est arrivé à destination, ça suppose que N°1 sache où.
En fait, la réponse est sûrement mal écrite, tu as raison mais N°1 ne sait pas où. L'ogre est un "ennemi public" à trouver et N°4 est celui qui va les y emmener.
"j'la trouve trop belle !"
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